Chapitre 6

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Je me réveille doucement en prenant doucement conscience de serrer quelque chose dans ma main. Mes paupières restent closes un moment tandis que j'essaye de trouver la force de les ouvrir. Finalement, après quelques dizaines de secondes, elles s'ouvrent lentement, mes yeux s'adaptant petit à petit à la lumière qui pénètre par la fenêtre se trouvant derrière moi. Je suis étonné de découvrir Louis à côté de moi, son poignet entre mes doigts.


- Désolé... lui dis-je en le lâchant.

- Non, c'est moi. Je ne voulais pas te réveiller, excuse-moi.


Je lui souris en me redressant toujours en douceur, sentant déjà un vertige arriver.


- Je me serais vite réveillé dans tous les cas. Bien dormi ? Je le questionne en essayant de prendre des repères et de garder ma vue rivée sur un objet particulier en attendant que ma tête ne me paraisse plus tourner.

- Très bien, merci... Je suis désolé pour hier soir et de t'avoir pris ton lit, tu aurais dû me laisser le canapé.

- C'est bon, je n'avais plus de draps propres et je n'avais pas envie de réveiller Zayn ou Aelys pour ça. Il est quelle heure ?

- Dix heures.


J'acquiesce d'un hochement de tête et lui demande s'il a besoin d'un médicament contre le mal de tête tout en me levant. J'apprends que Zayn lui en a laissé un de sorti sur la table et maintenant qu'il le dis, c'est vrai qu'en me réveillant en entendant Zayn et Liam se lever après qu'Aelys soit partie, je me souviens qu'il m'a dit quelque chose comme ça. Les garçons doivent être partis aussi.

Je demande à Louis ce qu'il prend le matin, m'excusant par rapport au fait que je n'ai en réalité que de la tisane à lui proposer, je n'achète que ça comme boisson. Parfois du lait et du chocolat mais c'est assez rare.


- Ne t'inquiète pas, je ne déjeune pas le matin, généralement. Lorsque je suis trop fatigué je prends un café pour tenir mais c'est plutôt rare. Juste un verre d'eau, ce sera très bien.


Je sors deux verres que je remplis d'eau puis me sors un bol. Je ne suis pas très bavard le matin généralement. Alors je fais tout ça en silence et je pense que Louis doit le comprendre ou être comme moi. Je remplis mon bol de céréales puis réfléchis quelques secondes, me tournant vaguement vers Louis qui se trouve assis à la table de la cuisine, dos à moi. Finalement je sors un paquet de gâteaux et en sors deux que je glisse devant lui.

Je m'installe au bout de la table, où j'ai l'habitude de m'asseoir quand je suis seul, et commence à déjeuner en silence.

Si Louis a bien dormi, tant mieux. C'est loin d'être mon cas, mais je suis habitué. Lorsque j'étais encore en France, on ne me posait que rarement la question puisque la réponse était régulièrement la même. L'une de mes sœurs me prenait d'ailleurs souvent la tête à ce sujet en me disant d'aller consulter un médecin. Aujourd'hui c'est une certitude que je ne le ferai pas. En France, c'était remboursé. Ici, je ne sais pas exactement comment ça fonctionne et je ne suis toujours pas assuré par l'assurance maladie du Québec.

En tant qu'étudiant français, je bénéficie d'un certain nombre d'avantages au Québec, dus aux ententes entre la province et mon pays d'origine, comme le fait d'être assuré par la RAMQ, la régie de l'assurance maladie du Québec.

Après quelques minutes, je suis un peu plus réveillé et je prends peu à peu conscience de la situation. Je me lève pour laver mon verre et mon bol puis me sens soudainement mal à l'aise. Tout me revient en mémoire : le fait que Harry ait dormi ici, dans mon lit, dans ma chambre, qu'il m'ait proposé de dormir avec lui – même s'il était bourré –, et le fait qu'il soit encore là, dans ma cuisine.

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