Chapitre 13

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Il est près de trois heures lorsque nous terminons la vaisselle et que nous décidons d'aller nous coucher. Nous sommes restés un long moment à table à raconter des anecdotes et à nous raconter les Noël que nous avons vécu dans le passé. Louis a l'air d'avoir passé un bon moment également alors j'en suis heureux.

Je referme la porte en bois de ma chambre derrière nous puis nous nous changeons rapidement. Je ne tarde pas à rejoindre Louis qui s'est déjà installé dans le lit. Son sourire s'est perdu en cours de route, mais je m'y attendais. Il est facile de penser à autre chose lorsqu'on est entouré et qu'on nous pousse à participer. Mais une fois que le silence prend possession d'une pièce dans laquelle nous nous trouvons... La barrière invisible créée par ceux qui nous tenaient compagnie s'effrite jusqu'à laisser une ouverture suffisamment conséquente pour que les mauvaises pensées nous rattrapent.

Dès que je suis sous les draps, j'invite Louis à se coller contre moi en ouvrant mes bras. Il se glisse jusqu'à ce que sa tête soit posée sur mon épaule, son corps épousant le mien. Moi qui ne suis pourtant pas un grand adepte des contacts physiques, quand il s'agit de Louis, je pourrais supporter d'être enveloppé si c'était de sa peau.

J'embrasse tendrement son front, puis ses lèvres quand il relève son visage vers moi. Après cela, Louis repose sa tête contre mon épaule. Je me penche par-dessus son corps, le dérangeant une seconde afin d'éteindre la lampe de chevet puis nous reprenons notre position initiale.

Nous restons de longues minutes silencieux, emmitouflés dans une obscurité aussi effrayante que rassurante. Je garde les yeux fermés, espérant être emporté dans les bras de Morphée, mais celui-ci ne semble pas pressé en cette soirée de Noël.

À la respiration de Louis, je devine qu'il n'est pas endormi. Il s'est détaché de moi il y a déjà quelques minutes et ne cesse de gigoter dans le lit. Son corps ne semble pas plus en mesure de se reposer que son esprit. J'aimerais tant pouvoir prendre ses tracas ou au moins lui en retirer une partie pour le soulager ne serait-ce qu'un peu.

Je me tourne pour le regarder. Mes yeux adaptés à l'obscurité me permettent d'apercevoir ses traits. Ses yeux sont grands ouverts et fixent le plafond. Pendant quelques instants nous restons ainsi mais il finalement, il les ferme et se tourne vers moi discrètement en posant son bras aussi délicatement que possible autour de ma taille, probablement pour ne pas me réveiller. Le sentir se blottir contre moi offre la possibilité à mon corps de se détendre alors que je viens attraper sa main dans la mienne et embrasser son front.

- Tu ne dors pas ? Me murmure-t-il.

- Non. Je sens que t u n'es pas bien. Tu veux qu'on aille à la cuisine et qu'on se prépare un chocolat chaud ou quelque chose d'autre ?

Je le sens acquiescer dans un mouvement de tête en même temps qu'il se redresse dans le lit, emportant la couette avec lui laissant une vague de froid se jeter sur mon corps, le couvrant de frisson.

Je me penche pour ouvrir l'un des tiroirs sous mon lit dans lequel sont rangés mes pulls et en enfile un.

- Tu veux un de mes pulls ? Questionné-je Louis.

Il acquiesce et alors que j'en sors un autre, je le vois retirer le sien. Je ne commente pas et lui tends le mien. Je sais que j'aime l'avoir contre moi et que son odeur m'apaise. C'est peut-être le cas pour lui aussi. Nous sortons de la chambre en silence et rejoignons la cuisine. Je ferme la porte derrière lui, et sors deux tasses. Je lui demande ce qu'il souhaite boire mais il hausse les épaules. Louis vient se coller contre mon dos, m'enlaçant et posant sa tête dans le creux de mon cou alors que j'attrape la bouteille de lait et en verse dans les deux tasses. Dehors, la neige tombe à gros flocons, venant déposer une épaisse couche le rebord de notre fenêtre alors que notre fenêtre se couvre d'une fine couche de givre, offrant de beaux et gracieux tableaux. J'aime voir la forme que prend naturellement l'eau lorsqu'elle gèle de cette façon sur une surface.

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