4. La lettre du Pôle Nord

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" Dear Santa,
define naughty."
— Unknown

4 décembre 2022Snow

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4 décembre 2022
Snow

Je passe une bonne partie de la matinée à me tourner et à me retourner dans mon lit. J'essaie de me rendormir en vain depuis que je me suis réveillé, il y a déjà au moins quatre bonnes heures. Je cale ma tête dans l'oreiller en grommelant. Je sais que je devrai bien me lever tôt ou tard, mais je n'ai qu'une envie : rester couché toute la journée. Je ne demande qu'à retrouver les bras de Morphée et à oublier le cauchemar de la veille.

C'est tout de même ironique puisqu'hier, devant l'expression affolée de December, je priais pour me réveiller. J'ai d'abord cru que ça n'était qu'un mauvais rêve. Mais j'ai bien vite compris que je ne dormais pas, que ce que je redoutais tant depuis que j'ai mis les pieds ici pour la première fois était en train d'arriver.

Tout est réel. December a tout vu. Et depuis que je m'en suis rendu compte, je n'ai qu'un souhait : entrer dans un sommeil profond et ne plus en sortir. J'aimerais me fondre dans les draps et y disparaître.

Mais comme ce n'est pas possible, je traîne ici à ne rien faire de mes dix doigts, n'ayant pas d'autre option. Je ne peux pas sortir de la chambre, parce que la dernière chose dont j'ai envie présentement, c'est de croiser December. Chose plutôt inévitable si je me lève, puisqu'on vit sous le même toit.

Alors je reste enfermé, n'ayant pas le courage de faire face à la fille de ceux qui m'hébergent depuis près d'un mois. Je ne pourrais pas supporter qu'elle me pose des questions et encore moins de revoir l'air inquiet qui se lisait sur son visage quand elle a découvert.

Je jette un coup d'œil à l'horloge fixée au-dessus de la porte. Elle m'indique qu'il est déjà passé midi :

12h17.

Je soupire.

En prenant un nouveau départ, dans une nouvelle maison et avec une nouvelle famille, j'espérais repartir à neuf. J'espérais avoir ma chance de recommencer à zéro. Je voulais tourner la page, recommencer un nouveau chapitre de ma vie, réécrire mon histoire. Hier, j'ai vécu un brutal retour à la réalité.

Comme quoi, peu importe à quel point je tente de fuir mon passé, il me persécutera toujours. J'aurai beau parvenir maintes fois à l'enterrer, il finira toujours par refaire surface. Un peu comme un fantôme, il n'est plus là, mais reviendra toujours momentanément pour me hanter.

Je m'étire pour regarder par la fenêtre. Encore une fois, même si on est dimanche, la voiture noire du père de December a quitté l'entrée tôt ce matin. Son propriétaire était vêtu de son habituel complet lorsqu'il est sorti de la maison. Depuis que j'ai emménagé, je ne l'ai pas vu une seule fois en congé : je le vois partir sept matins sur sept pour le travail. Si j'ai d'abord été convaincu qu'il devait être carriériste, qu'il faisait sûrement partie de ces gens accros à leur métier et impossibles à arrêter, je n'en suis plus aussi sûr désormais.

Snow Falling for December [1ER JET]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant