Acte II, scène 3

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Le film est lancé depuis plusieurs dizaines de minutes déjà. La communauté de l'anneau après avoir essuyé une difficulté dans les montagnes, freinée par les pouvoirs de Saroumane, se dirige à présent vers les mines de la Moria. Devant l'entrée, Gandalf le Gris parvient à ouvrir les portes en trouvant le mot de passe.

Hoseok et Jungkook sont attentifs car même s'ils savent exactement ce qui va se passer à présent, la tension est telle que leur cœur bat rapidement. Les deux colocataires sont en effervescence face à cette scène tandis que Jin soupire longuement, désintéressé.

Les portes de la mine s'ouvrent mais ce sont les ténèbres qui les accueillent, les squelettes aussi, la tension monte. C'est un piège mais déjà la créature qui croupit dans l'eau stagnante face à l'entrée fait surgir ses pattes tentaculaires pour saisir Frodon aux chevilles et le tirer dans son repère.

Au moment où le reste de la communauté s'alerte et tente de le sauver, dégainant leurs épées, l'image se coupe.

C'est toute l'électricité qui s'éteint brusquement, interrompant Henry dans son refroidissement. Le salon se fait alors sombre et silencieux.

Ce brusque changement d'atmosphère fait place à la sidération. Le son du film n'absorbe plus le chaos extérieur. Dehors le monde est morne, effrayant. Cauchemardesque.

— Les plombs ont sauté ? s'interroge lentement Jin.

Hoseok se met en mouvement, reprenant contact avec la réalité. Il fait quelques pas jusqu'à un boîtier. Les interrupteurs qu'il active refusent de fonctionner. Tandis que l'invité jette un regard par la fenêtre, Hoseok ouvre la porte d'entrée. La lumière automatique de l'immeuble ne s'allume pas et le bouton de l'ascenseur reste désespérément éteint.

— C'est tout l'étage et probablement l'immeuble, annonce-t-il en rentrant.

— Tout le quartier, reprend Jin en plissant des yeux. En face aussi, toutes les lumières des appartements se sont éteintes.

— Il n'est que 14h mais il fait déjà noir, fit remarquer Jungkook.

Il y a une tonalité dans sa voix qui est différente d'habituellement. Comme si ce rappel à la réalité venait détruire tout son enthousiasme. Mais Jeon Jungkook a plus d'un tour dans son sac. Il se lève alors comme sur un ressort et traverse le salon :

— Je sais ce qu'on peut faire ! Hobi, cherche les bougies !

Trouver les bougies n'est jamais un problème, parce qu'elles sont éparpillées dans des coins, calées entre des objets, mises dans une boîte. Des bougies il y en, partout, tout le temps dans cet appartement.

Le problème, c'est de trouver avec quoi les allumer.

Hoseok cherche, fouille, fouine à la recherche d'un briquet, d'une boîte d'allumette.

C'est toujours le comble ultime.

Avoir de quoi illuminer les pièces mais ne rien avoir pour les allumer. L'esprit pratique des colocataires se fait sans cesse la malle.

Jin les regarde l'un et l'autre, le premier qui cherche désespérément à faire du feu et l'autre qui déplace des boîtes de cartons et autres colis à la recherche de quelque chose.

— Mais qu'est-ce que vous faites ?

— Kook, tu ne sais pas où sont rangées les allumettes ?

— Dans la salle de bain, non ?

Hoseok part dans la direction indiquée avant de revenir avec une boîte vide. Le plus jeune, sous sa montagne de cartons, hausse les épaules. C'est Jin, qui se sent de plus en plus irrité, qui se rend à la salle de bain avant de revenir avec un briquet.

La TempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant