Chapitre 2 : Garde à Vue

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- Des faits à ajouter ? Jessie c'est bien ça ? La jeune fille ne broncha pas, comme si finalement elle ne se reconnaissait pas. 

- Tu n'es pas bavarde dis-moi ! Et sinon à part que tu as je te cite « battu cette personne » rien ne te reviens ? 

- J'ai juste corrigé cette personne. 

 - Merci pour ce nouveau synonyme mais cela fait dix heures que tu es auditionnée et rien n'avance ! Si tu ne veux pas parler cela va te porter préjudice, je peux te l'assurer. Je sais que tu as refusée de t'entretenir plus de dix minutes avec ton avocat commis d'office. Mais saches que la directrice de ton établissement est dehors veux-tu que je la fasse rentrer ? En réalité elle meurt d'envie de te parler semble t- il. 

 - D'accord, j'ai aussi des choses à lui dire.En réalité, Jessie n'avait rien à dire à Madame Carlon, elle souhaitait simplement acquérir et engranger des informations qui ne lui aurait pas été divulgués ni par son avocat ni par cet officier en charge de l'affaire. Elle savait d'ailleurs parfaitement que cette femme n'aurait aucun mal à lui cracher sa vérité au visage.
En effet, depuis son arrivée au sein de cet établissement, la directrice avait tout tenté pour la faire renvoyer en vain. Enfin jusqu'à aujourd'hui. 

- Très bien, répondit l'officier de police judiciaire.L'OPJ laissa entrer la directrice et s'en alla avant d'informer Jessie qu'il patienterait devant la porte de la salle d'audition. 

- Ses jours ne sont plus en danger et il a témoigné en ta défaveur sans grande surprise, lui balança la directrice sans préambule. 

- « ... » 

- Je ne veux plus que tu remettes les pieds dans mon internat, j'avais tort de te faire confiance, cette deuxième incartade est impardonnable ! Comment as-tu pu t'en prendre avec autant de violence à cet homme ? Innocent de surcroit ? Avec l'aide d'un agent et moi-même, Mr Demartin, ton professeur a déposé plainte contre toi et il te rend entièrement responsable de ses blessures et ne comprend pas ton acte lui non plus. Tu es un monstre et j'espère que tu pourrira en enfer pour tes actes. Les choses ne risquent pas de s'arranger pour toi avec ce deuxième crime ! Bien joué tu iras loin. Quelle honte tu dois être pour ta mère.

 Je vous défend de parler de ma mère, vous... 

 - C'est tout ce que tu es capable de répondre ? l'interrompit alors la directrice. 

Jessie aurait voulu se défendre autrement mais elle avait fait une promesse, celle de garantir l'anonymat de son amie. Elle détestait cette femme, une pseudo « co-directrice », si lâche, si superficielle et surtout dénuée de sens moral. Désormais, Jessie avait au moins la satisfaction de ne plus devoir retourner dans cet enfer. Et pour cause, il s'agissait d'un établissement ou vivait ensemble desjeunes sans avenir, bouffés par la rue, les drogues ou encore par la vie tout simplement. Jessie côtoyait des personnes condamnées pour de petits délits, des jeunes gens sans repère mais surtout des personnes comme elle et cela avait quelque chose d'effrayant.

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