Chapitre 15 : Avis de recherche

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Je répète, la patiente numéro 2313 ne s'est pas présentée à mon bureau, terminé. 

Le pédiatre venait de donner l'alerte sur les ondes. 

Gros bras n°1 arpentait les couloirs, fouillait les chambres, ouvrit toutes les portes inimaginables pour retrouver la fugueuse. Mais rien à faire, il ne la trouvait pas ! 

Gros bras n°2 quant à lui, était chargé telle une véritable enquête de voisinage de poser des questions aux autres patients pour savoir ou se cachait potentiellement la gamine. Mais rien à faire, il ne la trouvait pas ! 

Gros bras n°3 quant à lui a été missionné de vérifier les bandes vidéos et de mettre en quarantaine tout l'étage. 

 Tous s'étaient réunis dans la salle de réunion commune, le psychiatre, le pédiatre, le directeur de l'établissement, rejoint tardivement par la paire de gros bras bredouille. Le psychiatre semblait tenir le rôle de chef. Il s'apprêtait à prendre la parole mais fut interrompu par l'arrivée bruyante de Grosbras numéro 3. D'un geste, le psy l'invita à s'exprimer.

- J'ai une bonne et deux mauvaises nouvelles, commença t il. 

- Cessez de jouer, enchaina le psy, dites nous tout. 

 - La merdeuse, enfin la patiente 2313 a quittée notre établissement il y'a un peu plus de trente minutes. Je n'ai pas bien compris mais le gars de la maintenance a pourtant essayé de me l'expliquer. Il m'a dit que notre système de vidéosurveillance et de sécurité a connu une sorte de « bug », je crois qu'il a utilisé le terme « défaillance temporaire », il a laissé son numéro si jamais vous avez envie de le recontacter. 

 Sur ces mots, le directeur lança un regard noir en direction de gros bras numéro 3 puis lui arracha des mains le numéro du technicien, dégaina son téléphone et sortit de la pièce pour passer un appel. 

 - Rien d'autre ? et la bonne nouvelle ? questionna le psychiatre 

- J'imagine qu'elle n'ira pas loin, j'ai déjà informé les services concernés de sa disparition, donc en un clin d'œil elle sera de retour à la maison chef.

Le psychiatre ne doutait pas de l'efficacité des forces de police et de gendarmerie mais la jeune filleavait beaucoup de ressources et était passé maitresse dans l'art de duper son monde. Il fallait absolument qu'elle revienne. En réalité, il ressentait une tendresse particulière pour cette patiente, son histoire, saforce de caractère, ses actes ne pouvait que lui faire éprouver de l'admiration. Outre cela, son état desanté était préoccupant, son état psychique n'en parlons pas. Ainsi l'admiration s'estompait pour laisser place à de la colère face à l'inconscience de cette jeune fille qu'il avaitsous sa garde. Le directeur fit son apparition dans la pièce et confirma à l'assemblée que la neutralisation des systèmes était d'origine humaine et volontaire mais également que cela avait été fait surplace, dans l'établissement.

- Je suis le dernier à avoir vu la patiente et j'ai pu confirmer ma théorie, commença t il, je m'explique Jessie n'est pas le « vrai » prénom de la patiente. Enfin si mais juridiquement parlant son premier prénom est Callista. Ça ne vous dit rien ? 

 - La jeune fille de Lyon ? Celle du fait divers ? répondit Gros bras numéro 3 presque du tac au tac. 

 L'assemblée resta muette, encore sous le choc des déclarations faites par le psychiatre. Ce fait diversn'échappait à personne. Sans même attendre que ces auditeurs reviennent à eux, le psychiatre acquiesça et poursuivit : 

- J'ai pu m'entretenir avec des personnes qui la connaisse et tout se recoupe ! Je n'en dirais pas plus par soucis de confidentialité mais il est primordial que nous la retrouvions. Tous les deux, désignant GB1 & GB2, vous irez à l'étage soutirer des informations supplémentaires à sa mère, Marie chambre 15. Vous, désignant GB3, vous irez trouver Mélanie je vous rejoins très vite, allez y doucement avec cette patiente, elle reste fragile et imprévisible. Le trio quitta la pièce suivi du directeur ainsi que du pédiatre. Le psychiatre resta un moment seul, le regard perdu. 

 - Il faut qu'on la retrouve avant qu'il ne soit trop tard... dit –il a voix basse. 

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