- Patientes dans cette pièce quelques minutes ici il faut que j'aille régler de la paperasse administrative concernant ton transfert. Inutile de t'enfuir l'hôpital est truffé de caméra et tu serais sotte de tenter quoique ce soit vu la gravité des faits qui te sont reprochés.
Serais tu idiote à ce point ?Cette déclaration était loin de décourager Jessie, elle avait murement réfléchie son évasion pendant le trajet, même si un sentiment d'injustice l'avait torturée sans répit. Dès qu'elle en aurait l'occasionelle tentera de se trouver une blouse d'infirmière pour se fondre dans le décor et ainsi prendre lafuite ni vu ni connu. Ce plan semblait infaillible ! Rien ne pourrait le compromettre. Dans le cas contraire elle saurait comment s'en sortir, comme à son habitude. Il est hors de question qu'elle pourrisse dans cet hôpital.
Trouver une blouse n'était pas la phase du plan la plus difficile à exécuter. En effet, elle attendit que le flic ait le dos tourner pour s'engouffrer dans un vestiaire. Un fouilla dans un casier resté ouvert. La blouse appartenait apparemment à une certaine C. Chopin interne en chirurgie cardiaque. Elle fouilla les poches de l'habit blanc et en ressorti des notes, des coupes faim, des pastilles à la menthe et une seringue sous plastique, rien de bien excitant finalement. Une fois la blouse passée, il fallait qu'elle trouverapidement la sortie avant que le policier ne s'aperçoive de son absence.Elle déambulait dans les couloirs depuis près de dix minutes, cet hôpital s'apparentai bien plus àun labyrinthe qu'a un établissement de soin pour le plus grand désespoir de Jessie. Elle commençaità perdre patience lorsque soudain elle sentie une résistance sur son épaule, une personne la retenait.- Callista ? , l'interrogea l'homme.
Elle se retourna presque instinctivement dans sa direction et le dévisagea.
- Allons Chopin, vous croyez que l'on a que ça à faire de vous attendre ? L'état de la patiente n'est pas une priorité pour vous ?
Sans trop savoir pourquoi, Jessie se mit à suivre cet individu.
- Votre voyage s'est bien déroulé ? Je n'ai pas pour habitude de faire venir de jeune interne dans mon service, c'est une exception, enfin vous êtes une exception. C'est drôle je ne vous donne même pas seize ans ! Enfin bref, j'ai pu avoir accès à votre dossier, vous êtes brillante, plutôt mignonne, si l'expérience est concluante aujourd'hui, il est fort probable qu'une place se libère pour vous dans mon service.
L'homme la gratifia d'un clin d'œil et l'invita à entrer dans une salle ou elle ne dénombrait pasmoins de six lavabos. Presque mécaniquement elle mima les gestes de son accompagnateur qui se lavait et se désinfectait minutieusement les mains ainsi que les avants bras. Une infirmière entra dans la pièce et se chargea d'habiller Jessie, l'affublant d'une tenue stérile ainsi que d'un masque.Instinctivement Jessie lui tendit ses mains, elle avait du voir cela dans une série télévisée. La personne face à elle lui enfila les gants stériles et semblait esquisser un sourire qui se voulait rassurant. Une porte à l'opposé de la pièce s'ouvrit de l'intérieur, laissant apparaitre une scène de boucheriedigne d'un film d'horreur. A cet instant, les sentiments de Jessie oscillaient entre excitation et panique. Elle comprenait enfin la méprise dont elle faisait l'objet et les conséquences qui pouvaientnaitre de la situation.
- Au moins le policier n'aura jamais l'idée de la chercher par ici, pensa t elle brièvement.
Qu'attendait-on d'elle ? Était-elle sur le point d'opérer une personne ? A mesure que Jessie approchait du corps étendu sur la table d'opération elle apercevait l'entaille chirurgicale faite au niveau dela poitrine.
- Comme convenu jeune demoiselle, il s'agit d'une greffe du cœur que vous allez mener à bien j'en suis persuadé, ne vous formalisez pas pour les caméras.
La jeune déglutit exagérément, c'est le monde qui s'écroulait sous ses pieds, comment avait elle puse retrouver dans ce pétrin ? Impossible pour elle de détourner le regard de ce spectacle aussi glaçant qu'impressionnant. La vie d'une personne était en jeu. De toutes les blouses qu'elle avait à sadisposition il a fallu qu'elle tombe sur une interne en chirurgie.
- Quelle poisse ! se dit-elle à voix basse.
Lorsqu'elle posa les yeux sur sa main droite, elle y vit une sorte de tuyau. Il s'agissait sûrement d'uninstrument d'aspiration chirurgical, une personne avait surement du le lui donner sans même qu'elles'en rende compte.
- Ce n'est pas ce que l'on attend de vous aujourd'hui ... Karine retirez lui l'aspiration et donnez lui le bistouri. Epatez-moi jeune demoiselle.
Jessie se sentait désœuvrée, scrutée et ce n'était pas qu'une impression, la dizaine de personnes présentes dans la pièce ne cessaient de la dévisager.L'homme qui l'avait accompagné finit par lancer à haute voix :
- Je vois que vous êtes un peu frileuse, aucun souci je vais débuter.
C'était une première victoire pour Jessie, elle venait de gagner du temps. Soudain et tel un éclair de génie elle se souvint qu'elle avait une aiguille neuve qui trainait dans sa poche, elle se souvenaitd'un épisode de Grey's Anatomy. Dans cet épisode, le médecin avait involontairement percé son gant s'occasionnant ainsi une plaie au cours d'une intervention chirurgicale.
Faute d'une meilleure idée dansl'immédiat, il fallait qu'elle se blesse ce qui souillerai son gant et donc serai en inadéquation avecl'obligation de stérilité des lieux. Jessie grimaça mais personne ne s'en rendit compte, elle venait des'ouvrir la paume de la main. Elle fit en sorte qu'un intervenant s'en aperçoive.- Mademoiselle Chopin il semble que vous vous soyez blessé, lui dit une femme en tenue bleu qui s'empressa de la raccompagner hors de la pièce aseptisée.
La femme l'amena à l'écart, la fit asseoir sur une chaise, lui lança un regard emplit de compassion.
- Je reviens dans la seconde, il faut que j'aille chercher de quoi soigner la plaie.
Sans attendre de réponse, la femme quitta la pièce. Jessie pu enfin souffler et reprendre ces esprits. Elle n'avait pas le temps d'analyser ce qui venait de se passer. Malgré elle, s'échappa des larmesqu'elle ne put réprimer, son cœur battait la chamade et semblait vouloir imploser. Finalement c'estelle qui aurait bien besoin d'une greffe. Elle leva les yeux aux ciels, expira et quitta la pièce à sontour. Après s'être débarrassé du déguisement qui l'entravait, elle se dirigea en courant vers la sortie.Par chance lorsqu'elle s'était déshabillée, son regard s'était posé brièvement sur un plan du site, encadré au mur. Elle savait donc parfaitement quel chemin emprunter pour gagner sa liberté.
Enfin, elle voyait la porte de sortie, son salut. Dehors le temps semblait pluvieux mais qu'importe elle serailibre.Soudain, elle sentit son corps percuter une masse. Avant même qu'elle ait pu lever les yeux,elle reçue un coup sec et puissant en plein visage. Elle entendit un craquement sourd, sa vue se brouilla, un liquide chaud et épais se nicha au coin de ses lèvres puis plus rien.
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Montagnes
General Fiction"Je te promets mes bras pour porter tes angoisses Je te promets mes mains pour que tu les embrasses Je te promets mes yeux si tu ne peux plus voir J'te promets d'être heureux si tu n'as plus d'espoir" C'est ainsi qu'avait commencé la vie de Jessie...