Montagnes

Chapitre 14 : Contrôle

Jessie se demanda naïvement si l'hôpital avait remarqué sa disparition ou plutôt sa fuite. Elles'étonna de la facilité avec laquelle elle avait pu quitter cet endroit. Elle s'était fait tout un flan, avait imaginé plusieurs dizaines de plan d'évasion et finalement au moment ou elle s'y attendait lemoins elle était dehors et libre. Il fallait cependant qu'elle soit plus vigilante, ils avaient sans doute déployés des moyens conséquent pour la retrouver surtout après les révélations ...il fallait qu'elle se fasse discrète à partirde maintenant. 

Son wagon était désert mais elle préférait rester à l'écart, assise près des emplacements à bagages.

- Veuillez me présenter votre titre de transport valide s'il vous plait jeune fille. 

- Merde ! 

 - ... 

- Si je vous donne mon téléphone vous pensez que ça fera l'affaire ? dit-elle en tendant le téléphone qu'elle venait d'acquérir. 

- Tu me prends pour qui ? Je pense qu'on peut s'arranger autrement si tu vois ce que je veux dire... ricana grassement l'homme en mimant un geste obscène de va et vient avec sa main. 

 - Vous ne pourriez pas fermer les yeux ? On arrive en gare dans moins de 5 minutes, s'il vous plait ! 

- 5 minutes c'est largement suffisant ... 

 - D'accord mais je ... 

- Attend une seconde, l'interrompit l'homme, Quelle âge tu as ? 

 - J'ai 19 ans, mentit Jessie avec un aplomb déconcertant. 

L'homme fit la moue comme s'il se doutait que la jeune fille lui mentait mais peu importe, cela nel'arrêta pas. Jessie suivit l'homme qui lui fit signe d'entrer dans les toilettes. Il verrouilla de l'intérieur et laissa la clé dans la serrure. Bizarrement l'homme avait l'air d'avoir l'habitude, tel un rituel. L'homme déboucla sa ceinture, déboutonna lepremier bouton de son jean. Jessie ne se laissa pas déconcentrer, la colère et la rage montait en elle petit à petit, il fallait qu'elle lui donne une raclée certes mais qu'elle se stoppe avant l'irréparable.Soudain, Jessie se décala furtivement et se plaça derrière l'homme, empoigna l'arrière de sa tête d'une mainferme, de l'autre main fouilla dans sa chaussure et en sortit un bandage. La jeune fille bâillonnal'individu d'un geste sûr et fit lourdement cogner sa tête sur la cuvette sale des toilettes. Elle vitquelques dents virevolter autour d'elle, mais ne s'arrêta pas la, elle lui assena deux autres coups dela même intensité... tel un rituel Le train se stoppa en gare et émit son signal sonore. Sans même s'inquiéter du sort de sa victime, Jessiefouilla ces poches. Elle y trouva un magnifique couteau suisse qu'elle s'empressa de mettre dans sapoche. Elle posa deux doigts sous la mâchoire de l'individu afin de sentir ou non un pouls. Il étaittoujours en vie. Tant mieux pour lui et pour elle par la même occasion pensa-t-elle. Elle déverrouilla ensuite la porte des WC et descendit du train afin de se mêler au reste des voyageurs.