KATE
27 décembre, Magnificent Mile, Chicago
Le mélange du stress et du mal des transports, qui revient dès que je franchis le pas de la porte de l'avion ne sont pas un bon combo. Je regarde la neige à travers le hublot pour me relaxer. Malgré mes différentes occupations, je me demande ce que fait Mark en ce moment. Il doit certainement m'insulter dans son lit d'hôpital et pourtant, penser à lui calme un peu mon angoisse. Je décide de ne plus regarder par la fenêtre car le commandant nous informe que l'avion se prépare à se mettre en marche et que nous décollerons d'ici une vingtaine de minutes. Je n'ai pas envie de voir cet engin avancer en plus de le ressentir bouger. Je commence donc une page de mots mêlés de mon carnet. Je l'utilise dès que je pars en voyage, ça me permet de penser à autre chose durant un court instant. Je sors de ma bulle de pensées lorsque je vois la plupart des passagers se pencher vers les hublots qui se trouvent de mon côté. Quelque chose à exploser près de leur siège ? Je comprends vite que ce n'est pas le cas car non seulement il n'y a pas de fumée, mais je les regarde coller leur visage contre les vitres. Instinctivement, je fais de même. Au départ je ne vois rien, jusqu'à ce que des bâtons lumineux rouge se mettent à gigoter dans tous les sens. Mark est devant l'avion ! Cette information met un court instant à monter dans mon cerveau et, quand je réalise ce qu'il se passe, je frappe sur la fenêtre et crie son nom.
-Mark ! Je suis là !
Une hôtesse demande à l'ensemble des passagers de regagner leur siège. Je continue à l'appeler et à frapper le hublot donc elle me remarque.
-Je peux vous aider madame ? Demande-t-elle en me regardant comme si j'étais un folle.
-Oui ! Il faut absolument que je sorte de cet avion.
-Je suis navrée mais c'est impossible. Je vais vous demander de vous attacher nous allons nous préparer au décollage.
-Je dois sortir maintenant !
Sans faire attention à ses remarques, je passe devant elle et mes voisins pour rejoindre la porte. J'arrête la femme qui était en train de la fermer et je la supplie de me laisser partir. Elle n'a pas vraiment le choix puisque la porte s'ouvre lorsqu'elle cesse d'appuyer dessus. Heureusement pour moi, ils n'ont pas encore enlevé l'escalier ce qui me permet de descendre en vitesse. Je cours et fait le tour de l'avion pour le rejoindre. Une fois devant lui, je l'enlace dans mes bras. Je ne veux plus le lâcher.
-Je suis désolée, je suis tellement désolée. Murmurais-je avec les larmes aux yeux.
-Je ne t'en veux pas Kate, je n'aurais pas dû m'énerver contre toi c'était stupide le seul fautif ici c'est moi ! Si tu savais comme je m'en suis voulu en me réveillant là-bas, j'avais peur de ne jamais te revoir. Excuse-moi, pour tout.
-Moi aussi je te dois des excuses, j'aurais dû le repousser.
-Il ne t'a pas laissé le faire ! dit-il en plaisantant.
On se décale l'un de l'autre mais il tient toujours mes hanches. Mon regard passe de ses yeux à ses lèvres. Je sens mes joues rougirent, mais pas à cause du froid. J'ai envie de me rapprocher du lui.
-Je peux t'embrasser ? Demande-t-il soudainement.
Je hoche le tête sans même réfléchir. Il pose délicatement ses lèvres contre les miennes et m'embrasse avec une douceur infinie. La neige vient chatouiller nos cheveux durant ce moment parfait. Lorsqu'on se regarde à nouveau, je ne peux pas m'empêcher d'afficher un grand sourire sur mon visage. Il sort une petite boîte de sa poche.
-Je voulais te l'offrir à noël mais, je n'ai pas eu le temps. Alors je voudrais de le donner maintenant, et de demander si tu veux être ma copine. Du genre officiellement.
-Pas pour de faux ? Lui demande-je pour le taquiner.
-J'en ai marre de faire semblant Kate. Il est clair que j'ai passé le meilleur mois de ma vie en ta présence.
Une larme de joie coule sur ma joue. Il passe le merveilleux collier qu'il vient de m'offrir autour de mon cou puis nous sommes coupés par le pilote de l'avion.
-Madame, si vous voulez y aller c'est maintenant. Nous n'allons pas vous attendre.
-Allez-y sans moi, je ne veux plus partir. Affirmais-je.
-Et ton travail ? Kate tu ne peux pas tout plaquer comme ça! Tu sais que j'ai vraiment envie que tu restes mais est-ce que tu es sûre que c'est ce que toi tu veux.
-J'ai été retenue pour travailler dans une pâtisserie. Et il se trouve qu'ils en ont une à New-York, et une ici ! Le patron m'a demandé de choisir dans laquelle je préférais exercer et après le repas de noël, je ne me voyais pas rester. Je pensais lui donner ma réponse en arrivant à New-York mais finalement, je n'y vais plus. Je vais travailler ici !
-C'est merveilleux Kate !
Il me prend dans ses bras et me fait tournoyer. On nous demande de partir de la piste. Je prends la main de mon copain et le dirige vers la sortie. Il me dirige jusqu'au parking dans lequel je retrouve ma mère. Il m'explique qu'elle l'a aidé à se rendre ici. Je suis tellement fière qu'elle se soit rendue compte de ce qui est bon pour moi et qu'elle n'ait pas insisté avec Ryan. Ça me rend heureuse de nous rassembler. On a retrouvé la complicité que nous avons perdue après la mort de mon père. Et j'ai enfin trouvé l'amour. Je remercie l'univers de m'avoir fait retrouver son chemin. Je n'aurais jamais pensé dire ça un jour, mais je suis heureuse que ce concours de pâtisserie ait été annulé.

VOUS LISEZ
𝑼𝒏 𝒏𝒐𝒆𝒍 𝒂 𝑪𝒉𝒊𝒄𝒂𝒈𝒐
NouvellesLorsque le concours de pâtisserie de Kate est annulé, elle se retrouve coincée dans sa ville natale. Pensant repartir au plus vite, comment va-t-elle réagir quand elle croisera le chemin d'un ami d'enfance ?