• ○ • ○ • Chapitre 11 • ○ • ○ •

1.3K 89 86
                                    

Attention :
Présence d'une scène sexuelle explicite dans ce Chapitre,
celle-ci est désignée par le symbole " • ○ • ☆ • ○ • " au début et à la fin.
N'hésitez pas à la sauter, si vous êtes gêné.e !

_____________________________

• ☽ ○ ☽☾ ○ ☾ •

Le choc s'empare de mon être entier, j'en tremble presque d'excitation. Cela me paraît si surréaliste.
Le grand Park Seonghwa me demande, à moi, de défiler pour lui ? Je crois rêver, je n'en reviens pas.

Depuis ma plus tendre enfance et d'aussi loin que je puisse me souvenir, la mode a toujours fait  partie intégrale de moi. C'est bien plus qu'une passion, c'est une vocation. J'aime faire du shopping des heures durant, m'habiller élégamment, suivre les tendances annuelles, l'actualité des mannequins et agences mondiales, attendre la Fashion Week chaque année et rêver de fouler le parquet des plus grands défilés aux côtés de prestigieux créateurs. 
J'ai toujours partagé ces moments précieux avec mon meilleur ami, ayant la chance d'avoir cette passion, ce rêve en commun avec lui. On a toujours créé nos propres défilés, dans ma chambre, après une grosse journée shopping ensemble...Un sourire béat s'installe sur mes lèvres, pensant déjà à sa réaction si j'accepte sa proposition.

Park Seonghwa, au-delà de son Agence, a toujours été un modèle pour moi. Il a toujours clamé haut et fort qu'un vêtement ne fait pas le genre et c'est ce qui m'a de suite plu et attiré chez lui. Il a toujours osé, là où tout le monde voulait le stopper. 
Dans un pays très hétéronormé et plutôt fermé d'esprit. Il m'a fait rêver. 
Il est le seul couturier de luxe coréen à avoir une grande renommée à l'étranger, de par son audace et sa créativité hors du commun qui en fait chavirer plus d'un. 

Il a été le renouveau de PJK. Son père, avant lui, était plutôt concentré sur les normes sud-coréennes, mettant en scène ce que les dictâtes lui disaient de faire, trop apeuré des critiques et du regard des gens sur son travail et sa manière de faire.
Quand son fils a reprit la tête de l'Agence, il y a maintenant six ans, personne ne croyait en ses idées, pensant qu'il allait faire faillite l'année suivante et apporter dettes et ruines à sa famille.
Il n'a jamais baissé les bras, ne s'est jamais sous-estimé et n'a jamais écouté les gens juger son travail et ses pensées.
Ainsi, il a prouvé qu'il pouvait s'étendre au-delà des frontières sud-coréennes, de la société et ses idées arriérées. Il s'est ouvert à un public jeune et queer, il a de suite fonctionné à l'étranger. Aux Etats-Unis, pour commencer. 

Aujourd'hui, il est le seul créateur sud-coréen à se présenter aux prestigieux défilés de la Fashion Week à travers le monde. Il est un modèle d'audace et de persévérance. 
Je dois, en grande partie, ma confiance en moi et mon style vestimentaire grâce à lui. Si j'ose aujourd'hui exposer mes cheveux longs, mon maquillage, mes jupes et autres vêtements dits " de femmes ", c'est parce qu'un jour, il a dit : " Toi, qui me regarde, que tu sois une femme ou un homme, cisgenre ou transgenre, non-binaire ou agenre, que tu sois gay, bi ou hétéro, que tu sois mono ou polyA, porte ce que tu veux. Maquille-toi comme tu veux. Coiffe-toi comme tu veux. Car un vêtement n'a et n'aura jamais aucun lien avec qui tu es et qui tu aimes. " en direct à la télévision coréenne, sur la chaîne nationale la plus regardée du pays. 

J'avais seulement douze ans, à ce moment-là. 
Je me souviens même que j'avais pleuré tant il m'avait ému, que son discours m'avait touché et atteint, car pour la première fois, quelqu'un me comprenait. 
Pour la première fois, j'avais le droit d'être qui j'étais sans être jugé.

Je réalise, en me remémorant ces somptueux souvenirs, le message s'affichant sur mon téléphone.
J'ai les larmes aux yeux, sans même que je ne m'y attende. Je suis ému, heureux et tellement reconnaissant de ce signe du Destin que le Ciel m'envoie. 

CURSED,, hyunlixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant