Cul de Sac

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Je plongeais mon regard dans celui qui finirait par me tuer. Quoi qu'il arrive... Je tiendrais ma promesse de fidélité absolue ! Je te sauverais un jour, Sanzu.

- Jamais je ne ferai ça voyons !

Il brandit son arme sur moi, et pourtant, il prenait bien son aise. Je regardais discrètement le produit qu'il consommait avant.

Sanzu : Chuis en plein rush, ma pute~

De la méthamphétamine sous format comprimé bien évidemment. Dans mes souvenirs ça provoque, d'après mes clients, de l'euphorie, ils possédaient une plus grande vivacité d'esprit et une volubilité excessive, un sentiment de bien-être. Il me semblait pourtant plus plaisant pour eux de se l'injecter ou de le fumer.

Je relevais mon regard vers lui. J'aurais dû m'en douter. Je pouvais voir sa bouche sèche, ses pupilles dilatées, une certaine agitation en plus de légers tremblements.

- Je suppose que tu vas pas manger ce soir, pas vrai ?
(Ça coupe aussi l'appétit c'est pour ça !)

Sanzu : Ta gueule ! Ta voix me casse la tête.

Je haussais les épaules. Je voulais partir mais apparemment, lui non. Il me prit le bras pour me tirer de force vers lui. Il me serrait trop fort le poignet. Dans cet état, il était dur de mesurer quoi que ce soit, même sa propre force.

Sanzu : Ensemble, on va se faire le plus gros kiffe de notre vie !

Sa voix était mêlée à un rire sadique et un débit saccadé. Il était un peu trop proche de moi. Alors, lentement, je m'éloignais de son visage.

- Oui, on le fera mais seulement si tu me le demandes.

Toujours, en toutes circonstances, je ne voulais pas qu'il ait à me reprocher l'abandon émotionnel qui lui avait été fait étant petit.

- Tu devrais aller dormir, non?

Sanzu : Tu te fous de ma gueule !? C'est le meilleur moment pour faire toutes les conneries du monde!

C'est vrai. J'allais presque oublier. Je n'étais pas là avant. Les autres agissaient sûrement d'une autre manière. Faisait-il la distinction entre les personnes d'une différente affinité ou était-il indifférent à toute forme de relation qu'il avait pu entretenir au cours de sa vie?
Non, je le voyais mal agir, même sous substance, avec agressivité quand il y a Mikey. Mes crises étaient-elles similaires à de la consommation excessive de drogue?

Soudain, j'entendis le bruit d'un grincement de porte faire écho dans la pièce juste derrière moi.

Kakucho : Sanzu, le boss veut te voir dans son bureau.

Sanzu fit une mine irritée. On sentait la joie du p'tit rosé de se faire couper dans son élan de folie. Pourtant, quand il entendait que c'était sous l'ordre du boss, il préférait se soumettre comme un bon toutou docile. C'était assez comique à voir.

- Je peux pas venir, je suppose?

Kakucho : C'est strictement confidentiel.

Sanzu partit aussitôt. Je m'avançais vers le jeune homme aux yeux hétérochromiques. Un œil marron foncé et de l'autre d'un bleu si clair qu'on pouvait le confondre avec du blanc, ses cheveux noirs lui donnaient du charme. Je devais l'admettre, il était pas mal. Il me semblait très sérieux. J'étais un peu dérangée. Jusqu'à maintenant ils étaient tous plus ou moins fou mais lui, il était juste très droit, à se demander ce qu'il faisait là.

Le Démon de la NuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant