Le Démon de la Nuit

Départ ?

Mes valises étaient faites. Je voulais partir loin. Mon frère ne m'avait pas suffi ? Mon meilleur ami venait de périr ainsi que tous mes espoirs. Je ne voulais plus toucher à ces catacombes des rues surtout aussi sombres. Pourquoi avais-je décidé de me livrer déjà ?

Mikey : Alors ça y est. Toi aussi tu pars.

- Mikey...

Mikey : C'était sûr qu'il y aurait eu une descente rude en vue de notre notoriété. Tu te rappelles du Toman ?

- Oui, je m'en rappelle.

Mikey : Je l'ai dissous pour éviter ce drame.

- Au final, tu le vis quand même mais seul.

Mikey : Tu es avec moi. Je peux pas dire que je suis seul.

Je lui esquissais un sourire.

- J'en pleurais presque.

Mikey : ...

- Un problème ?

Mikey : Peut-être que pleurer est un moyen plus rapide pour le deuil.

- Je sais pas, à toi de me le dire.

Mikey : Je pense qu'enfouir ne rend que plus faible et plus vulnérable.

Je le regardais en attendant mes larmes montaient mais rien ne venait. J'avais surtout suffisamment pleuré à la perte de Kazutora.

- Tu y arrives encore toi ?

Mikey : Non. Souriait-il

Ce sourire si radieux mais pourri de l'intérieur. Je le détestais.

- Bon. Je pars.

Je faisais rouler ma valise.

Mikey : Euh... Qu'est-ce que tu as dans ta valise ?

- Sanzu.

Mikey : Tu veux dire...

- Les affaires de Sanzu.

Il glissait son regard à mon cou et vit mon collier.

Mikey : C'est la boucle de Kazutora, non ?

- Oui, Sanzu l'avait pris par erreur.

Il s'avançait vers moi pour retracer de ses fins doigts les lignes du collier.

Mikey : Je suis désolé...

- Quoi ?

Il se mit soudainement à pleurer ce qui me prit au dépourvu.

Mikey : J'aurais pas dû le faire mourir de tes mains. Je savais que tu l'aimais. J'aurais pas dû envoyer Sanzu en mission, je me doutais que c'était un piège. J'aurais pas dû laisser les Haitani aller en mission, je savais que c'était une mauvaise idée mais je l'ai quand même fait !

Mon dégoût habituel se changea en forme... D'empathie ? Il essayait d'essuyer ses larmes, je le voyais si désespéré.

- Finalement tu as réussi à devenir plus fort. Souriais-je à mon tour pour le réconforter.

Mikey : Huh ?

- Tu as réussi à te libérer de ce qui te rongeait, non ?

Mikey : ... Seulement pour ce matin. Le fait que tu n'ai pas de réaction directe m'apaise.

- Oh ? Donc je t'aide ?

Mikey : Oui.

Je lâchai ma valise pour lui prendre une main.