Harrington

[03] LA DOULEUR DU FOYER

La cloche sonne, signalant la fin de la journée, et
je me lève du fond de la classe, les gens me regardant
fixement alors que je passe devant eux. Ma
mâchoire est coupée et ensanglantée, la lèvre
légèrement gonflée. Ça pique, ça fait mal et ça
palpite, tout en même temps. Et mon corps est
meurtri et ensanglanté d'avoir été jeté à terre. J'ai
eu pire cependant, alors j'ignore les regards
indiscrets et entre dans le parking. Je suis soulagée
que Steve soit parti sans moi, même si cela signifie
que j'ai une longue marche à faire pour rentrer
chez moi. Je sais que je vais avoir mal et boiter,
mais c'est mieux que de rouler avec lui.

Alors je commence à marcher, en frottant mes
coudes écorchés et mon côté meurtri tout en
retenant mes réactions à la douleur. Je reçois des
regards étranges de la part des gens - certains
troublés, d'autres dégoûtés et d'autres amusés. Je
décide de prendre un raccourci à travers la forêt,
loin des curieux. J'éteignis Cornwallis et me
dirigeai vers les arbres, sentant ma lèvre
commencer à saigner à cause de mon bâillement
trop énorme.

La seule goutte de sang coule sur le sol de la forêt
et j'entends un bruissement derrière moi.

Mon instinct me dit immédiatement de courir, mais
je regarde derrière moi à travers les ombres que
font les arbres denses, même si c'est le milieu de
l'après-midi. Mes yeux s'adaptent lentement, et à
quelques mètres je peux voir une silhouette dans
la faible lumière de la forêt. Il ressemble à un
humain, mais semble avoir des bras extrêmement
longs. J'ai envie de courir, mais ma curiosité prend
le dessus et je deviens cette fille des films d'horreur
que tout le monde déteste.

"Bonjour?" je crie, ma voix tremblant alors que la
silhouette se déplace. Une autre goutte de sang
tombe sur le sol de la forêt et la chose rugit
soudainement. Je crie, courant dans la direction
opposée aussi vite que possible. Ma maison n'est
pas loin, mais je n'entends pas la chose qui me
poursuit. Néanmoins, je continue à sprinter. Je suis
rapide et malgré ma maladresse je ne tombe pas
en sprintant. Alors je regarde les arbres passer
devant moi dans un flou, et je peux voir les
lumières de ma piscine au loin. Je ne m'arrête pas
pour regarder en arrière, je saute juste vers ma
porte dérobée et l'ouvre, la claque et la verrouille
derrière moi. En regardant par la fenêtre, tout ce
que je vois, c'est l'eau calme de la piscine éclairée
en bleu dans la lumière bientôt du soir. Ma
respiration revient à la normale lorsque je me
rends compte que j'ai fait beaucoup de bruit en
entrant.

Je dégage mes cheveux de derrière mon oreille
pour qu'ils recouvrent mon visage d'un rideau.
Puis, je me retourne, mes pensées étant
immédiatement éloignées du monstre à l'extérieur
alors que je me concentre sur l'évitement de celui
qui est ici.

J'essaie désespérément de ne pas faire de bruit,
mais, par chance, le premier pas que je fais grince
sans pitié, et j'entends un cri provenant de la
cuisine.

« Liz ? » La voix profonde de mon père se fait
entendre et je jure à voix basse. Je me précipite
vers les escaliers, mais je suis soudainement
retourné, face à face avec l'homme que je déteste.

"Qu'est ce qui est arrivé à ton visage?" Il exige, et je
vois Steve accoudé à la porte derrière lui, un
regard d'avertissement que je ne connais que trop
bien.

"Euh, je suis tombé dans les escaliers à l'école."
D'habitude je suis un bon menteur, mais le regard
pénétrant de Steve me distrait. J'essaie
rapidement de superposer le mensonge, "Je ne
regardais pas où j'allais, et les escaliers sont en
béton."

Il regarde mes yeux, qui clignotent rapidement
vers le visage de Steve.

Mais pas assez rapide.

Mon père se retourne pour faire face à mon frère,
« Tu lui as fait ça ?