Harrington

[05] MERDE PROFONDE

Hopper se place cette fois du côté conducteur et
tourne avec colère la clé dans le contact. Le moteur
rugit et il s'engage sur la route alors que j'appuie
ma tête endolorie contre la vitre.

"C'était une décision stupide, gamin." Hopper
rompt le silence, "Désobéir à un flic, voler un
véhicule. Tu pourrais aller à Juvenile, tu
comprends?"

Je ne dis rien, je regarde juste par la fenêtre les
arbres qui passent et je bouge mal à l'aise dans
mes menottes.

« J'ai dit, est-ce que tu comprends ? » Il crie et
l'homme à côté de lui pose une main sur son bras.

"C'est une gamine, Jim," dit-il doucement.

"C'est mon point!" Hopper dit avec colère : "C'est
une enfant stupide qui va devenir une criminelle !
Regarde son visage, John ! Peux-tu me dire ce qui
lui est arrivé ?"

"Elle a écrasé le croiseur," dit John avec
incertitude.

"Non, plus de la moitié était là avant le crash." Jim
respire fortement et regarde dans mes grands yeux
à travers le rétroviseur.

John ne répond pas, alors je l'aide, "Je suis tombé
dans les escaliers."

"Tu es tombé dans les escaliers ?" Le chef répète
incrédule : "Tu es tombé dans les escaliers !?!"

J'acquiesce faiblement, « Ouais, je ne regardais pas
où j'allais.

« Non. Je ne suis pas un idiot. » Il hoche la tête vers
mon visage, « pourquoi ne me dis-tu pas ce qui
t'est vraiment arrivé ?

Je regarde mes genoux, essayant de trouver une
excuse.

« Tu as des problèmes à la maison, gamin ? Jim
demande enfin et je regarde par la fenêtre.

"Non." Ma réponse est courte.

"Tu ment." Sa réponse est courte aussi

« Qui t'a fait ça, hein ? Jim se lèche la lèvre
supérieure et se concentre à nouveau sur la route.
"Ton père, ta mère, un frère-"

"Non," dis-je, "Personne ne m'a fait ça. Je me suis
fait agresser, alors dégage ton nez de mes affaires."

Le chef secoue la tête, regarde dans mes yeux
d'avertissement et se gare avec frustration dans un
parking. Je regarde par la fenêtre et vois le poste
de police. C'est alors que je réalise à quel point je
suis dans la merde. Je prends une inspiration et
Hopper me regarde, satisfait de mon expression
effrayée.

"Bien, tu as peur." Il gare la voiture et je me
déplace.

"Pas de toi." Je veux dire "de quelqu'un d'autre",
mais décide de ne pas le faire alors que Hopper
scanne mon visage à la recherche d'émotion. Au
bout d'un moment, il sort de la voiture et vient à
côté de moi, poussant ma portière. Il attrape
brutalement mon épaule et me tire hors de la
voiture, ne prenant pas la peine de me laisser me
lever alors qu'il commence à marcher. Mes jambes
s'agitent derrière moi et j'essaie de les stabiliser,
mais le bond de mes mains rend l'équilibre
difficile. Je finis par chanceler sur mes pieds alors
que le chef me traîne à travers les portes et me
jette sur une chaise. Je lève les yeux vers lui avec
de grands yeux et il croise les bras, se tenant au-
dessus de moi avec autorité. J'admets qu'il est
intimidant, mais je ne le dirais pas en face.

« Avez-vous quelqu'un à appeler ? Il demande, et je
regarde à travers mes cils son visage dur.

"Absolument pas." Les mots sortent de ma bouche
avant que je réalise l'impact qu'ils causent. Hopper
lève un sourcil, et je sais que j'ai confirmé ses
soupçons.