Harrington

[10] PARLEZ

« Comment va ton visage ? » Sa voix est
sarcastique, et je ne réponds pas au début.

"Mon visage n'est même pas dans le top dix de tes
priorités en ce moment," dis-je et il a l'air d'avoir
envie de rire.

"Oh oui, quelles sont mes priorités ? Parce que je
pense qu'un enfant qui est maltraité à la maison
est quelque part là-dedans. Éclaire-moi."

"Je ne suis pas abusé. Et je ne suis pas du tout
proche de l'une de vos priorités. D'une part, vous
devez continuer à trouver Will Byers. Deux, vous
devez trouver le monstre qui l'a pris.
Troisièmement, vous devez visiter Joyce Byers
pour qu'elle puisse te montrer comment parler à
Will. Quatre, tu s-"

"Will Byers est mort. Nous venons de retirer son
corps d'un lac. Vous ne comprenez pas ça ?!" Jim
Hopper regarde depuis la route et vers moi, "Il n'y
avait pas de monstre, pas de créature longtemps
armée sans visage. Juste un garçon perdu."

"Non," j'insiste.

"Non?" Il semble super coché, et je sais que je
devrais arrêter de discuter, mais je sais aussi que
Will Byers est vivant.

"Non." Je le regarde dans les yeux, "Will Byers est
vivant. Si tu me laisses juste te montrer-"

« Non ! Je te ramène directement à la maison. Où
habites-tu ?

"Je ne peux pas te le dire." dis-je d'un air rebelle,
fixant la fenêtre avant alors qu'il secouait la tête.

"Je suis flic, tu dois me le dire. Tu veux être arrêté
?"

Je lève les yeux, "Non."

"Alors tu me diras où tu habites."

Je soupire et cède en lui disant mon adresse. Il
ajuste son itinéraire et je regarde par la fenêtre,
perdu dans ma tête.

"Tu sais, quand je serai grand, je serai flic", dis-je
pensivement, et Hopper claque presque sur les
pauses en réaction.

"Quoi? Tu veux être flic?"

Je me tourne vers lui et lève un sourcil. "Eh bien,
ne sois pas si surpris."

"Tu es le gamin le plus fauteur de troubles que j'ai
jamais rencontré, je m'attendrais à ce que tu
grandisses et que tu sois un braqueur de banque
ou une sorte de voleur de voiture."

Je roule des yeux et me moque, "Oh ha, ha." Il me
regarde et je tripote mes pouces.

"Comme tu vois." Ma voix est calme, mais semble
forte dans la voiture vide, "J'ai l'impression que si
j'étais flic, je pourrais aider les gens qui ont des
problèmes personnels."

J'évite le contact visuel avec Hopper, et continue
ma pensée, "les gens qui ne le diront à personne,
parce que bien sûr ils ne le diront pas. Je veux
pouvoir aider les gens qui ne peuvent pas le
demander, vous savez ?"

"Je ne veux pas les laisser vivre ce qu'ils font." Je
soupire, puis me tourne vers lui avec colère. "Et
aussi, si je pense même qu'il y a une petite chance
qu'un garçon perdu soit toujours là-bas, alors je
continuerai à chercher jusqu'à ma mort."

Hopper me regarde, puis revient sur la route, "Tu
m'épates parfois, gamin."

"J'ai tendance à le faire beaucoup, apparemment."
Je croise les bras en voyant passer les lumières des
magasins. "Me hais-tu?"

Hopper semble faire une double prise entre moi et
la route, crachotant et fronçant les sourcils,
"Pourquoi penses-tu que je te déteste?"

"Parce que je suis un fauteur de troubles."