Harrington

[16] RÉUNIS

La deuxième fois que je mange, je prends des
bouchées lentes et je m'assure qu'elles
descendent correctement. Je mange des toasts et
des œufs, Hopper prenant le temps de me les faire.
Je me sens beaucoup mieux après, même si j'ai
mal à la gorge, ce qui rend ma déglutition difficile.
Hopper s'assure que je mange de tout et que je
bois environ un litre d'eau. Quand je lui dis que je
ne veux plus d'eau, il me dit que je vais rester ici
jusqu'à ce que j'aie tout bu. Maintenant, je suis
têtu, mais je savais qu'il ne plaisantait pas, alors
j'ai tout bu à contrecœur, en lui jetant des regards
noirs.

Je sens mon énergie revenir, et bien que vous
puissiez toujours voir ma cage thoracique à travers
ma peau, je sais que tout ira bien. Je suis en
quelque sorte capable de marcher maintenant, ne
trébuchant que quelques fois. J'en suis fier et je
prends la liberté de faire plusieurs fois le tour de la
maison avant de m'arrêter à Hopper.

"Va." Je dis, "Voir des amis."

Je me sens stupide quand je parle comme ça, mais
la seule façon pour que ma voix revienne est de
l'utiliser le moins possible.

Il semble y réfléchir un instant, "Nous avons
besoin d'une histoire de couverture."

Je suis d'accord, sachant que je finirai par dire à
Dustin, Lucas, Mike et Onze où j'étais de toute
façon.

"Perdu?" je demande, frustré par le fait que je ne
puisse pas continuer avec mon idée.
Normalement, je fulminerais encore et encore sur
tout ce que je pouvais, mais maintenant, je suis
limité à une plage d'un ou deux mots.

« Perdu ? D'accord, tu te promenais sur ton vélo et
tu t'es perdu dans la forêt. Il regarde mon visage et
mon apparence générale. "Nous dirons
simplement que vous n'aviez rien à manger et que
vous avez passé beaucoup de temps à marcher
jusqu'à ce que vous retrouviez la route."

Je hoche la tête, m'appuyant contre le mur et
soupirant d'épuisement. Le peu d'énergie que
j'avais gagné en mangeant va bientôt s'estomper,
et le repos est ce dont j'ai vraiment besoin. Mais je
sais qu'il n'y a pas de temps pour se reposer, pas
quand Will est toujours coincé dans cet horrible
endroit. Pas quand Joyce passe chaque minute
d'éveil frénétique sur lui. Pas quand Hopper est si
en colère, tout le temps, pour des raisons que je ne
connaîtrai probablement jamais. Pas quand mes
amis s'inquiètent pour moi, alors qu'ils ne
devraient se concentrer que sur Will.

Le repos n'est certainement pas ma première
priorité en ce moment.

Nous sommes sur le point de partir quand
j'entends frapper à la porte.

"Chef?" Quelqu'un appelle de l'extérieur et Hopper
jure.

"Tiens, va dans le placard." J'obéis et me précipite
dans le petit placard à balais, regardant Jim fermer
la porte sur moi. Je l'entends ouvrir la porte et
sortir, hors de ma portée de voix. J'essaie
d'entendre ce qu'il dit, mais les voix sont étouffées
et j'abandonne au bout d'un moment.

Bientôt, il revient, ouvre les portes et me tire
dehors. Il a un regard frénétique dans les yeux et je
fronce les sourcils.

"Euh, nous allons juste devoir te déposer chez toi,
il se passe quelque chose et je dois m'en occuper."
Il m'emmène à la porte et l'ouvre. "Attendez dans
la voiture, je serai dehors dans une minute. Je n'ai
qu'à passer un coup de fil rapide."

Avant que je puisse poser des questions, il me
lance ses clés et claque la porte, me faisant
trébucher en arrière et m'agripper à la rambarde
pour me soutenir. Je soupire de frustration et me
retourne, marchant d'un pas hésitant vers le côté
passager. J'attends dans la voiture froide, frottant
mes yeux fatigués et regardant la porte.