𝟎𝟑𝟏. tout ce qui est or ne brille pas

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CHAPITRE 30 : Tout ce qui est or ne brille pas

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CHAPITRE 30 : Tout ce qui est or ne brille pas


La Communauté de l'Anneau partait demain matin, à l'aube. Et j'en faisais partie. Je m'étais promis d'aider Frodon dans sa quête de détruire l'Anneau. Le Hobbit se montrait calme, aventureux et téméraire comme Bilbon. Cette quête serait plus sombre que celle passée aux côtés des Nains d'Erebor. Le Mordor, c'était bien différent. Moi qui pensais avoir affronté la pire des batailles de la Terre du Milieu.

Une fois dans ma chambre personnelle, j'y préparai mes affaires. Bien sûr, je n'oubliai pas mon arc, accompagné de mon carquois rempli de flèches, mon épée et mes dagues. J'avais gardé les mêmes dagues, celles récupérées à la bataille des cinq armées. Je prenais aussi quelques couteaux que je dissimulerai sur moi, au cas où. Je pris une tenue de rechange dans mon sac et préparai ma tenue pour demain. Le strict minimum.

Le soir, je pris une décision : rendre visite à Bilbon. Oui, Bilbon Sacquet, que je n'avais pas revu depuis la grande bataille. Peut-être que je ne le reconnaîtrais pas, il devait être vieux maintenant. Mais je savais qu'au fond, le même Hobbit aventureux et brave se cachait.

Au début de notre quête de la Montagne Solitaire, il s'était d'abord montré comme un membre assez réservé, plus souvent sauvé que sauvant. Mais après avoir tué quelques araignées géantes dans la Forêt Noire, Bilbon s'éveilla lui-même et devint plus téméraire. À l'aide de sa petite épée Dard et de son Anneau, il fut d'une grande aide dans l'aventure. C'est lui qui permit de nous échapper des prisons du Roi Thranduil, c'est lui qui s'introduit dans l'antre de Smaug et c'est lui aussi qui, à mes côtés, confia l'Arkenstone au Roi Elfe et à Bard. Gandalf l'avait prédit, il y avait bien plus en ce Hobbit qu'il n'y paraissait.

Malgré sa longue aventure, Bilbon était resté le même au fond de lui, un Hobbit érudit, poète, conteur d'histoires et ami des Elfes. De ce que j'entendis dire, après l'expédition à Erebor, Bilbon rentra dans son pays, dans son joli trou de Hobbit, et suspendit son épée Dard au-dessus de sa cheminée. Il était devenu un Hobbit incontournable dans son village et dans de nombreuses régions. Et il choisit comme héritier son cousin germain, Frodon Sacquet.

Le soir même, juste après le dîner, je toquai à la porte de mon vieil ami. Après quelques secondes, la porte s'ouvrit sur un vieux Hobbit, comme je m'en doutais. Ses traits étaient tirés, son visage était le même qu'avant mais recouverts de rides, et ses cheveux étaient maintenant gris. Il me reconnut aussitôt et je ne pus m'empêcher de sourire comme une idiote. Je m'abaissai et pris le petit homme dans mes bras. C'est à ce moment que je remarquai Frodon qui était arrivé avant moi. Le brun nous regardait, surpris, un sourire en coin.

"Ma chère Daenerys, cela fait bien longtemps ! Vous êtes toujours aussi radieuse ! Venez, venez, buvons quelque chose ! Je suis si heureux, je pensais mourir avant de vous revoir !"

Le vieil Hobbit nous fit nous asseoir autour d'une table et nous servit du thé à chacun. Face à ses manières, je souris à Frodon qui semblait tout aussi ravi.

"Je ne savais pas que vous vous connaissiez," finit-il par dire à son oncle.

"Mais si, Frodon, voyons ! Ne t'ai-je pas parlé d'une Elfe qui m'a accompagné dans la quête d'Erebor, voyons !"

"Oh si si, mais oui, bien sûr. Alors c'est vous," dit le jeune semi-homme gaiement en buvant une gorgée de thé. "Et vous avez un Dragon."

"En effet," murmurai-je en reposant ma tasse. "Tu le rencontreras bientôt. Enfin, tu l'as déjà aperçu."

"Oh, mon cher Drogon," rêvasse Bilbon. "Une fois je suis monté sur son dos, et c'était fantastique !"

"Vous êtes l'Elfe qui a donné son amour à un mortel, à Thorin," continue le porteur de l'Anneau en me fixant.

"Oh euh oui," murmurais-je en détournant les yeux, gênée par cette remarque qui s'avérait pourtant vrai.

"Mon cher Thorin. Je n'ai pas cessé de penser à lui," s'écria tristement le vieux Hobbit.

"Jour et nuit, je pense à lui," soufflais-je entre deux gorgées pour moi-même.

"Daenerys, vous rappelez-vous de la cotte de mailles en Mithril qu'il m'avait offerte ?"

"Bien sûr, oui, je me rappelle de tout."

Bilbon lança un regard à son cousin germain qui releva légèrement son haut, me montrant la fameuse cotte de mailles. Alors il lui a légué également.

"Vous ne pouvez rêver d'une meilleure armure," assurais-je au jeune Hobbit. "Du Mithril. Il fait l'objet du désir de tous. Il pouvait se marteler comme le cuivre, se polir comme le verre, et les Nains savaient en faire un métal léger et pourtant plus dur que l'acier trempé."

"Et je lui ai donné ma vieille épée, Dar, forgée par les Elfes."

"Celle dont la lame devient bleue," complétais-je en esquissant un sourire bien triste.

"L'Anneau également," rajoute Frodon en détournant le regard.

"Je suis désolé que tu doives porter ce fardeau," dit le deuxième Hobbit d'un air triste.

Le concerné ne dit rien, sa main gauche autour du bijou à son cou. Je le regarde un instant.

"Tu réussiras Frodon, je crois en toi," fis-je pour le rassurer.

"Merci Daenerys," me répond l'Hobbit d'un sourire honnête.

"Daenerys, je veux vraiment que tu prennes soin de lui, comme ton propre fils."

"Ce n'est plus un enfant," rétorquai-je en souriant. "Mais oui, j'y tiendrai. Je comptais déjà le faire, après tout, c'est ton cousin."

En fin de soirée, Frodon et moi quittons la chambre du vieil Hobbit, en lui souhaitant bonne nuit. Je suis contente de l'avoir vu, et j'espère que ce n'est pas la dernière fois. Bilbon est vraiment une belle personne, et je l'aime beaucoup.

Son cousin et moi retournons dans un jardin de la cité et je fais venir Drogon qui atterrit devant nous, sous les yeux attendris de Frodon. Le brun se rapproche de l'animal ailé avec hésitation.

"Tu peux te rapprocher, il ne te fera pas de mal," assurais-je en caressant les écailles de mon ami.

Le Hobbit se rapproche lentement, avant d'arriver au même stade que moi. Il vient poser sa main sur les écailles de mon Dragon pendant que ce dernier le fixe, intrigué.

"C'est fascinant, il est fascinant," murmure le brun, les yeux pétillants.

"Je pense qu'il est temps d'aller dormir. Demain est un grand jour."

"Oui, vous avez raison. Bonne nuit, Daenerys. Et je suis désolé que vous ayez perdu celui que vous aimiez," dit-il avant de s'éloigner.

𝐅𝐄𝐔 𝐄𝐓 𝐒𝐀𝐍𝐆, la terre du milieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant