Chapitre 2

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Bip. Bip. Bip. Bi...

Le bruit était désagréable, lancinant, agaçant. Stiles aimait la régularité en général, mais celle-ci avait quelque chose de déplaisant, quelque chose qui hérissait ses poils sur sa peau. Il avait la chair de poule. Aucune peur ne le traversait : il reprenait conscience avec lenteur et son cerveau lui semblait encore éteint. Pour l'instant, seuls ses sens avaient réellement commencé à se réveiller, et c'était déjà pas mal. Ses bras, au-dessus des draps, étaient recouverts par les frissons qui le traversaient. Il avait froid. L'air de la pièce était frais et sec, peut-être un peu trop. Ou bien, sans doute était-ce simplement sa faiblesse et le profond sommeil dont il sortait qui lui faisaient penser cela. Enfin, penser était un bien grand mot. Dans sa tête, les idées n'étaient pas claires, se faisaient voir sous forme d'images ou de sensations fictives. C'était vague, extrêmement flou, mais il arrivait à capter des choses dans cet état transitoire, le chemin entre l'inconscient et le conscient. La deuxième chose qui le perturba, ce fut cette odeur qui lui parvint. Stiles n'était pas du genre à utiliser son nez à outrance. En tant qu'humain, il l'utilisait pour le strict minimum. Ce dont il se servait le plus, c'était son cerveau, avec son légendaire sens de la déduction. Tout ce qui touchait aux sens plus pointus, tels que l'ouïe ou l'odorat, il le laissait à ses amis surnaturels.

L'odeur qui lui parvenait avec de plus en plus de netteté était sacrément désagréable, tout autant que le bruit qui continuait de se répéter inlassablement. A force, Stiles finit par se demander vaguement s'il était réel ou si seule son imagination débordante le produisait. Quoique, à bien y réfléchir, l'hyperactif ne voyait absolument pas pourquoi il se créerait quelque chose qui, disons-le, l'emmerdait.

Avec la rapidité qu'on lui connaissait et malgré ce réveil lent, Stiles finit par voir une image d'hôpital se former dans son esprit. Un bâtiment froid, aux chambres aseptisées, aux machines bruyantes et désagréables, à la blancheur des draps. L'endroit ne lui avait jamais inspiré un bon sentiment, d'autant plus qu'il avait toujours tout fait pour y passer le moins de temps possible : il y avait des souvenirs avec sa mère, et ceux-ci n'étaient pas vraiment bons. Dans l'enceinte de l'hôpital de Beacon Hills, Stiles avait entendu des choses qui l'avaient marqué à vie, tout autant qu'il avait vu l'état de sa mère se dégrader jusqu'à ce qu'enfin, elle se libère de ses démons en rendant son dernier souffle.

Alors envisager la possibilité qu'il puisse se trouver à l'hôpital lui fit tout drôle. Puis, il se dit qu'il se trompait sans doute. Sa conscience, bien plus éveillée qu'auparavant, gardait peu de souvenirs d'avant son endormissement, mais il ne pensait à rien de dangereux, du moins rien qui aurait pu expliquer sa présence dans ce genre d'enceinte. En tout cas, il se sentit progressivement compressé. Compressé et mal. La lourdeur de ses membres était diablement désagréable, et il peinait à simplement bouger un doigt. S'il y arriva, ce fut lent et Stiles ne fut pas satisfait de sa réussite. Allez... Allez... S'encourageait-il mentalement. Pourquoi devait-il faire autant d'efforts pour un geste aussi simple ? Pour lui, qui avait une rapidité d'esprit impressionnante et ce, d'autant plus après son réveil, c'était frustrant. Extrêmement frustrant. Stiles alla même jusqu'à se traiter d'idiot, de patate stupide pour avoir autant de mal à bouger le bout des doigts. Il insista tellement sur ses tentatives qu'il parvint tout de même à serrer faiblement le poing, au bout de longues minutes qui lui parurent être des heures. Mais Stiles n'était pas patient et détestait la position dans laquelle il se trouvait. Outre le fait de ne pas comprendre ce qu'il faisait là, c'était sa vulnérabilité qui l'agaçait le plus. Il se savait faible de par son humanité, à côté de ses amis surnaturels, alors il ne tenait pas à en rajouter. Et puis, il détestait les hôpitaux, bordel ce que ça l'horripilait ! Même quand il allait mal, il évitait de s'y rendre, sauf pour rendre visite à Melissa McCall, sa maman de cœur, ou bien enquêter sur une affaire criminelle ou surnaturelle. Pour le reste, il réduisait sa venue au strict minimum.

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