J'arrive au ruisseau, le bruit qui était derrière moi a disparu. Je m'approche du rivage, l'eau sent bon, comme toujours. Je me désaltère avec plaisir, puis je me redresse. Je regarde aux alentours, je dois trouver un chemin pour rentrer. Je me mets en route, je dois trouver un endroit civilisé. Je regarde aussi où on est le soleil, il ne devrait plus tarder à se coucher, je n'ai pas beaucoup de temps avant de me déplacer de nuit. Je dois sortir de la forêt.
Je marche un long moment, la forêt me semble sans fin, même en utilisant odorat et ouïe. Je vois en plus la luminosité diminuée, je suis dans la merde. De plus je suis vraiment seule ici, je n'entends pas un bruit d'animal, ça me panique presque. Je pense toujours à Josh et Noa, je veux juste les trouver. Je me remets à courir, je pense quand même être dans la bonne direction.
Et après un très long moment, entre une alternance entre course et marche, j'ai parcouru quelques kilomètres, je trouve enfin une route ! Pas une bétonnée, mais ça reste un chemin humain. Je le suis, hors de question de lâcher ce chemin. Je le remonte rapidement, je tombe sur une vieille maison, enfin un endroit où me poser. J'en fais le tour, personne n'y habite pour le moment. Je me transforme et entre dans la bâtisse, pas d'alarme, ça m'arrange, et il y a aussi de la lumière, étonnant.
Je cherche de quoi m'habiller, je trouve des vêtements assez vieux. Je me fiche du style, je veux juste me rhabiller. Je fais ensuite un tour dans la maison, cherchant autre chose de bien précis, mais je ne trouve malheureusement pas ce que je souhaite. Il n'y a pas de portable ou bien de téléphone fixe.
J'essaie donc de trouver une carte, pour savoir où je suis, ça je trouve sans trop de soucis. Je la prends et m'assois à table, c'est une carte de Colombie Britannique, je suis toujours au Canada au moins, du bon côté du pays. Reste à savoir où je suis précisément. Sans portable, c'est compliqué, surtout que je n'ai pas le meilleur sens de l'orientation. Je tente tout ce que je peux pour me repérer, mais rien... Je sens aussi la fatigue me tomber dessus, entre ma bagarre avec les chasseurs et mon long voyage jusqu'ici. Je baille longuement, je suis épuisée. Je vais m'installer sur le fauteuil du salon, l'observe encore un peu, puis le sommeil m'emporte, non sans une dernière pensée pour ma famille.
Le lendemain matin.
Le soleil me tape dessus, me réveillant avec sa chaleur. J'ouvre les yeux et les frottes doucement, je me souviens que je suis dans la maison d'un ou une inconnue, après avoir été kidnappé et m'être battue avec des chasseurs. Je regarde le salon dans lequel je suis, je le vois clairement mieux qu'avec une petite lumière. Je soupire profondément et me redresse, je dois trouver une route pour rentrer chez moi.
Je m'étire longuement et retourne vers la table pour voir la carte, je vois plus les détails et surtout un qui m'arrange : Vancouver ! Je suis au nord de l'état, mais à combien de kilomètres ? J'essaie de me repérer un peu, la fatigue m'a vraiment rendu aveugle. Je vois une ville que j'ai déjà vu sur le web, en me baladant un soir sur Google Map. Et je sais qu'elle est très loin de la maison, plus de sept cents kilomètres, soit plus de six jours à pieds. Je suis si loin, sachant qu'en plus, je ne sais pas où je me situe précisément ! Je dois bouger, je ne veux pas rester plus longtemps ici, je veux juste trouver un téléphone, pour appeler Josh.
Je fais un nouveau tour de la maison, je prends un sac avec quelques affaires, écrit un petit mot d'excuse puis je descends à la cuisine. Je regarde les placards, je trouve quelques biscuits non périmés, parfait, même si j'aurais besoin de vite trouver à manger. Je n'ai jamais chassée, ne voulant pas le faire, mais je crois que je serais obligée de le faire si je ne trouve rien dans la journée. Je remplis aussi une gourde d'eau, prends un réveil pour avoir l'heure et je m'en vais.
Une fois dehors, je commence à marcher sur le chemin que j'ai trouvé, je dois tout remonter en sens inverse, espérant aller dans la bonne direction. Je ne me transforme pas, laissant ma louve se reposer un peu, je sens qu'elle est encore épuisée des événements d'hier. Je ne peux pas m'empêcher de repenser à ce que j'ai fait avant de partir, des hommes se sont retrouvés à terre sans que je ne les touche. Il faudra que je contact Isai, pour savoir ce qu'il s'est passé avec moi, ça me fait peur je l'avoue.
Marcher comme ça dans la nature me rappelle aussi combien mon fils me manque, j'ai envie de le retrouver, le câliner et rester avec lui pendant des mois pour compenser mon absence. Je suis déjà partie deux ou trois jours d'affiler sans le voir pour le travail, mais Josh me donnait des nouvelles et je le voyais en photos. Là je n'ai rien, et ça me rends tellement triste... Mon bébé me manque !
* * *
Une nouvelle nuit est prête à tomber, déjà ... J'ai marché quasiment toute la journée, m'octroyant quelques pause pour mes pieds douloureux et pour boire. J'ai faim, très faim, l'épuisement est encore présent. Je l'avoue que j'ai pleuré pendant une pause, j'ai l'impression de ne jamais arriver à bon port. Je savais le Canada grand, mais pas à ce point !
Je pousse un long soupire en prenant ma gourde, je m'autorise quand même une nouvelle pause, j'en peux plus. Bordel, j'ai l'impression que ça fait une semaine que j'ai quitté les chasseurs ! Je bois un coup, j'ai rechargé ma gourde à un ruisseau propre, ça fait du bien, puis je masse mes pieds qui sont nus depuis le début. Ils auront le droit à de bons soins quand je serais enfin de retour à la maison.
Une fois un peu plus hydratée je lève la tête vers le ciel, il est magnifique d'où je suis malgré les arbres. Le soleil se couche, offrant de magnifiques couleurs. Je sens les larmes monter, j'adore regarder le coucher du soleil avec Josh, quand notre petit est au lit. C'est réconfortant et c'est un beau moment entre nous. Je laisse mes larmes couler, je n'ai pas envie de les retenir, surtout pas. Je sais que retenir ses émotions n'est pas bon. Même ma louve est triste de ne pas avoir son compagnon de jeu habituel...
Seul un bruit me coupe dans mon moment, j'essuie mes larmes et tournent la tête. J'entends des bruits, sans arriver à les distinguer, alors je bouge pour savoir d'où ça vient. Je me lève, récupère mon sac et file. Je continue à tendre l'oreille, les bruits me sont plus distinct à mesure que je m'approche, je vois aussi enfin de la lumière.
-Bordel, des gens !
Malgré mes douleurs je fonce, des gens sont là !
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Un amour de loup. Tome 2
Hombres LoboSix mois sont passés depuis la dernière réunion familiale à Noël, Josh et Stéphanie profitent de leur vie à 3, avec Noa. Ils ont une vie posée, sans problème, en paix. Stéphanie apprends à gérer son côté louve, Josh l'aide, Noa grandit comme tout le...