Oui, bien sûr.
Les mots semblent résonner un moment dans la cabine de la douche. Mes entrailles se contractent, je suis tellement conscient d'être indigne d'elle. Mais Anastasia paraît joyeuse... il y a tant d'amour et d'espoir dans ses yeux. Elle est innocente, tentante, merveilleuse. Je me sens lamentable d'abuser d'elle. Et quand elle m'embrasse, j'oublie tout le reste, il n'existe plus sur terre qu'Anastasia et moi.
Au sortir de la douche, nous avons un moment extrêmement intense tandis qu'elle me sèche. Je lui fais même assez confiance pour la laisser toucher mes zones interdites à travers la serviette. Après tout, je le supporte à travers un tee-shirt, alors pourquoi pas ? C'est un pas de plus vers une connexion qui n'existe qu'entre elle et moi.
Je me souviens que, juste après mon adoption, je refusais à ma nouvelle mère le droit de s'occuper de moi. Ça lui faisait de la peine et j'en étais désolé, mais je tenais à faire seul ma toilette, à m'habiller seul... la seule chose que j'acceptais, c'était que le Dr Grace Trevelyan-Grey se couche à mes côtés après un cauchemar. Je me rendormais tandis qu'elle me caressait les cheveux. Grace aurait voulu pouvoir faire beaucoup plus, mais depuis des années, j'avais appris à être indépendant et à me débrouiller tout seul.
Et là, alors qu'Anastasia me frotte les cheveux avec un soin maternel, j'ai l'impression d'avoir à nouveau quatre ans - et qu'on s'occupe enfin de moi. C'est un sentiment étrange de se sentir ainsi protégé, mais ça me fait chaud au cœur, aussi je lui souris comme un imbécile heureux.
Quand elle a terminé, je pense être plus rapide que Superman pour la soulever de terre et l'emmener dans ma chambre. Je veux l'aimer, j'en ai davantage besoin pour vivre que d'oxygène. Même si je suis taré en cinquante nuances, je l'aime tellement que ça m'étouffe.
Aussi je la dépose sur le grand lit et je la caresse, de mes mains, de mes lèvres, de mon corps... partout... je cherche par-là à lui démontrer combien elle compte pour moi, combien je suis heureux d'avoir su, pour une fois, dire les mots qu'il fallait au moment où il le fallait.
Après avoir longuement honoré ses seins délicieux aux petits bourgeons dressés, je dépose un chemin de baisers sur la peau soyeuse de son ventre, puis arrive à son mont de Vénus.
- Tu as une odeur qui me rend fou, Anastasia, dis-je, le nez enfoui entre ses jambes. Anastasia crispe les mains dans mes cheveux. Elle s'agite de plus en plus et finit par hurler :
- Christian, je t'en prie... je t'en prie, baise moi. Baise-moi !
- Oui madame.
Très heureux de lui obéir, je m'enfonce en elle d'un mouvement rapide. Mon besoin d'elle ne me laisse plus le temps de réfléchir. Je ne suis plus que désir aveugle et primitif. Très vite, je trouve un rythme qui nous propulse tous les deux vers un orgasme retentissant. Les muscles d'Anastasia se resserrent autour de moi, caressant ma queue sur toute sa longueur, c'est bon - c'est dément -, c'est divin. Ayant beaucoup baisé dans ma vie, je sens bien la différence : ce n'est pas uniquement du sexe, l'amour y met une dimension tout à fait différente.
Quand mes spasmes se calment, je retombe sur Anastasia, épuisé, vidé, et heureux au-delà du possible.
- Tu sais aussi être doux, murmure-t-elle, d'un ton repu.
- Mmm... il semblerait, Miss Steele.
J'ai pris une voix de fat, ce qui la fait rire, puis elle se renfrogne comme si elle se souvenait de quelque chose. Je la regarde avec étonnement. Tout à coup, elle me dit :
- Tu ne l'as pas particulièrement été la première fois que... hum, nous avons fait ça.
- Non ? (Je me redresse sur un coude pour la contempler d'un air de propriétaire.) Quand je t'ai dérobé ta vertu.
Elle s'offusque de ma remarque et me jette un regard hautain tout en affirmant que ladite vertu m'a été offerte tout à fait librement et volontairement. Puis elle affiche un grand sourire et admet :
- J'avais aussi envie de toi et, si je me rappelle bien, j'y ai pris beaucoup de plaisir.
- Effectivement, je m'en rappelle aussi, Miss Steele. Mon but est de te plaire. Et ça veut dire que tu es mienne. Complètement.
- Oui.
Puis Anastasia fronce les sourcils et demande à me poser une question. Merde, ça m'inquiète. Je ne sais pas si elle a été inquisitrice dans une vie antérieure, mais elle ne cesse de poser des questions. Sur tout ! Elle est toujours à l'affût de nouvelles informations. Elle a pompé à mon sujet mes parents, ma sœur, mon psychiatre. Que veut-elle encore savoir ?
Cette fois, il s'agit de mon père biologique. Ça me surprend... En réalité, j'ignore tout de cet homme - à mon avis, c'était juste un client de la pute à crack, un mec de passage qui ne s'est probablement pas donné la peine de regarder au visage la femme qu'il baisait. Perdu dans mes tristes réminiscences, je ne sais pourquoi je me laisse aller à avouer Anastasia mon plus grand soulagement : mon père n'était pas cette brute immonde qui vivait avec ma mère : son mac - l'homme qui m'a torturé.
- Comment le sais-tu ? S'étonne Anastasia.
Merde, je n'aurais jamais dû évoquer ce mec-là. Déjà, des flashs de mes cauchemars me reviennent, me vrillant le cerveau. Je revois les coups, les brûlures, la douleur ; je revois le cadavre de ma mère près duquel je suis resté durant quatre jours, assoiffé, affamé... ; je revois le passage rapide de la brute et la façon dont il a refermé la porte sur moi, m'abandonnant tout seul dans ce taudis avec une morte. Puis la police est arrivée...
Je ne peux supporter le souvenir de cet homme qui m'a brisé à tout jamais, c'est un fardeau dont je porte encore les séquelles après vingt-trois ans. Je sens la colère monter en moi, violente et dangereuse... Je veux parler d'autre chose...
- Je suis désolée, s'excuse Anastasia d'une toute petite voix.
Elle penche la tête, m'adresse un beau sourire, et me demande quelle est la surprise que je lui réserve.
Bien essayé, baby, mais si je te le disais, ça ne serait plus une surprise.
Cette idée me fait sourire, toute mauvaise humeur oubliée. D'ailleurs, il est temps que nous bougions. Je me redresse et ordonne à Anastasia :
- Habille-toi. Passe un jean.
J'espère que Taylor en a mis un dans ses affaires. Oui, j'en suis presque certain. Taylor est au courant de mes projets puisqu'il a fait inspecter le Grace dans la matinée. Il se doute bien qu'Anastasia aura besoin de vêtements adéquats. Je m'habille rapidement, en réfléchissant à ce qui nous attend. Quand je me retourne vers le lit, Ana n'a pas bougé : elle me regarde avec de grands yeux.
Elle n'a rien écouté ? Elle n'a pas obéi ? Je la fixe sévèrement.
- Debout !
- J'admire la vue, déclare-t-elle.
On dirait vraiment qu'elle aussi te considère comme sa propriété, pas vrai, Grey. ? Je lève les yeux au ciel. Elle ne parait pas s'en inquiéter.
Nous nous habillons tous les deux - c'est comme un ballet bien orchestré. Je sais toujours où Anastasia se trouve, nous ne nous heurtons pas, on dirait vraiment que nous vivons ensemble depuis des années. Pourtant, c'est nouveau, cette intimité, aussi bien pour elle que pour moi. Nous ne sommes pas habitués à vivre en couple.
Quand Ana est habillée, je lui ordonne de se sécher les cheveux, je ne veux pas qu'elle attrape froid
- Dominant, comme toujours, ironise-t-elle.
La voir aussi naturelle envers cet aspect de mon caractère me remplit de joie. Elle sait qui je suis, ce que je suis, et elle l'accepte. Je me penche pour lui embrasser les cheveux. Oui, ils sont encore mouillés.
- Ça ne changera jamais, baby.
Cette fois, c'est elle qui lève les yeux au ciel. Elle le fait exprès. Elle me provoque.
- J'ai aussi les mains qui me démangent, tu sais, Miss Steele.
- Je suis ravie de l'apprendre, Mr Grey. Je commençais à croire que tu avais perdu ton mordant rétorque-t-elle.
- Je pourrais très facilement te démontrer le contraire, si c'est ce que tu souhaites.
Je la regarde, les yeux étrécis - sa réflexion est curieuse. Ana m'envoie des signaux divergents. Est-ce qu'elle veut réveiller mon côté dominant ? Est-ce qu'elle cherche à me dire quelque chose ? Je l'ignore... Je hausse les épaules. Ce n'est pas le bon moment pour y réfléchir.
Je récupère un pull-over avant de partir : Anastasia en aura besoin, il fait frais sur l'eau. Je la regarde, si belle dans son jean et son chemisier bleu pâle ; elle se sèche les cheveux. Parfait.
***
Quand le voiturier me ramène ma voiture, il a un sourire jusqu'aux oreilles : même au Fairmont Oympic, il ne doit pas conduire de R8 tous les jours. Il n'en fait compliment, aussi je lui adresse un clin d'œil assorti d'un pourboire de 100 $. Anastasia me jette un regard menaçant. Elle doit trouver que c'est trop.
- Merci, Mr Taylor ! Dit le voiturier.
Tandis que je file dans la circulation, je réalise être très heureux à l'idée d'acheter pour Anastasia une autre voiture que l'Audi habituelle de toutes mes soumises. Après tout, Leila n'a eu aucun problème l'autre nuit pour découvrir laquelle était la voiture d'Ana. Je jette un coup d'œil à ma passagère. Elle n'a jamais été ma soumise. D'ailleurs, elle n'était pas très douée pour le rôle. Mais je m'en fiche. J'aime son esprit rebelle, j'aime la façon dont elle affronte mon côté dominant. Je suis absolument décidé à lui faire dans ma vie une place à part.
En me souvenant de la bataille que ça a été de faire accepter à Anastasia mon premier cadeau, l'Audi A3, je suis très agréablement surpris de la voir aussi sereine cette fois. Quand nous arrivons chez le concessionnaire Saab, elle paraît surprise, mais après avoir été revêche au réveil ce matin, Anastasia est désormais d'excellente humeur.
Je lui propose de choisir la couleur de sa voiture. Et là, elle se remet à faire la mariole. Elle commence par m'annoncer noir. Ça ne me plaît pas. Bien entendu, sa nouvelle voiture aura une puce GPS et tous les accessoires électroniques nécessaires, mais je veux qu'elle soit facilement visible de nuit. Le noir ne sied pas Ana.
Tu as raison, Grey, le noir convient à ton âme obscure, mais Anastasia est une créature de lumière.
Je lui ai offert une voiture rouge, la première fois, mais je réalise tout à coup que ce n'est pas non plus une couleur qui représente Anastasia. Elle a apporté de la lumière dans ma vie, je veux qu'elle ait une voiture blanche ou argentée. Je suis sûr qu'elle réclame du jaune canari juste pour me défier. J'ai un frisson de dégoût. Pourquoi pas vert pomme ? Je lui jette un œil sévère, elle me renvoie un sourire malicieux.
- Gris métallisé, alors, dit-elle, d'un petit ton moqueur.
Je n'arrive pas à comprendre pourquoi, tout à coup, elle ne semble plus autant apprécier l'idée de recevoir une nouvelle voiture. Elle se renfrogne et prétend se satisfaire d'une autre Audi.
Ça ne plait pas du tout à notre vendeur, Troy Turniansky, qui doit craindre de perdre sa commission sur le modèle 9-3 2, 0T berline Sport.
- Peut-être aimeriez-vous une décapotable, madame ? Propose-t-il, avec entrain.
Je lui adresse un regard appréciateur, j'aime les gens capables de se battre pour obtenir ce qu'ils veulent. Une décapotable, tiens je n'y avais pas pensé - je me tourne vers Ana pour voir sa réaction. Elle a des yeux écarquillés comme une enfant devant un arbre de Noël. Elle paraît enchantée. Ça me fait très plaisir. Je suis certain qu'elle n'a jamais eu de décapotable auparavant, aussi ce sera une autre première. De plus, elle commence à prendre de l'intérêt à l'idée que je peux lui offrir une superbe voiture. Je tiens à satisfaire son désir, mais pas avant de m'assurer des caractéristiques de ce modèle.
- Quelle est la fiabilité du modèle décapotable ?
- Monsieur, comme vous vous en êtes déjà conscient, la fiabilité a toujours été une des priorités de Saab. Notre modèle cabriolet dispose du système DynaCage. Ce dispositif comprend des arceaux de sécurité qui se déploient automatiquement, des ceintures de sécurité à prétensionneur et des montants de pare-brise renforcés capables de supporter une charge de 3,5 tonnes ! De nombreuses avancées technologiques participent au dynamisme et à la sécurité du véhicule. L'essieu arrière réactif et autodirectionnel ReAxs accompagne ainsi la trajectoire de la voiture pour faciliter son pilotage. C'est un modèle vraiment agréable à conduire en toute sécurité. L'attention portée à la sécurité passive lui permet une note de 5 sur 5 aux tests de l'Euro NCAP ! Il y a également une transmission intégrale XWD, ou Cross-Wheel Drive, dernière innovation de Saab, qui gère électroniquement la répartition du couple sur les quatre roues.
Le vendeur connaît manifestement son discours par cœur et je suis satisfait à l'idée que conduire une décapotable ne fera courir aucun risque à Anastasia. Dès que j'acquiesce, Troy se dirige d'un pas victorieux jusqu'à son ordinateur, pour regarder la disponibilité du modèle qui nous intéresse.
Je me tourne vers Anastasia.
Elle a un grand sourire heureux qui lui éclaire tout le visage et fait briller ses yeux. Et quelque part, avec une perception qui ne me ressemble guère, je réalise que son bonheur n'a rien à voir - ou du moins, très peu - avec l'achat d'une nouvelle voiture.
Elle est heureuse parce que tu lui as dit que tu l'aimais, Grey. C'est complètement inconscient de sa part, mais elle est heureuse.
- Je ne sais pas avec quoi tu t'es shootée, mais j'en veux aussi, Miss Steele, dis-je amusé.
- C'est toi, ma drogue, Mr Grey, chuchote-t-elle. C'est moi et mon amour... Ça me fait un effet étrange.
- Vraiment ? Eh bien, tu as l'air accro, ça c'est sûr ! (Et comme ça me gêne d'exprimer mes sentiments, je préfère revenir à un sujet qui m'est plus familier.) Au fait, merci d'accepter la voiture. Ça a été plus facile que la dernière fois.
- Bon, ce n'est pas une Audi A3.
- Ce n'est pas la voiture qu'il te faut.
Tu mérites une voiture unique, baby, parce que tu es unique.
- Je l'aimais bien.
Tu crois ? Ça ne m'a jamais paru flagrant, surtout après tout le cinéma que tu as fait pour l'accepter.
- Monsieur, pour la 9-3 ? J'en ai une dans notre concession de Beverly Hills, annonce fièrement le vendeur. Nous pourrons la recevoir d'ici deux jours.
La voiture en question ayant bien toutes les options, je suis satisfait. Taylor m'a confié sa carte de crédit, une Amex Platinum qui ne permet pas des achats de cet ordre. Aussi, je tends au vendeur ma Centurion Black Amex - sur laquelle il manque baver.
Une fois la transaction achevée, Anastasia et moi continuons jusqu'à la marina où se trouve mon catamaran. Anastasia admire la vue et l'alignement des bateaux d'un air émerveillé.
Avant d'embarquer, nous nous arrêtons pour déjeuner, et je suis heureux de voir avec quel appétit Anastasia déguste la soupe de fruits de mer que je lui ai conseillé de prendre. Elle boit comme moi une Adnams Explorer, une bière qu'on trouve très peu à Seattle. C'est Elliot qui me l'a fait découvrir - légère, avec une acidité agréable. J'en commande toujours quand je passe chez SP où le barman, Dante connait mes goûts.
Tandis que nous mangeons et buvons, je pose quelques questions à Anastasia concernant sa famille : elle évoque pour moi sa jeunesse. Elle a adoré Montesano, les forêts, la verdure... Elle prend un air nostalgique et rêveur, ce qui me fait rire - comme s'il n'y avait pas assez de verdure à Seattle ! Elle a beaucoup regretté que sa mère et Ray aient rompu - et surtout que sa mère ait commis ensuite l'erreur du « mari numéro trois ». Ana esquive toutes mes questions concernant ce Stephen Morton. Elle m'indique simplement que Carla et lui ne s'entendant pas, leur mariage n'a duré que six mois. J'ai discuté avec John Flynn de ce problème qui me perturbe de temps à autre. Il m'a conseillé de laisser Anastasia tranquille : d'après lui, elle m'en parlera d'elle-même... un jour. John affirme que ce serait de ma part une très mauvaise idée d'insister si elle fait un blocage. Je déteste ignorer une partie du passé d'Anastasia, mais je ne veux pas troubler l'excellente atmosphère qui règne ce matin entre nous.
Elle me parle donc du Texas et de Vegas où elle a passé quelques temps... Elle a beaucoup bougé et Ray a été, au milieu de ce chaos, la seule ancre solide et stable qu'elle ait connue. À mon avis, elle veillait sur son beau-père autant que lui-même la protégeait. Ça a dû beaucoup l'occuper... ça explique sans doute l'autonomie et l'indépendance de cette jeune personne. Peut-être aussi le fait qu'elle n'ait jamais eu de copain... Je ne pense pas que Ray soit du genre à accueillir à bras ouverts les « copains » de sa fille, il me paraît être un père du genre protecteur. J'en suis heureux - et même plus que ça. Je ne pense pas supporter qu'Anastasia ait connu d'autres hommes avant moi. Je suis son premier compagnon, son premier amant, le seul à l'avoir prise - à l'avoir baisée - à l'avoir fait jouir. Elle est à moi. Elle n'est qu'à moi.
J'attends beaucoup de cet après-midi, parce que j'aime autant la voile que le vol à voile. Tous deux me donnent un vrai sentiment d'espace, la sensation que je laisse derrière moi tous mes soucis et que je peux savourer le simple fait d'être en vie. Il n'y a que dans l'immensité du ciel ou de l'océan que je respire enfin librement. Ce qu'il y a dans ma vie de terrible reste en arrière pendant un moment - aussi bref soit-il. J'ai un tableau dans ma chambre, devant mon lit : une mer déchaînée, qui me rappelle en permanence cette bulle de liberté.
Anastasia a semblé ressentir la même chose quand je lui ai fait découvrir le vol à voile. C'est pour ça qu'elle m'a donné pour m'en remercier ce petit modèle de Blatnik - ce jouet que j'ai passé des heures à construire après qu'elle m'ait quitté et que j'ai désormais posé sur mon bureau, à GEH. Parfois, alors que je suis plongé jusqu'au cou dans les méandres difficiles d'un contrat compliqué, je jette un coup d'œil sur mon modèle réduit et je reviens à ce jour merveilleux que nous avons passé ensemble en Géorgie. Chaque fois, j'ai un sourire, tellement je suis soulagé qu'elle m'ait accordé cette seconde chance.
Aussi, je tiens à emmener Anastasia avec moi sur mon bateau. Elle ressentira cette même ivresse. Je trépigne presque d'impatience à l'idée de voir son visage ! J'adore qu'elle apprécie les mêmes joies que moi. J'adore qu'elle soit brave et aventureuse ; j'adore qu'elle veuille toujours tenter de nouvelles expériences. Quant à la rendre heureuse, c'est pour moi la meilleure façon de l'être également.
Parce que je l'aime.
Je trouve toujours extrêmement étrange - et à dire vrai, terrorisant - d'entendre ces mots qui me vrillent le crâne, mais j'ai aussi la sensation qu'un énorme poids a quitté mes épaules. Comme je l'ai réalisé plus tôt : tout a un sens à présent. Nous aurons bien sûr divers problèmes à régler, des ajustements à faire, mais dorénavant, je pense à un futur partagé. Quand j'évoque « nous deux », il y a des possibilités infinies ; de l'espoir et de la lumière dans ma vie ; une raison de me lever chaque matin. Anastasia représente pour moi le monde entier. Ça me terrorise, mais d'un autre côté, ça m'enchante.
Après le déjeuner, Anastasia me remercie de lui avoir fait découvrir un endroit charmant. Nous marchons ensemble sur les quais de la marina, jusqu'au moment où nous atteignions notre destination.
- Je voudrais te montrer quelque chose, dis-je.
- Je sais... et, quoi que ce soit, j'ai hâte de le découvrir.
- Je pensais que nous pourrions faire du bateau cet après-midi. Celui-ci est à moi.
- Waouh...
Manifestement, Anastasia est impressionnée quand nous nous retrouvons devant mon catamaran - bien entendu, c'est un des plus gros de toute la marina, et le plus beau. Je commence à lui expliquer qu'il a été construit par ma société, entièrement conçu par les meilleurs architectes et construit ici - à Seattle - dans mon chantier naval ; quand je deviens trop technique au sujet des équipements, elle secoue la tête en écartant les mains et avoue :
- D'accord... je n'y comprends rien, Christian.
Oups, je suis tellement fier de ce bateau magnifique que je me laisse facilement emporter sur le sujet. C'est pareil avec mon hélicoptère - les hommes restent toujours de grands enfants : ils adorent leurs jouets !
- C'est un super bateau, dis-je, pour résumer, avec un grand sourire.
Anastasia veut connaître le nom de mon catamaran, aussi je la fais se pencher sur le côté : The Grace. Elle paraît surprise, je ne comprends pas du tout pourquoi. Il me paraît normal de vénérer ma mère de toutes les façons que je peux. J'évoque brièvement les peintures de la Vierge à l'Enfant dont je fais collection, en son honneur, dans mon appartement...
Bien sûr, je n'ai jamais été très doué pour exprimer mes sentiments, mais maintenant je commence à apprendre. J'adore ma mère. Je l'ai toujours adorée.
- Anastasia, dis-je, avec beaucoup de sérieux, Grace Trevelyan-Grey m'a sauvé la vie. Je lui dois tout.
Et c'est la vérité. Je me souviens encore de l'apparition de cet ange, en ce jour lointain où j'ai été emmené là où elle travaillait comme pédiatre : le Michigan Children Hospital27. Elle portait une blouse blanche et propre ; elle sentait bon ; elle s'est montrée avec moi douce et patiente. J'étais absolument terrifié parce que je ne comprenais rien à ce qui m'arrivait. Dès qu'elle m'a parlé, de cette voix musicale et gentille, j'ai su que je pouvais lui faire confiance - dès le premier jour. Mon instinct s'est avéré juste : Grace a été la plus merveilleuse mère qu'un enfant puisse espérer, même si je ne l'ai jamais méritée. Mon bateau est ma fierté et ma joie, il me paraît normal qu'il porte le nom de ma mère.
Dès que nous montons à bord, je présente Anastasia, ma compagne, à Liam McConnell - surnommé Mac -, le responsable de mon catamaran.
Anastasia rougit de façon adorable. Je me demande quand cette timidité finira par lui passer, quand elle s'habituera à être présentée au monde entier comme ma compagne. C'est ce qu'elle est - surtout maintenant, parce que je l'aime.
Ce que Mac ignore au sujet des bateaux ne vaut pas la peine d'être connu. Il est né à Belfast, en Irlande du Nord, dans une famille de constructeurs de navires depuis des générations. Harland & Wolff existait déjà quand le Titanic a été construit, malheureusement le chantier naval a disparu depuis longtemps. Je pense que Mac a la mer et les bateaux dans le sang. Comme tous ceux que j'emploie, il est exceptionnellement efficace dans ce qu'il fait.
J'aime également sa compagnie, sans doute parce qu'il apprécie autant la voile que moi. J'espère vraiment que ça plaira aussi à Anastasia. Dans ce cas, j'aurai de plus en plus à faire appel à Mac. J'ai beau adorer la Grace, je ne la sors pas aussi souvent que je le voudrais. Mais puisque j'ai désormais Anastasia à mes côtés pour partager tous les plaisirs de la vie, je pense que je veillerai à des virées plus régulières. De plus, je vais lui faire donner des cours de voile - hum, je présume qu'elle sait nager... Dans le cas contraire, je m'assurerai qu'elle apprenne.
Je demande à Mac si la Grace est en forme aujourd'hui. C'est avec un grand sourire et un accent irlandais marqué qu'il me répond :
- Elle est prête à gonfler les voiles, monsieur.
- En route alors ! Dis-je avec entrain.
- Vous comptez la prendre aujourd'hui ?
Je jette un coup d'œil latéral à Anastasia, et je ne peux m'empêcher d'avoir des images d'elle - nue et écartelée sur mon lit, dans la chambre juste en dessous du pont -, qui me vrillent le cerveau. Oh oui, je vais la prendre, je vais étrenner aujourd'hui cette cabine dans laquelle aucune femme avant elle n'a jamais pénétré... sauf ma mère et ma sœur, bien sûr, mais c'est différent...
Je fais faire à Anastasia une rapide visite des lieux, y compris la cabine du capitaine pour laquelle j'ai des projets érotiques. Ce sera une autre première : je n'ai jamais baisé quelqu'un en mer...
- J'aime naviguer seul, dis-je à Anastasia.
Mais pas quand elle est avec moi : il faut que je garde un œil sur elle. Avant de ressortir, je m'assure donc qu'elle enfile un gilet de sauvetage, dont je lui attache soigneusement les lanières. Un nouveau fantasme me vient : j'aimerais bien un jour lui mettre ce gilet de sauvetage et rien dessous... Mmm ! Cette idée m'enflamme immédiatement.
Anastasia me regarde faire, avec un sourire de connivence.
- Tu aimes bien m'attacher, pas vrai ? Remarque-t-elle.
- Par tous les moyens.
Oh oui ! J'ai toujours trouvé infiniment excitant de voir une femme attachée, impuissante et offerte. Je n'imagine pas qu'un homme puisse rester insensible devant un tel spectacle. Ça implique une telle confiance de la part d'une femme, c'est incroyablement érotique.
- Tu es un pervers, chuchote Ana.
Ça Grey, tu ne peux le nier.
- Je sais.
Je la surveille de près : elle ne paraît pas très inquiète de mon admission.
- Mon pervers.
- Oui, rien qu'à toi. Pour toujours. (Parce que je t'aime, baby.) Viens ! Dis-je, en la prenant par la main.
Nous remontons sur le pont où Mac s'active déjà à dénouer les cordages pour libérer le bateau.
- C'est là que tu as appris à faire tous ces nœuds avec les cordes ? Demande Anastasia qui écarquille de grands yeux.
- Les nœuds de cabestan sont bien pratiques. Miss Steele, tu es bien curieuse. J'aime ce trait de caractère, baby. Je serais plus que ravi de te démontrer ce dont je suis capable avec une corde.
Quand nous avons discuté, après notre rupture, Anastasia m'a dit qu'elle aimait bien la « baise tordue ». Depuis lors, je cherche désespérément à imaginer ce qu'elle entendait par-là : où se trouvent les limites de ce qu'elle ne supporte pas.
En fait, j'ai fini par comprendre qu'Anastasia faisait un blocage sur la douleur. Et pourtant, hier, elle m'a supplié de la frapper. Elle m'envoie des messages conflictuels, je ne sais les déchiffrer.
Elle ne le fait pas exprès, sans doute, ça provient aussi bien de son inexpérience que de ses peurs intimes et irrationnelles... Il faudra que nous trouvions peu à peu un juste milieu. C'est possible - il le faut.
Un jour ou l'autre, j'ai l'intention - du moins, j'adorerais - expérimenter le bondage avec Anastasia. Je suis certain qu'elle aimerait. Je me suis jadis intéressé à l'art japonais du Kinbaku28, qui comporte des nœuds extrêmement compliqués et transforme une femme et sa corde en œuvre d'art érotique.
Oui, je pense sincèrement qu'Anastasia apprécierait le bondage, du moins si elle me fait entièrement confiance. Il n'y a pas de douleur impliquée, juste du contrôle et du plaisir. C'est un domaine que j'attends avec joie d'explorer avec elle, mais seulement quand elle sera prête. Ce sera pour tous les deux un pied d'enfer, quelque peu tordu peut-être, mais nous y trouverons une grande jouissance ensemble.
D'ailleurs, j'ai aussi envisagé d'acheter une balançoire érotique. Anastasia m'a dit, dès les premiers jours, que le bondage était pour elle une limite majeure, ce que je respecte, bien entendu, mais je pense que la balançoire l'intriguera sans lui faire peur - et le but atteint sera exactement le même. Ce sont des fantasmes qu'il m'est agréable de programmer, même s'ils ne sont pas pour tout de suite. Je tiens à ne rien bousculer avec elle, pour ne pas perdre la tête et courir de nouveaux risques. Dans tous les cas, il n'est pas question que je la ramène dans ma salle de jeu. Je suis parfaitement heureux avec elle tel que nous sommes actuellement.
Anastasia adore la voile, je le prévoyais. Pour qu'elle ne s'ennuie pas, je la fais participer autant que possible. Elle relève tous les défis avec panache, comme toujours. Elle tient fermement la barre pendant que Mac et moi déroulons les voiles. Au début, elle paraît très inquiète d'une telle responsabilité, mais en vérité, ça ne risque rien - sinon, jamais je ne lui aurais laissé courir un danger. Sans paniquer, elle suit exactement mes instructions et garde le cata en ligne, puis elle coupe les moteurs dès que je lui en donne l'ordre. Nous faisons une équipe parfaite.
Quand les voiles ont pris le vent, le Grace s'élance vers la péninsule Olympic. Anastasia paraît enivrée. Je me mets derrière elle tandis qu'elle tient la barre, sentant l'excitation qu'elle a de la peine à contenir. Elle a au visage le plus merveilleux des sourires.
Oh oui, elle aime, elle aime beaucoup.
- Christian ! C'est fantastique ! Hurle-t-elle pour se faire entendre dans le sifflement du vent.
Je ne me rappelle pas avoir jamais autant savouré mon bateau qu'aujourd'hui parce que l'enthousiasme d'Anastasia est contagieux. Le paysage ne m'a jamais paru si beau, la mer si grande. Le sentiment de laisser nos soucis derrière nous est libérateur. Après les événements pénibles des derniers jours, nous avions tous les deux besoins de cette échappatoire.
Le spi se déploie enfin, d'un rouge profond et magnifique. Il a une voile asymétrique, taillée pour la vitesse.
- Couleur intéressante ! S'exclame Anastasia.
Je lui fais un clin d'œil assorti d'un grand sourire. Bien entendu, elle a reconnu la couleur des murs de la salle de jeu. C'est délibéré. C'est pour moi un rappel permanent de l'être que je suis, caché sous l'apparence que j'offre au reste du monde.
J'explique Anastasia que nous faisons quinze nœuds - environ vingt-sept kilomètres/heure. Elle s'en étonne, elle pensait que nous allions bien plus vite - c'est à cause du vent, du bruit, de l'espace autour de nous...
Ana paraît si belle tandis qu'elle se détend et savoure la promenade. Ses cheveux s'emmêlent dans le vent, ses joues sont rouges, elle ne cesse de sourire. Cet après-midi, je vois enfin la femme détendue heureuse que José Rodriguez a capturée dans ses photos. Et la voir comme ça me rend heureux. Je suis de plus en plus déterminé à profiter avec elle de petites sorties en planeur ou catamaran aussi souvent que possible.
Mac est un modèle de discrétion. À peine sommes-nous amarrés à l'île de Bainbridge que je l'envoie sur l'annexe à terre pour une course inutile - en lui disant de prendre son temps. Il ne bat pas d'un cil. C'est un homme au sang chaud, aussi il comprend très bien mon besoin d'intimité avec ma ravissante compagne. Nous avons une cabine avec un grand lit qui ne demande qu'une chose : être utilisé. Je n'ai plus besoin de lui à bord pour le moment, aussi il disparaît aussi vite que possible.
Dès que nous sommes seuls, je prends sans hésiter Anastasia par la main et je l'emmène tout droit jusqu'à ma cabine.
Impatiemment, je lui enlève son gilet de sauvetage - elle n'en aura pas besoin pour ce que je prévois de lui faire dans l'heure qui vient.
Elle a déjà ce regard sensuel qui m'annonce qu'elle aussi me désire. Je l'embrasse éperdument et murmure contre ses lèvres douces :
- Je veux te voir, dis-je avec chaleur. Déshabille-toi pour moi.
Bordel, j'ai adoré le strip-tease qu'elle a accompli pour moi la nuit dernière. Je trouve infiniment érotique qu'elle se sente plus à l'aise envers moi, qu'elle accepte enfin que je la regarde sans être gênée comme elle l'a été jusqu'à maintenant. Ça l'excite, et moi aussi ça m'excite, aussi j'ai pensé toute la matinée à la faire répéter son show.
Ana s'exécute de bonne grâce. Très lentement, elle détache un par un les boutons de son chemisier bleu pâle. Je bande déjà si fort que c'en est douloureux.
Lorsqu'elle laisse tomber sa chemise par terre, je vois qu'elle porte un des nouveaux soutiens- gorge en dentelles que je lui ai offerts. Ses seins paraissent encore plus magnifiques. Ana a une poitrine sublime, je pourrais l'admirer sans jamais m'en lasser.
Maintenant, elle s'attaque au bouton de son jean - et je me souviens alors que c'est une néophyte dans l'art compliqué du strip-tease. Une des règles évidentes est d'enlever d'abord les chaussures... dans le cas contraire, les choses se compliquent quand le pantalon sera baissé.
Je prends les choses en main avec deux ordres brefs :
- Arrête. Assieds-toi.
M'agenouillant devant elle, je la débarrasse de ses sneakers et de ses chaussettes. Je ne veux ni gâcher le spectacle, ni troubler la toute nouvelle confiance d'Anastasia. Je lui mordille le gros orteil pour m'assurer qu'elle reste détendue et excitée - les nerfs en sont directement connectés à une zone à laquelle j'ai l'intention de m'intéresser très prochainement.
- Ah ! crie Ana sous ma morsure.
- Continue, dis-je en la remettant debout.
Elle descend doucement sa fermeture éclair, puis fait glisser son pantalon le long de ses hanches - Mmm, le string assorti qu'elle porte est absolument délectable. Il met en valeur son cul d'enfer. J'adore les sous-vêtements de soie et de satin - comme tous les hommes, je crois. J'adore tout particulièrement la dentelle. Je ne veux voir Ana que dans les tissus les plus luxueux, surtout au niveau des sous-vêtements. Si elle porte comme aujourd'hui un simple jean, moi seul sais ce qui se cache en dessous... et cette idée me fait tourner la tête.
Ana devient de plus en plus audacieuse en se déshabillant - sans doute parce qu'elle voit à quel point je suis excité. Elle défait son soutien-gorge, puis le fait glisser sensuellement le long de ses bras. Ses seins sont libérés à présent ; sans conteste, ce sont les plus beaux et les plus parfaits que j'ai jamais vus : lourds, mais fermes, très ronds, doux et pourtant insolents. Je contemple leur perfection avec des yeux brûlants de désir. Ils sont à moi. Rien qu'à moi.
Anastasia se débarrasse enfin de sa culotte ; elle se tient devant moi, dans toute sa gloire naturelle. Elle est magnifique, parfaite, aussi belle à l'intérieur qu'à l'extérieur. C'est Ana, la femme que j'aime.
Je n'en peux plus, il faut que je me déshabille aussi et que je la prenne. Avec impatience, j'arrache mon pull-over et mon tee-shirt, sans jamais la quitter des yeux. Je jette mes chaussures et mes chaussettes, puis je pose la main sur la ceinture de mon jean.
Anastasia m'empêche d'aller plus loin. Le regard qu'elle me jette est incendiaire.
- Laisse-moi faire, chuchote-t-elle.
Je ne me fais pas prier, bien entendu. Elle avance jusqu'à moi et glisse les doigts dans mon pantalon, tout en m'attirant vers elle. J'aime son audace, cette confiance nouvelle qui me démontre qu'elle me désire de plus en plus librement. C'est un jeu amusant - nouveau, mais envoûtant. Je la regarde défaire mes boutons, puis me caresser à travers le tissu épais de mon jean. Je me presse contre elle plus fort : son toucher me rend fou. Je prends son visage entre mes paumes, je me penche pour l'embrasser
- Tu deviens tellement audacieuse, Ana, tellement brave.
- Toi aussi, chuchote-t-elle.
Elle effleure de ses mains la peau nue de mon ventre à la ceinture. Je ne bronche même pas. Je m'y fais, effectivement, parce qu'il s'agit d'elle.
Lentement, Anastasia descend ma fermeture éclair et empoigne ma queue. Je ne pensais pas que je pourrais bander davantage, c'est pourtant le cas. J'entends un grognement, étonné qu'il provienne de ma gorge, tandis qu'elle me serre et me caresse. J'adore quand elle fouille dans mon pantalon comme une adolescente excitée. Je la laisse bien volontiers donner tant d'attention à mon sexe, mais j'en veux plus, beaucoup plus
- Oh, j'ai tellement envie de toi, baby, lui dis-je à l'oreille.
M'écartant d'elle en reculant d'un pas, j'arrache mon jean et mon boxer. Je la vois fixer ma poitrine - pendant un bref moment, elle a l'air triste, aussi j'imagine qu'elle pense à mes cicatrices. Mais je ne veux pas troubler ce moment merveilleux, aussi je la caresse doucement, en lui demandant ce qui ne va pas.
- Rien, répond-elle avec passion. Aime-moi, maintenant.
Son sourire m'éblouit et m'enivre. Je suis heureux qu'elle ait choisi, comme moi, de laisser le passé où il est ; ces cicatrices sont les séquelles de très vieilles blessures que je porterai toujours en moi. Peut-être s'affadiront-elles avec le temps parce que je sens déjà la cicatrisation commencer, grâce à Anastasia. Je l'attire dans mes bras et l'embrasse, tout en la poussant en arrière vers le lit. Quand elle est couchée, je tombe sur elle et frotte mon nez dans ses cheveux et dans son cou. Elle est divine.
- Sais-tu à quel point ton odeur est exquise, Ana ? C'est irrésistible. Tu es tellement belle.
Son odeur naturelle et sensuelle est pour moi un élixir dont je n'ai jamais assez. Je l'embrasse dans le cou, puis je descends jusqu'à sa poitrine que je mordille, suce et lèche. Sa peau est délicieuse et soyeuse, ces mamelons durs et enchanteurs.
Anastasia se tord sous les caresses, le corps cambré dans le lit, gémissant de plaisir. J'adore pouvoir la faire chanter comme le plus beau des instruments de musique.
- Laisse-moi t'écouter, baby.
Je veux entendre combien elle aime ce que je lui fais tandis que je vénère son corps avec passion. Sans que mes lèvres quittent ses seins, je laisse mes mains descendre plus bas, la caressant et la titillant. Mais je ne peux continuer longtemps. J'ai désespérément besoin de la prendre, aussi je lui empoigne un genou pour lui lever une jambe que je passe sur mes reins, ce qui la surprend. J'entends son halètement. Je roule sur le dos, pour la mettre au-dessus de moi, puis je lui tends un préservatif. J'aime quand c'est elle qui se charge de cette tâche. Néanmoins, je compte les jours : plus que sept avant que je puisse cesser de les utiliser. Bordel, jamais de ma vie je n'en aurais autant mis ! Je pense avoir fait faire fortune à Durex au cours des dernières semaines. D'ailleurs, c'est une idée intéressante : peut-être qu'un investissement...
Mon esprit revient illico au présent quand Anastasia me prend dans sa bouche. Cette douce caverne brûlante et humide qui a englouti ma queue, c'est... Aargh ! Elle utilise maintenant sa langue autour de mon gland avant d'aspirer très fort. Instinctivement, mes hanches ondulent et se soulèvent, pour s'enfoncer davantage. Anastasia ne bronche pas, elle accepte toute ma longueur, et je sens que je heurte le fond de sa gorge. Très lentement, elle se redresse, ses lèvres préhensibles me caressant tout du long tandis que sa langue ne cesse de me titiller.
Ensuite, elle se rassied et me regarde à travers ses cils. Sa caresse m'a laissé sans voix, sans souffle. C'est incroyable ce don naturel qu'elle a pour faire une pipe ! Mieux encore, elle adore ça. Je vois bien combien ça l'excite. Elle a dans les yeux cet éclat érotique qui hurle son envie de baiser, le plus tôt possible.
Ensuite, elle déroule le préservatif, puis je lui tiens les mains alors qu'elle se positionne au-dessus de moi. Je ferme les yeux en me sentant pénétrer peu à peu dans son sexe pulpeux. C'est une sensation exquise. Mon Dieu que c'est bon ! Si serré, si moelleux, si chaud... J'empoigne les hanches d'Anastasia pour la maintenir en place avant de l'empaler davantage, pour rentrer jusqu'au fond et nous fusionner ensemble. Je suis l'homme le plus heureux du monde, parce qu'il n'y a pas sur terre de meilleure sensation que baiser Anastasia.
Je me redresse tout à coup, pour la serrer contre moi ; nous nous retrouvons nez à nez
- Oh, baby, dis-je dans un souffle.
Cette position m'a enfoncé encore plus en elle, je la possède complètement. Elle se retient à mes avant-bras tandis que je me noie dans ses prunelles ensorceleuses.
- Oh, Ana. Qu'est-ce que tu me fais ?
Je reconnais à peine ma voix dans cet aveu, puis je l'embrasse, passionnément, essayant d'exprimer par mes lèvres toute la force des sentiments que j'ai pour elle
- Oh, je t'aime ! Chuchote-t-elle avec passion.
Je gémis, j'ai encore du mal à croire que c'est possible, mais quelque part, il me semble que son cœur si pur et si aimant ramène à la vie le mien, aussi sauvage et endommagé soit-il. Grâce à Ana, un nouveau souffle me traverse : je quitte peu à peu le côté obscur.
Quelque part, dans ma mémoire, résonne un ancien vers : « Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé ».
J'espère que c'est vrai, parce que j'ai vraiment l'impression qu'Anastasia m'a apprivoisé. D'ailleurs, si je me souviens bien, cette citation provient de Le Petit Prince. Anastasia, spécialiste en littérature, le saura certainement.
L'amour que je ressens pour elle m'emporte comme il emporte toute ma vie, et c'est aussi terrifiant que merveilleux. Est-ce que je peux le faire ? Est-il possible que ça m'arrive ? Ou bien suis-je tout simplement en train de perdre tout contrôle ?
Bien, pour le moment, je peux au moins contrôler ce qui se passe dans ce lit : je veux baiser Anastasia, avec moi sur le dessus. Aussi, je nous fais rouler tous les deux, sans m'écarter d'elle. Maintenant, elle est écrasée sous moi et je me sens plus maître des choses. Peut-être sent-elle mon inquiétude parce qu'elle noue les deux jambes autour de ma taille, pour m'emprisonner et me lier à elle.
Ne t'inquiète pas, baby, je n'ai pas l'intention de m'en aller.
Je regarde son visage si beau, si merveilleux, je suis toujours sidéré qu'une créature si pure et innocente soit prête à accepter un homme aussi taré que moi. Je suis plus que jamais déterminé à lui démontrer mon amour, à veiller sur elle, à lui donner autant de bonheur et de plaisir que je peux.
Maintenant que je suis au-dessus, je me sens mieux ; je commence mes va-et-vient contrôlés, lentement, pour sentir la moindre variation de ses muscles, de son corps, de son ventre qui me caresse. Cette lenteur est érotique, nous sommes tous les deux pelotonnés l'un contre l'autre, bercés par le doux roulis de la mer. Le son des vagues qui clapotent contre flanc du bateau, semble s'accorder à notre rythme sexuel.
Je sens les mains d'Anastasia me caresser doucement, mais je reste détendu, je sais qu'elle respectera les limites des zones autorisées que je lui ai montrées. Maintenant, elle sait comment me toucher, bien mieux que quiconque ne l'a su avant elle. Même Elena.
Je mordille et embrasse doucement sa bouche pulpeuse, puis je m'égare jusqu'à son cou si doux, à ses oreilles, sans jamais cesser ma cadence pour la prendre. Anastasia devient impatiente : elle crispe les doigts sur mon cul et m'incite à aller plus vite, plus fort ; elle geint et gémit à chaque va-et-vient délicieux que je lui impose. Je sens qu'elle frémit, déjà aux portes de l'orgasme... c'est pareil pour moi : la vague approche, de plus en plus...
- C'est ça, baby, laisse-toi aller... S'il te plaît... Ana.
- Christian ! Hurle-t-elle en jouissant.
Nous explosons du même plaisir ; nous sommes ensemble - aujourd'hui - à jamais.
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50 nuances de Grey version Christian. Tome 2 Passion
RomanceLa rencontre de Christian Grey, richissime homme d’affaires aux goûts extrêmes, avec Anastasia Steele, étudiante désargentée, l’a précipité dans une relation inhabituelle qui a irrémédiablement modifié son mode de vie. Quand Anastasia le q...