Le rêve américain est faux. Il n'y a pas que dans les romans qu'on percute le beau gosse du lycée.
Le réveil sonne et je râle comme 95% de ma vie en général. Si l'on comptait mon temps de parole et le nombre de fois où je râle, ma vie serait résumée à ça. Le soleil a déjà envahi la chambre et il est au moins midi.
J'ai faim, j'ai soif et je suis stressée.
Anita, la gérante du café m'a dit de passer vers 18h, une heure apparemment plus calme ou du moins fréquentée par des clients habitués qui ne l'embêteront pas. Mais je ne suis pas sûre qu'elle m'ait rassurée en me confiant cette information.
Je me lève en faisant attention de mettre en premier mon pied droit histoire de passer une bonne journée, heureuse de rejoindre mon futur petit déjeuner composé de ce que je trouverai dans mon placard dans les futurs 5 minutes. Jusqu'à ce que je me rende compte que je peux dire adieux aux croissants et pains au chocolat ici, sauf si je veux être traumatisée. Mon corps crie famine, mon cerveau pleure du manque de sucre et de viennoiseries. « N'oubliez pas, le cerveau est gluco-dépendant », me répétait mon professeur de biologie. J'ai retenu la leçon chef, plus que prévu !
Mais les placards vides me rappellent à la réalité donc je me contente d'une omelette que je fais à la va vite, coupée en deux pour en garder un morceau pour le dîner. Note à moi-même : acheter du sucre ou tout ce qui en est composé.
Consciente que ma vie est ennuyeuse depuis que je suis arrivée – car hormis m'acheter de la nourriture et une nouvelle peluche, et trouver miraculeusement une offre d'emploi, je n'ai pas fait grand-chose – je me décide de faire au moins un effort pour l'entretien. Je n'ai pas l'air d'avoir beaucoup de concurrence mais qui sait, il suffit qu'un superbe beau gosse débarque et charme Anita et POUF, je peux dire adieu au job.
Mais si c'est Cillian Murphy qui se propose, je lui offre le poste sur un plateau d'argent, avec moi en prime. Il ne pourra pas résister au sex-appeal des chaussons pilou-pilou.
Un peu plus de sérieux, je m'habille, me coiffe, me maquille et me rends compte qu'il me reste encore un nombre incalculable d'heures avant de rejoindre le café. Bien évidemment, mon cerveau gluco-dépendant me crie d'aller faire des petites courses et de dépenser une fortune en biscuit mais mon portefeuille me dit tout simplement d'aller me faire voir.
Je me résous à trahir mon cerveau et m'allier à mon ennemi juré : le porte feuille. Mais le portefeuille n'est pas le seul ennemi, car il traine avec lui l'ennui. Et l'ennui grandissant, je me résous à prendre un livre commencé pendant mon vol, me pose dans mon petit canapé vert que j'adore, et lis jusqu'à ce que le stress disparaisse.
***
Aujourd'hui, il y a du monde en ville. Il fait beau, il fait chaud, on pourrait se croire dans les Maldives. Par chance, je me souviens à peu près de la route menant au café en me trompant une seule fois de rue. Prochain objectif : lire les panneaux. Jusqu'ici, je commence à croire au rêve américain. Il manque plus que je décroche ce job et trouve un beau cow-boy (parce qu'il me semble que les Faes n'existent pas dans ce monde de simples humains).
Quand j'arrive au café, en effet ce n'est pas la foule ; à travers la vitre, quelques personnes lisent leurs journaux ou travaillent, comme le jour précédant. Le contraste entre le monde dehors et le vide dans la pièce est frappant mais si c'est habituel, il n'y a pas de quoi s'inquiéter.
Le stresse monte d'un coup, et je me dis que j'aurais dû prendre Rocky pour me réconforter, bien qu'Anita me l'ait interdit.
Je lisse ma robe rose à pois roses, souffle un bon coup, m'affirme qu'une vieille dame ne peut pas me manger sauf si elle a très faim, et entre dans le café. Anita est au comptoir, et me salue quand j'entre toute tremblante.

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Agapi Mou -T1
RomanceTome 1 saga Milady's club Fuir la France pour emménager dans une petite ville aux États-Unis fut un choix judicieux aux yeux d'Eden. Loin de sa vie d'avant et des problèmes, elle se contente de peu et travaille dans un petit café avec une patronne a...