Les Cowboy aussi disent des grossièretés sur les mamies
« Il sera exactement six heures et cinq minutes dans la capitale des monstres. La température frise les trente-cinq degrés. Bonne nouvelle pour vous... »
Mon réveil se met à hurler sur une réplique du film Monstres et compagnie ce qui manque de me faire tomber du lit.
« ... pioncer ou seulement secouer cette FEIGNASSE QUI VA DÉFONCER SON MATELAS ! DEBOUT, SULLI ! »
Encore. Cette fois, il a failli traverser le mur, mon crâne avec.
Je regarde l'heure et suis rassurée de voir que ce n'est pas celui qui doit sonner à midi mais bien celui que j'ai programmé tôt la veille. Mon tout premier service de ma vie commence à 10 heures et je suis ultra excitée malgré Bob Razowski qui continue d'hurler dans la pièce.
Je me lève à la fois heureuse et fatiguée tout en fermant son clapet à ce pauvre Bob, ouvre l'unique fenêtre de ma chambre pour laisser entrer le soleil déjà levé et observer le ciel bleu sans un nuage. Même l'univers est avec moi, on dirait.
Je me dirige vers mon frigo après quelques pas de danses pour me motiver. Une tranche de bacon me regarde et je la regarde aussi, pour être pôlie bien sûr. Je suis presque persuadée qu'elle crie « Mange-moi » alors je la prends pour la cuire ainsi qu'une compote.
- Désolé petite tranche, je dis à la deuxième qui reste seule dans le frigo, mais ton amie a l'air beaucoup plus appétissante aujourd'hui.
Évidemment, la petite larme que verse l'autre tranche de bacon ne m'empêche aucunement de dévorer mon petit déjeuner. Tout en allant vite pour éviter d'être en retard.
***
Une robe rose clair et des collants jaunes plus tard, je m'arme de mes super bottines porte bonheur noires pleines de motifs brodés en forme d'abeilles multicolores. J'attrape mon petit sac jaune et part de mon appartement en chantonnant Watermelon Sugar ; en espérant qu'il pleuve des pastèques dans ma vie.
***
Le trajet n'était pas très palpitant - aucun zombi, aucun méchant prêt à me capturer, aucune licorne qui vienne me saluer - mais l'ambiance de la ville me met plutôt d'excellente humeur. En entrant dans le café, la tête que m'offre Anita ne me rassure pas mais plutôt me fait paniquer intérieurement. Un mélange de sourcil levé, de sourire bizarre et de narines dilatées. Je pense qu'elle vient d'inventer une nouvelle expression faciale.
- Bonjour Anita ! dis-je avec un grand sourire aux lèvres malgré tout.
- Mon Dieu Eden, on dirait une poupée Barbie au carnaval ! s'exclame Anita en reprenant une expression plus habituelle.
J'observe ma tenue sans trouver rien à redire. Je sais que je n'ai pas un style très classique mais je lui ai dis que j'aimais les couleurs et elle ne m'a pas reprise.
- Bon, ce n'est pas grave, déclare-t-elle en soupirant gentiment. Au moins, quand il ne fera pas beau, tu illumineras la pièce à toi toute seule.
Je ne sais pas trop comment le prendre, mais je ne dis rien. Rien ne peut gâcher ma journée, même une vieille dame qui me traite de boule à facettes.
Un client d'une cinquantaine d'années reprend Anita en lissant sa longue barbe grise et blanche :
- Ne sois pas mauvaise langue Ani, je la trouve très charmante cette demoiselle, dit-il en m'offrant un large sourire laissant apparaître quelques dents plombées. Ça change des jeunes et de leurs jeans troués, je préfère une jeune fille pétillante qu'un jeune en jogging pour travailler !

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Agapi Mou -T1
RomanceTome 1 saga Milady's club Fuir la France pour emménager dans une petite ville aux États-Unis fut un choix judicieux aux yeux d'Eden. Loin de sa vie d'avant et des problèmes, elle se contente de peu et travaille dans un petit café avec une patronne a...