Chapitre 25

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Paris sans Emily

Mon cœur ne manque de s'arrêter tandis qu'il m'embrasse encore et que je lui réponds. Nos corps s'en mêlent, me rendant plus rouge que je ne le suis déjà.

Je tente de me relever sur mes coudes mais il ne m'en laisse pas la possibilité, reprenant d'assaut mes lèvres après chaque reprise de respiration.

Ne t'étouffe pas Eden.

Je ne sais pas s'il ressent comme moi, mais tout mon être me hurle des choses incompréhensibles que je n'ai jamais entendues, rendant mon cerveau confus et en bouillie. Gareth est maintenant totalement sur moi, tenant mes joues dans la paume de ses mains. Est-ce qu'il sent le feu qui me consument actuellement ? Je n'espère pas.

Je passe mes bras hésitants autour de son cou pour nous rapprocher toujours plus. Il esquisse un petit sourire au coin de mes lèvres ce qui me fait mourir un peu plus. Doucement, il abandonne ma bouche pour descendre à mon menton, puis mon cou, descendant toujours plus pour me faire fondre.

Pour la première fois depuis que je suis arrivée, c'est dans les bras de Gareth que je me sens la plus vivante, et que j'entends mon cœur qui bât à l'unisson avec le sien.

***

Quand je me réveille une nouvelle fois, Gareth n'est plus sur le canapé dans mes bras mais j'entends quelque chose cuire dans la cuisine. Une sorte de crissement qui tressaute. Des œufs peut-être ? Je me lève doucement en me frottant les yeux — bonjour le panda —, puis prends mon téléphone pour regarder l'heure : 11h.

Je me sens très tendue en me relevant du canapé, un peu gênée. Pourtant nous n'avons rien fait d'incroyable, juste nous embrasser puis je me suis rendormie dans ses bras. Mais le poids dans mon estomac — mon cher ami que j'appelle anxiété — me rappelle sans cesse comment j'étais maladroite.

Pour la première fois de ma vie, quelqu'un m'a plus que tenue dans ses bras et je ne sais pas comment réagir quand je serai face à lui. Actuellement, je dois être un remake de Chewbacca avec en prime des marques rouges sur ma peau et du mascara étalé sur mes paupières.

-    Salut marmotte ! M'accueille Gareth quand j'arrive dans la cuisine.

Il cuit des œufs au plat — comme je l'avais deviné — vêtu d'un tablier ignoble. Il s'agit d'un homme torse nu en boxer, très bien foutu, certes, mais il n'empêche que c'est très cheap.

-    Si tu oses critiquer ce cadeau d'Harper, me prévient-il en désignant l'immondice de sa spatule, tu risques d'avoir des problèmes avec elle. Et je me ferai un malsain plaisir de lui répéter tout ce que tu diras !

-    D'accord, je vais me contenter d'œufs qui crament alors !

Il se retourne à la seconde lâchant un « merde » en voyant ses œufs fumer bizarrement ; personne ne peut louper des œufs sérieusement, c'est comme des pâtes.

Pense aux coquillettes que tu as laisser une demi-heure en cuisson.

Oui, oups je retire.

Mais je ris en le remerciant pour l'effort, et attrape un fruit dans la corbeille.

***

Nous passons le reste de la journée ensemble, se baladant au lac comme la dernière fois car nous nous sommes levés tard. La lueur de la journée donne un tout autre aspect à ce lieu que j'apprécie, le rendant très joyeux et familial avec les tonnes d'enfants qui courent partout. Mais j'ai aussi le droit à un tour de moto, les cheveux au vent pour profiter des paysages de la côte. J'en ai profité pour serrer Gareth qui conduit comme un Dieu : il faut bien le remercier d'une façon ou d'une autre.

Agapi Mou -T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant