La Malédiction d'Ipswich

Panne ... Encore !?

J'entrai dans une pièce blanche avec une lumière aveuglante. L'atmosphère y était étrange. Je ne saurais comment l'expliquer. Je me sentais légère et libre. Je fis un tour à trois cent soixante degrés sur moi même. La pièce était d'un blanc immaculé sans fenêtre ni même de porte. Lorsque je refis face au premier mur. "Cassandra" y était apparue en lettre manuscrite rouge. Il me fallut un peu de temps pour comprendre que j'étais en plein rêve. Quel en était le sens ? Je refermais les yeux un instant pour me concentrer. Lorsque je les rouvris un médaillon était apparu au sol. Je me penchais pour le ramasser.

Mon réveil se mit à retentir dans toute ma chambre. Mes yeux s'ouvrirent difficilement. Je me dirigeais vers la salle de bain pour me préparer. Doucement, je continuais mon rituel de la matinée. Je descendis prendre mon petit déjeuner. Tout à coup, mon rêve me revenait sous forme de flash. Ce médaillon me trottait. Je le connaissais, c'était comme avoir un mot sur le bout de la langue. J'arrachais une feuille d'essuie-tout et commençais à redessiner le médaillon. Puis tout à coup, le griffon qui se trouvait au centre me rappela l'emblème des familles maudites. Il s'agissait du médaillon qui se transmettait de génération en génération. Je l'avais hérité à la mort de mon père. A vrai dire, je ne l'avais pas revu depuis. Il fallait que je remette la main dessus. Immédiatement, je me rendis dans l'ancien bureau de mon père. Aucun objet n'avait été déplacé, tout avait été laissé en état. Je soulevais les dossiers qui se trouvaient sur le bureau. Je prenais le temps d'ouvrir tous les tiroirs. Rien. Les bruits avaient réussi à alerter ma mère. Elle poussa la porte en fronçant son regard.

- Cassie, qu'est ce que tu fais ? Il est à peine sept heures.

Un sourire apparut sur mon visage, elle pourrait m'aider.

- Je recherche le vieux médaillon de papa. Celui avec le griffon.

Instantanément son regard changea. Je ne comprenais pas.

- Où est ce qu'il est ? Demandais-je bien décidé à obtenir des réponses. J'en ai besoin alors donne le moi.
- Écoute, Cassie, je ... je l'ai vendu, avouait-elle hésitante.
- Quoi !? M'exclamais-je. C'est une blague ?
- Ce collier me rappelait beaucoup de mauvais souvenirs, il me ramenait toujours à la malédiction. J'ai préféré m'en séparer.
- Comment as-tu pu faire une chose pareille ?? Ce médaillon appartient à notre famille depuis des décennies. Tu n'avais pas le droit de faire ça. Il me revenait.

Mon ton avait changé et était devenu agressif. Pourquoi avait-elle aussi peu de respect pour l'histoire familiale. Elle se voulait être une Garwin alors qu'elle ne respectait même pas le nom.

- Ce n'est rien ... Je l'ai vendu chez un antiquaire. Il l'aura peut-être encore.

Sa décontraction me mettait davantage en colère. Elle se pencha pour écrire l'adresse de l'antiquaire sur un morceau de papier qui traînait sur le bureau de mon père. Elle me le tendit et sans même poser mon regard sur elle, je le lui arrachai des mains avant de tourner les talons. Au fond de moi, je voulais lui sortir un flot d'insultes mais je ne pouvais pas, pas ici pas entre ses murs. J'avais trop de respect envers la mémoire de mon pere. A la place, je lui tournais le dos pour me diriger vers ma voiture. Je jetais un coup d'œil à ma montre. Sept heures trente-cinq. J'étais en retard. C'était pied au plancher que j'essayais d'atteindre l'université dans les temps. Je me garai sur le grand parking et me mise à courir. Lorsque j'arrivai devant mon amphithéâtre, personne n'attendait devant. Je le savais, j'étais arrivée trop en retard. Je prenais une longue inspiration avant de pousser la porte. Mon regard se posa sur l'homme qui donnait le cours. Je ne l'avais jamais vu auparavant. A son tour, le regard du professeur se posa sur moi. Aucun son ne sortait de sa bouche alors j'en concluais que je pouvais y aller. Je m'avançais vers l'allée centrale.