Chapitre 1Recroquevillé contre un mur, mes bras encerclant mes jambes, je me balance d'avant en arrière en essayant tant bien que mal de reprendre ma respiration. Il venait une nouvelle fois de passer me voir, comme chaque jour depuis... Trois où peut être quatre ans. Peut-être même plus, je n'en sais rien, j'ai perdu le compte au fils des mois. Ici, rien ne me permet de savoir quel jour nous sommes. J'imagine déjà ses mains parcourir mon corps, sa bouche s'aventurer dans mon cou et son regard diabolique me lance un avertissement silencieux. Une nouvelle fois, il venait de me dire avec le sourire que je devais me préparer à « sortir » en d'autres termes à me faire violer. C'est ainsi depuis tout ce temps depuis qu'il m'a enlevé et enfermé dans cette maudite cave. Chaque soir, il passe pour m'avertir de ce qui va suivre. Ma peur, mon dégoût l'excite au plus haut point, plus j'essaie de me défendre plus il prend du plaisir, alors depuis quelques mois, j'ai laissé tomber. Je fixe le mur en face de moi au près duquel est posé un matelas moisi à même le sol. Mon lit. De l'autre côté de la pièce, il y a un WC et rien d'autre, absolument rien. Pas de fenêtre, pas de porte rien, hormis une trappe au plafond, mais aucun moyen de l'atteindre. Une fois ma respiration redevenue stable, j'essuie mes larmes pour ne rien laisser paraître ce pervers ne mérite pas que je pleure pour lui. Il me dégoûte. Ma main passe contre la chaîne qui encercle ma cheville, c'est tellement serré que ma peau est rouge et boursouflée. Est-ce qu'un jour cet enfer prendra fin ? Je me mords les lèvres s'entend une nouvelle vague de tristesse m'envahir. Je sursaute, un coup de feu vient de retentir au-dessus de ma tête, encore. Ça arrive souvent, mais je ne parviens pas à m'y habituer. Ça veut dire que le pervers à de la visite. À ce que j'ai compris, c'est un dealer de drogue, mais je n'entends pas toujours ses conversations, chaque fois, il est question d'argents et de sachet, j'ai entendu le mot aiguille plusieurs fois. Il y a quelques semaines, il est descendu ici fou de rage contre un certain Shane, le visage en sang et bien entendu il a passé ses nerfs sur moi.
— Tu vas finir par crevé mec...
En entendant les voix masculines se rapprocher, je cours sur le matelas et me cache sous les couvertures le cœur battant a tout rompre. Une fois, ses amies sont entrées ici, ils étaient cinq et je me souviendrais à jamais de cette soirée. Au-dessus de moi, les bruits continuent comme si on faisait glisser des meubles sur le sol. Le bruit couvre entièrement les voix des hommes, ce n'est pas normal. C'est calme en général hormis quand ses amies sont défoncées et qu'il tire des coups de feu. Mais j'ai l'impression que ce ne sont pas ses amies qui sont venues aujourd'hui, c'est beaucoup trop agité.
— Je... Je vais vous rembourser, bafouille le pervers.
Sa phrase confirme mes doutes. Je sors la tête de la couverture et tend l'oreille.
— Mec le patron est grave furax, tu lui dois un paquet de blé.
— Ouais sans parler des armes que tu lui as piquées, sérieux, tu as de la chance d'être encore en vie.
Mon cœur rate un battement. Personne ne sait que je suis ici, si le pervers meurt, je vais pourrir ici. L'image de ma mère s'insinue dans mon esprit et une larme roule le long de ma joue. Maman, tu me manques tellement.
— Le patron a dit : laissez-le en vie, mais prenez tout ce qui a de la valeur. S'il n'a rien tuer le.
— Je.. Je n'ai rien de valeur, répond le pervers.
Les hommes se mettent à rire et un second coup de feu retentit.
— On dirait qu'on va devoir te tuer alors.
Oh mon Dieu.
— Attendez... Non... Je vais rembourser...
— C'est ce que tu nous racontes depuis six mois, l'heure est venue de payer ta dette avec ton sang.
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Trapped
Romance« Vous êtes certain de vouloir plonger dans cet univers ? Ce monde ou la drogue est un bonbon, ou les armes sont des jouets et où la vie ne tient qu'à un fil ? Une chose est sur vous n'en sortirez pas indemne ». Jean-Paul Sartre a dit : il y a bien...