Il m'a tiré dessus. C'étais, il y a plus de trois heures, mais je n'en reviens toujours pas. Je voulais me reposer, mais impossible, je suis trop choqué et énervé pour ça. Agnès est passée peu de temps après que l'on soit rentré, elle m'a déposé un plateau-repas et de quoi nettoyer ma plaie. Une chance la balle n'a fait que m'érafler. Ça n'empêche qu'il m'a tiré dessus ! Lui qui quelques heures plus tôt me disait que je ne craignais rien avec lui. Bon ok, je n'ai presque rien, je dramatise peut-être, mais s'il s'était raté, je serais morte. Sans même avoir goûté à la liberté sans même avoir revue ma mère. J'ai mangé et enfilé un pyjama que m'a laissé Kate et maintenant, je tourne en rond en ruminant cette histoire. Je finis par me mettre en boule sur le lit et attrape un livre dans l'espoir de me changer les idées.
***
Je suis réveillé en sursaut par un bruit provenant du rez-de-chaussée. Les sens en alerte, je jette un œil aux radios réveille, 2 heures du matin. Le livre de Kate est tombé sur le sol, je me suis endormi en lisant, je n'ai même pas entendu Agnès m'apporter mon dîner celui-ci est posé à côté de moi et non sur le sol comme d'habitude. Un nouveau bruit me fait sursauter une deuxième fois. C'est étrange habituellement, c'est calme ici, d'ailleurs la situation me rappelle vaguement, il y a quelques jours quand j'étais encore enfermé dans le sous-sol du pervers. J'entends du verre se briser suivis par un coup de feu. Je saute hors de lit et reste planté au milieu de la chambre sans savoir quoi faire. Merde et si le psychopathe se faisait attaquer ? Ou pire si c'était Luc qui revenait me chercher ? Shane dit qu'il n'osera pas venir jusqu'ici, mais qui sait de quoi il est capable ? Je me ronge les ongles, une sale habitude qui avait le don d'agacer ma mère. Je ne sais pas si le patron est là, il n'a pas l'air d'être souvent ici, et pour une fois, j'aimerais qu'il soit là. Comme il l'a dit ce matin, je ne risque rien avec lui. Du moins jusqu'à ce que le pervers soit entre ses mains. La porte est toujours ouverte, mais si je sors, je pourrais me faire tuer et avec ce qui c'est passer ce matin, je n'ai pas envie de m'attirer les foudres de ce fou furieux. Un second coup de feu suivis de nouveau bris de verre, me fais prendre mon courage à deux mains. Aller, Sarah ! Je dois me faire discrète et puis si sa tourne mal, je me casse d'ici. J'entrouvre doucement la porte, mais cette saleté grince, ceci dit vue le carnage qui se déroule en dessous impossible qu'ils est entendu. Sur la pointe des pieds, j'avance jusqu'au palier, d'ici je devrais pouvoir voir le salon, sans me faire remarquer. Je me penche légèrement par-dessus le garde-corps en verre. Ma bouche s'ouvre devant le spectacle qui se déroule devant moi. Mon sang ce glace et mon cœur palpite. La pièce est ravagée, l'écran plat est par terre, le canapé est retourné, les pieds de la table basse sont brisé, les étagères renverser. La baie vitrée a carrément explosé, c'est ce bruit que j'ai entendu depuis l'étage. Il y a des débris partout. Bordel combien, ils sont ? Je me penche davantage, mais tout ce que je voie, c'est Shane devant la baie vitré brisé. Ou sont les types qui l'on attaqué, je fouille les allants-tours du regard, mais je ne voie rien. Il n'y a que lui une arme à la main. D'ici je le voie de profil, je constate que sa respiration est rapide et que la main qui tient sont arme tremble légèrement. La sueur perle sur son front, mais ça n'enlève rien à sa beauté. Bien qu'il soit un psychopathe terriblement effrayant et malgré ce qu'il m'a fait subir, je le trouve magnifique. Son bras gauche bouge ce qui attire mon attention sur son tatouage, une rose avec de nombreuses épines enroulées autour de son avant-bras. Je ne vois pas bien d'ici tout ce que je voie, c'est que sa main remonte au niveau de son visage et que son arme se retrouve pointée contre sa tempe. Mes yeux s'écarquillent, oh mon Dieu. Il ne va quand même pas... Non, il ne va pas tirer. Ce n'est pas possible. Je dois faire quelque chose, il ne peux pas ce suicidé la devant moi. Qu'est-ce que je vais devenir s'il meurt ? Ses hommes pourraient croire que c'est moi qui l'ai tuer. Ils m'exécuteraient, c'est sûr. Merde, merde, merde ! Prise de paniqué, je dévale les escaliers à la vitesse de l'éclair tandis qu'il pose son index sur la détente. Je n'ai jamais couru aussi vite, quand j'arrive au salon, il se retourne en entendant le bruit de mes pas contre les bouts de verres. Mon cœur se serre à la vue de ses yeux rouges et de son visage baigné de... De larme. Il ne cherche pas à ce caché, tout ce qu'il fait, c'est se tenir une immobile face à moi son arme toujours braquée sur sa tempe.— Shane, je souffle en faisant un pas vers lui.
Son regard est dans le vide, il fixe un point derrière moi, comment est-ce que je dois faire ? Je ne dois pas oublier que c'est un psychopathe, qu'il tient une arme chargée et qu'au passage, il me déteste.
— Shane, tu... Ne fais pas quelque chose de stupide, d'accord ?
Il ne réagit pas. Je fais un autre pas vers lui, s'il ne bouge pas peut-être que je pourrais le désarmer ? J'ai presque envie de rire, moi une femme qui est restée enfermer une grosse partie de sa vie, anorexique et qui ne dépasse pas le mètre soixante, j'envisage de désarmer le criminel le plus redouté de Los Angeles, l'homme qui n'était pas loin de me tuer ce matin même. Je pourrais le laisser là et m'enfuir, mais sa mort me hanterait. Je ne fais pas partie de ce monde, ce monde où on tue les gens sans scrupule. Non, même si ce n'est pas un homme bien, je m'en voudrais pour le reste de ma vie. Les images de lui ce matin et de son sourire me revienne en mémoire. Je suis convaincu qu'au fond de lui, il n'est pas si mauvais. D'une voix plus forte, mais tremblante, je continue de lui parler dans l'espoir qu'il m'écoute.
— Pense au réseau qu'est-ce qu'il deviendrait sans toi ?
Un rire amer s'échappe de ses lèvres me faisant sursauter. Et j'envisage de lui enlever son flingue, vraiment ? Ses yeux sont toujours loin, mais au moins je, c'est qu'il m'écoute.
— Pense à Kate.
À l'instant où je termine ma phrase, son regard noir se pose sur moi. Il ne pleure plus, il semble simplement perdu, comme un enfant qui aurait perdu sa maman dans un magasin.
— Elle... Elle tient beaucoup à toi.
Je fais encore un pas. Plus qu'un mètre nous sépare, je ne sais pas si je vais oser aller jusqu'au bout, mais je n'ai pas envie de le laisser dans cet état. Tout en maintenant le contact visuel, je lui parle doucement.
— Tu, sait qu'elle t'aime, elle m'a dit plusieurs fois que tu étais quelqu'un de bien.
Il hausse un sourcil, ok, il n'a pas l'air convaincu par ce que je lui dis. J'avoue que moi non plus, je ne trouve pas que ce soit un type bien, mais si Kate en est persuadé, alors il doit y avoir une infime partie de lui qui l'est.— S'il te plaît, pense à elle.
Je fais encore un pas, mes pieds nus butent contre ses boots. Mon cœur bat la chamade, est-ce le stress de la situation ? ou est-ce simplement notre proximité ?
— Je suis certaine que beaucoup de monde ont besoin de toi.
— Qu'est-ce que tu en, c'est ? Lâche-t-il froidement.
Sa simple voix m'effarait, alors pour lui enlever son pistolet, on repassera. Je dois essayer de le convaincre de baisser son arme tous seul. Quelque chose me dit qu'il est du genre buté.
— Je n'en sait rien, dis-je en haussant les épaules. Mais je n'ai pas envie que ta cervelle explose en mille morceaux. Surtout que ça foutrait en l'air mon magnifique pyjama.
Il baisse les yeux sur mon pyjama short bob l'éponge. Un demi-sourire étire ses lèvres, bordel, je ne l'avais jamais fait sourire. Enfin, je veux dire jamais pour de vrais, d'habitude, j'ai le droit à son sourire machiavélique, ou son sourire moqueur, mais là, il est sincère comme ce matin lors de la course.
— Tu veux bien baisser ton arme ?
Il me scrute attentivement durant plusieurs minutes, son air redevenu sérieux m'intimide. Je me demande même s'il ne va pas me tuer. Je m'apprête d'ailleurs à le supplier quand enfin, il baisse son bras. Le soulagement que je ressente est indescriptible, un poids énorme s'envole de ma poitrine.
— Qui t'a dit que tu pouvais me tutoyer ? Grogne-t-il.
Je lève les yeux au ciel d'exaspération, le mec, je lui sauve la vie et il me reproche de le tutoyer. Il a vraiment un problème.
— Tu, c'est quoi la prochaine fois, je te laisse t'éclater la tronche ! Je crache en faisant volte-face.
Je le plante là au milieu du salon et je remonte dans ma chambre, il n'a qu'à se foutre une balle si c'est ce qu'il veut ! Une fois dans ma chambre, je claque la porte histoire de lui faire comprendre que je suis moi aussi remonté contre lui. Oui, c'est peut-être puéril, mais je m'en moque.
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Trapped
Romance« Vous êtes certain de vouloir plonger dans cet univers ? Ce monde ou la drogue est un bonbon, ou les armes sont des jouets et où la vie ne tient qu'à un fil ? Une chose est sur vous n'en sortirez pas indemne ». Jean-Paul Sartre a dit : il y a bien...