Chapitre 9 partie 2

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— En voiture, lance Shane avec un immense sourire.

Il me fait un clin d'œil et me pousse vers le véhicule. Pourquoi la fille n'irait pas avec lui ? Je tiens un minimum à ma vie aussi misérable, soit-elle. Malgré ma réticence, je suis ce psychopathe qui est également suicidaire. Je boucle ma ceinture, le patron en fais de même et me jette un coup d'œil rapide avant démarré. La foule autour de nous se disperse, tous s'installent sur les trottoirs en encourageant les concurants. Clara me fait signe de la main, je lui rends pendant que la voiture avance lentement pour se mettre au centre de la rue. Deux autres voitures viennent se positionner à côté de nous, une de chaque côté. Je reconnais aussitôt celle côté gauche. Ce sont les « amis » de Luc. Voilà nous sommes trois voitures sur la ligne de départ, les gens crient et sifflent autour de nous. Une blonde à la poitrine refaite se plante au milieu de la route un foulard à la main. On y est, elle va sonner le départ d'ici quelques secondes, l'adrénaline se repend dans mes veines, instinctivement, je m'accroche à la poignée.

— Prête ? Demande Shane.
— Je... je crois...

Son visage se tourne vers moi.

— Tu as peur ?

Oui beaucoup.

— Non !

Il sourit largement.

— Menteuse... Tu ne devrais pas t'inquiéter, je n'ai pas eu d'accidents depuis, au moins, trois jours.

Mes yeux s'arrondissent ma gorge se serre et je m'étrangle avec ma salive. Je tousse violemment pendant que le "pilot" se tord de rire sur son siège. Il a l'air tellement différent tout à coup, il est plus joyeux et moins glacial que d'habitude.

— C'est comme ça que tu essaies de me rassurer ?
— Mais je ne voulais pas te rassurer ma douce.

Super, maintenant, je flippe encore plus. La blonde lève le bras, oh non, ça va commencer. Mon cœur palpite, Shane parle, mais je ne m'en occupe pas, je ne peux détourner mon regard de son bras qui va peut-être causer ma mort. Lorsque j'entends mon prénom, je finis par tourner la tête et ce que je voie me glace davantage que la course. Shane à la vitre baissé et discute avec les amis du pervers.

— Allez on pimente la course, si je gagne on prend la fille, dit le conducteur en dévoilant ses dents jaunes.

— Ouais, on l'aime bien, continue le passager. Elle fait des trucs de dingue avec sa langue.

Ma respiration se coupe. Je ne voulais pas qu'il soit au courant de cette partie de l'histoire, maintenant, il va me tuer pour lui avoir caché. Ses mains agrippent fermement le volant quand il répond.

— Ok, si vous gagnez vous repartez avec elle.

Quoi ?

— Non !

J'agrippe son bras, mais il se dégage sans même me regarder.

— Mais si je gagne, vous me donnez votre bagnole.

Les types acquiescent et chacun remonte sa vitre. Une larme coule sur ma joue et un sanglot m'échappe au moment où le moteur rugit comme un tigre. La voiture s'élance à vive allure dans la rue. Un couinement s'échappe de ma bouche quand je suis plaqué contre le siège, par la vitesse. J'enfonce mes ongles dans le cuir et tiens la poignée de l'autre main de toutes mes forces. Nous sommes en tête, je crois, mais je n'en suis pas certaine tout va trop vite. Le patron passe les vitesses rapidement, le paysage défile sous mes yeux à toute allure ce qui me donne le tournis. Je ferme les yeux et prie pour être encore en vie à la fin de la course. Tout à coup, la voiture dérive sur la gauche, mon corps glisse et percute violemment la portière. J'ouvre les paupières, la première chose que je voie, c'est la fameuse voiture rouge. Elle est si proche de nous que je ne passerais pas ma main entre les carrosseries. Le conducteur de la rouge donne un coup de volant vers nous, Shane grogne et donne un coup de volant pour éviter le choc. Cette fois, mon épaule entre en collision avec celle de Shane qui me repousse aussitôt et accéléré d'avantage. Cette fois, je ferme les yeux et décide de la garder close jusqu'à l'arrêt. Je compte les battements de mon cœur pour essayer de garder mon calme. 1...2...3...4...5...
La voiture ce stop net. Je suis propulsée en avant et me cogne la tête contre la boite à gants. Je me redresse en me frottant le front. À l'extérieur, j'entends des acclamations et des sifflements. Nous avons gagné.

— On est arrivé premier, je souffle sans y croire.

Le psychopathe me sourit.

— Tu en doutais ma douce ?

Le portière côté conducteur s'ouvre brutalement sur Benji visiblement tout excité qui hurle et félicite le patron au moins dix fois en l'espace de quelques secondes. Clara et Carter le félicitent aussi, tandis que l'un des amis de Luc dépose les clés de leur voiture. Je souris devant leur mine décomposée. Je ne repars pas avec eux ! Quelle chance que Shane soit un bon pilote. Shane demande à Benji de ramener la voiture en QG avec Clara. Ils me font signe tous les deux de la main avant de s'éloigner. Carter annonce à Shane qu'il doit rentrer récupéré sa fille, d'ailleurs cette nouvelle me laisse sous le choc. Je ne pensais pas que l'on pouvait imaginer avoir un enfant quand on côtoie un monde comme celui-ci. Enfin, quelques minutes, plus tard, nous sommes sur le chemin du retour et le stress quitte enfin mon corps exténué par toute cette agitation. Ni lui ni moi ne parlons, ce n'est pas un silence gênant, l'atmosphère est  plus détendu qu'a l'aller. En venant avec lui, j'ai découvert un Shane passionné et surtout qui parait plus jeune. Il était tellement joyeux, ce n'était pas du tout le même homme. La voiture s'engage dans la rue de l'immense maison, reconnaissant la voiture de leur patron, les garde ouvre le portail. Une fois le moteur arrêté dans le garage, je saute du siège comme-ci celui-ci m'avait brûlé les fesses. J'ai hâte de retrouver mon lit et de dormir ! Shane sur mes talons, nous entrons dans la maison, une fois dans le salon, le téléphone de Shane sonne, il soupire avant de répondre.

— Monte, dit-il à mon attention. Je te rejoins dans une minute.

Sans discuter, je monte à l'étage. J'aurais aimé prendre une douche pour éliminer la pellicule de sueur encore présente sur ma peau, mais je n'ose pas lui demander. Alors, je me traîne jusqu'à ma chambre. Je suis à peine entré que ses pas résonnent sur le palier.

— Sarah ?

Je me retourne vers lui, son visage est revenu froid. Il porte de nouveau le masque du psychopathe.

— Oui, je réponds.

Au même moment un bruit sourd retentis. Le bras levé dans ma direction, le psychopathe sourit de toutes ses dents quand je comprends. Il m'a tiré dessus, enfin non à côté, mais ce n'était vraiment pas loin. Je me retourne et vois que la balle s'est logée dans le mur près de ma tête. Une douleur lancinante provenant de ma tempe me fait grimacer. Je porte ma main à la douleur et mes doigts sont immédiatement couverts de sang.

— N'oublie pas, la prochaine fois que tu me manques de respect comme hier, je ne te raterais pas.

La bouche grande ouverte face à ce qu'il vient de me faire, je suis incapable de lui répondre. Il marche vers la porte et susurre un « à tout à l'heure » avant de la fermer, en omettant de la verrouiller.

TrappedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant