Chapitre 2

181 34 5
                                    


Chapitre 2

La berline noire dans laquelle je me trouve s'arrête enfin. Face à nous, se tient un bâtiment immense avec beaucoup d'agitation autour. Il y a des hommes tous vêtus en noir à croire que c'est le code couleur pour venir ici. Les trois personnes présentes avec moi dans le véhicule descende et l'un d'eux, Benji, m'ouvre la portière et saisit mon bras assez fortement pour que je tressaillit.

— Excuse-moi cendrillon, mais je dois m'assurer que tu ne t'enfuies pas.

M'enfuir ? Cette idée ne m'a même pas traversé l'esprit. Et pour cause, je ne sais pas où je suis ni ce qu'on me ferrait si je tentais quelque chose. Devant nous, Carter entre dans le bâtiment, nous le suivons de près, nous passons des portes coulissantes puis nous montons un escalier en acier. Nous croisons plusieurs autres hommes sur notre passage tous armés jusqu'aux dents. J'évite de les regarder trop longtemps de peur des représailles qui pourrais s'ensuivre. Nous, nous arrêtons face à une porte, l'homme a la cicatrice se retourne vers moi.

— Ne bougez pas, je vais prévenir Shane.

Pour toute réponse Ben hoche la tête. Mon cœur continue de battre rapidement dans ma poitrine. Shane. J'ai plusieurs fois entendu le pervers et ses amies toxico parler de lui. Il est un l'homme à la tête du plus grand réseau criminel. Une dizaines de minutes s'écoulent avant que la porte s'ouvre de nouveau. Carter me saisit le poignet et me tire à l'intérieur de la pièce. Dans la pièce, il n'y a qu'une table et un divan contre le mur. Je garde les yeux baissés sur mes pieds, je sens des gouttes de sueurs perlées sur mon front, mon stress me trahit inévitablement. Je rêve d'une chose m'enfuir d'ici et retrouvé ma mère. Je reste immobile, en essayant de calmer ma respiration.

— Je peux savoir ce que c'est que ça ? Crache une voix rauque me faisant sursauter.

Ma sensation de malaise s'intensifie. J'ose relever les yeux et ce que je voie me pétrifie sur place. Un homme musclé a la peau recouverte de tatouage et au regard noir se tient face à moi sourcil froncé et bras croisé. Malgré ma situation, un frisson me parcourt devant la beauté de cet homme. C'est presque irréelle. Une mâchoire carrée, une barbe de trois jours, aucun défaut apparent. Ses cheveux bruns sont coupé très court sur le côté, mais plus long sur le dessus. Il porte un simple t-shirt noir ainsi qu'un jean assorti, autour de ses doigts, je distingue plusieurs chevalières en or. Je distingue de nombreuses cicatrices sur ses bras et ses mains malgré l'encre noire qui recouvre quasiment la totalité de sa peau.

— Voici le point faible de Lucky, lance Benji dans mon dos.

Shane pose ses yeux sombres sur moi et me détaille des pieds à la tête.

— On l'a trouvé dans un sous-sol, attaché. Ce p'tit con nous a carrément supplier de le tuer, mais de la laisser.

Le « patron » fait un pas vers moi et fait signe à Benji de fermer la porte ce qui ne fait qu'accroître mon stress. Nous voilà enfermées tous les quatre dans ce bureau, j'ai peau horriblement peur. Et s'il profitait lui aussi de mon corps ? C'est peut-être à ça que sert ce divan. Pitié tous, mais pas ça. L'adrénaline pulse dans mes veines quand son doigt glisse contre ma joue. Une décharge électrique parcourt mon corps après ce contact inattendu, mes jambes peinent à me maintenir debout, d'ailleurs l'homme à la cicatrice le remarque et me serre davantage le bras.

— Qui es-tu ? Demande-t-il d'une voix autoritaire.

Une nouvelle fois, je ne parviens pas à articuler un seul mot ce qui agace davantage le psychopathe face à moi.

— Je vais te poser une nouvelle fois la question et si tu ne réponds pas, je t'explose la cervelle, c'est clair ? Qui es-tu pour ce putain de junky ?

Le criminel sourit quand j'ouvre la bouche, mais qu'aucun son ne sort.

— Dommage, articule-t-il.

Tout à coup, un bruit assourdissant me fait hurler, mes oreilles bourdonnent, mes yeux se ferment tandis que le rire du psychopathe envahit la pièce. Quand j'ouvre les yeux, j'essaie de faire le point sur mon corps, je m'attends à ressentir une douleur, mais je n'ai rien. Il ne m'a pas tiré dessus.

— Tu as une voix finalement, sourit-t-il.

Une sonnerie provenant de son bureau le fais se retourner brièvement.

— Merde. Benji met là au chenil comme les chiennes.

— Mais Shan...

— Fais ce que je te dis putain ! Hurle le patron.

Benji soupire et me saisit le bras. Plus nous nous éloignons de cette pièce et plus je retrouve un certain calme. Nous sortons du bâtiment sans un mot, Benji à l'air en colère ou contrarier quoi qu'il en soit j'évite prudemment son regard. Nous marchons plusieurs minutes avant s'arrêter devant des grilles. Merde, c'est un vrai chenil. Trois murs et une grille, à l'intérieur rien hormis une couverture sale et une gamelle d'eau vite. Les yeux écarquillés, je me retourne vers Benji en le suppliant silencieusement de ne pas me laisser ici. Ce dernier se gratte l'arrière de la tête mal à l'aise.

— Désolé, je vais essayer de lui parler, mais en attendant, tu vas devoir rester ici.

Il ouvre la grille et me pousse doucement à l'intérieur avant de la refermer.

— Il ne t'arrivera rien ici, affirme-t-il en partant.

Une larme coule le long de ma joue, ce matin encore, je priais pour partir de ce sous-sol miteux. Et ce soir, je suis dans un chenil, c'est encore pire !

TrappedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant