Chapitre 8

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Ma bouche a toujours eu le don de s'ouvrir quand il ne faut pas. Et cette fois, il ne fallait vraiment pas, je suis sûr qu'il va me remettre en cage après ça ou me tuer. La blonde ouvre la bouche choquée parce que ce que je viens de dire ou peut-être parce que j'ai tenu tête au patron quoi qu'il en soit, ses yeux sont écarquillé et une main parfaitement manucurée est plaqué contre ses lèvres. Ok, j'ai fait une connerie. D'un mouvement brusque et rapide le psychopathe lâche mon bras et saisit mon cou, il me serre et me plaque contre le mur. Il resserre davantage la pression puis se penche pour murmurer à mon oreille, tandis que je manque d'air. 

— Je vais vite te faire passer l'envie de me répondre, crois-moi. Pour le moment, j'ai une invitée, mais sache que tu vas me le payer !

Je ferme les yeux, pour éviter de croiser les siens. Tout à coup, il me pousse si fort que je m'écrase sur le sol sous les ricanements de la bimbo.

— DÉGAGE !

Je n'attends pas une seconde et grimpe les escaliers quatre à quatre. Quand j'arrive en haut, je pose ma main sur mon cou douloureux en reprenant mon souffle. D'ici j'entends la bimbo parler.

— On dirait que c'est une sacrée garce que tu as la... Pourquoi est-ce que cette fille vit cher toi ?

— Ça ne te regarde pas, tranche le patron.

Je reprends contenance lorsque Kate sort de ma chambre.

— Est-ce que ça va ? Demande-t-elle visiblement inquiète.

— Oui, oui. C'est juste... Rien, je vais aller me coucher.

Elle fronce les sourcils, et me suit dans ma « prison ». Une fois entrée, je m'écroule sur le matelas.

— Tu es sûr que tout va bien ?

— Oui, ne t'inquiète pas, je mens.

En réalité, je me sens affreusement, mal et j'ai surtout très peur de ce que Shane va me faire endurer. Mais en parler à Kate n'arrangera en rien, elle irait le voir sur-le-champs et ça ne ferra qu'exacerber sa colère envers moi.

— Je dois t'annoncer quelque chose, souffle Kate en s'asseyant à côté de moi.

Je me redresse d'un coup et l'incite à continuer d'un geste de la main.

— J'ai obtenu un stage dans un grand cabinet de psychologie parisien, je pars demain matin pour dix jours.

La tristesse m'envahit aussitôt, mais je la refoule et plaque un immense sourire sur mes lèvres.

— C'est génial ! Je m'écrie.

Elle sourit à son tour et pousse un soupir de soulagement en me prenant dans ses bras.

— Je suis triste de laisser seul avec mon abrutie de frère, mais c'est une chance de dingue pour moi.

— Je comprends et ne t'inquiète pas pour moi, je suis certaine que ça va aller.

Kate me regarde droit dans les yeux pour voir si je mens, elle finit par hocher la tête, puis son regard tombe sur mon cou qui doit encore être rouge dû à ma petite altercation avec son frère. Elle ne dit rien, et se lève du lit en pointant une pile de livres posés près de la baie vitrée.

— Je t'ai mis les meilleures de ma collection.

— Merci Kate. Merci pour tout.

Elle m'offre un sourire puis marche vers la porte.

— On se verra à mon retour, dit-elle en saisissant la poignée.

— Bien sûr !

Si je suis encore en vie d'ici là.

***

Le temps s'écoule lentement, la nuit est sur le point de tombé, et je suis installé sur le balcon. J'observe les environs, des hommes monte la garde tout autour de la propriété, la piscine est déserte ce soir. Je rougis en repensant à ce que j'ai vue plusieurs jours plus tôt, si j'en avais la possibilité moi aussi, je me baignerais nue. Si seulement j'en avais les moyens... J'entends le verrou s'ouvrir, je me redresse immédiatement, le cœur tambourinant dans ma poitrine. Et si c'était Shane venue m'achever ? Non, ce doit être Kate, elle m'a promis de repasser me voir avant de se mettre au lit. Un soupir de soulagement m'échappe quand une chevelure rousse pénètre dans  la pièce.

— Salut ! Je t'ai apporté un petit cadeau avant de partir.

Kate dépose un réveil sur le lit, je la remercie et la prends dans mes bras. Cette fille va énormément me manquer.

— On se voit bientôt, susurre-t-elle à mon oreille avant de s'écarter de moi.

— Oui...

Ma voix se brise, les larmes me montent aux yeux, mais je les refoule, je n'ai pas envie qu'elle se sente coupable de partir et puis on se connaît depuis moins d'une semaine. Kate me sourit une dernière fois et quitte ma chambre non sans me faire signe depuis le couloir. Le verrou se ferme à nouveau, je me laisse aller sur le lit, et je laisse les larmes m'envahir. Je voudrais que tout ça cesse. Je veux rentrer chez moi, tous me manquent, mais surtout, j'ai peur de ce que va me faire endurer Shane pour ma répartie.

Je reste toute la nuit en boule sur lit à penser à ma vie qui est de plus en plus pathétique. Quand mon réveil affiche sept heures trente, Agnès entre et dépose le plateau au sol, avec un immense sourire comme chaque matin. Je lui rends en récupérant mon petit déjeuné. Agnès ne me parle jamais et elle n'entre jamais dans la pièce,  c'est probablement le psychopathe qui lui a donné ses ordres ridicules. Il est carrément parano ! J'avale mon jus d'orange d'une traite quand une pensée ou plutôt un besoin se fais sentir. Merde, c'est Kate qui m'ouvrais deux fois par jour, si elle est partie alors qui va la remplacer ? Le visage du patron s'insinue dans mon esprit, par pitié non tous, mais pas lui. De toute façon, je suis certaine qu'il a autre chose à faire, comme tuer quelqu'un. Du moins, j'espère. Je mange mon cookie tout en remuant les jambes, vaine tentative pour calmer ma vessie pleine. Je me dandine de plus en plus quand la porte s'ouvre à nouveau, mais cette fois, ce n'est pas le visage rassurant d'Agnès. Des boots noirs, un jean et un t-shirt de la même couleur, des mains tatouées et un regard effrayant. Shane. Il se tient face à moi avec un sourire machiavélique.

— Bonjour, ma douce...

TrappedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant