Chapitre 20 - L'enfer

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Nul ne savait à quoi ressemblait la mort, ni s'il y avait véritablement quelque chose ou quelqu'un à associer à ce qui n'était, peut être, qu'un simple concept inventé par une humanité trop orgueilleuse pour admettre sa finalité brute et dénuée de magie.

Mais cette même humanité faisait peut être aussi partie d'un infiniment grand où les épreuves connues sur terre, n'était qu'une étape à franchir, parmi tant d'autres, pour obtenir la seule chose qui compte vraiment.

Et l'unique moyen d'acquérir cet ultime savoir, était d'en payer le prix fort.

Toutefois, il arrivait que certaines âmes soient appelées à se présenter aux frontières de la vie ou aux portes de la mort, tout dépendait du côté duquel elles se trouvaient déjà, sans jamais pouvoir franchir la limite ainsi fixée.

S'offrait, alors, à eux, la possibilité de voir.

Voir, comme ils regarderaient au travers une fenêtre d'une petite maison enchantée, l'immense jardin verdoyant à l'extérieur, tout en se confrontant à une porte sans serrure, ni poignée et pourtant particulièrement bien scellée. Impossible d'entrer, impossible de sortir. Seulement la possibilité de voir, de sentir et d'entendre.

Et le côté où l'âme se trouvait, se jouait très souvent aux dés. Un pur hasard dans lequel une déité se cachait surement, contrôlant toutes les faces cachées d'une seule et même pièce et s'amusant des multiples chemins proposés à l'univers.

Ce fut ainsi que Minerve, cœur du monde pulsant sous les étoiles, posa un regard brillant de curiosité, sur un jeune homme endormi, à l'étage d'une charmante petite maison.

Il allait se réveiller, car elle avait besoin de lui.

Dans cette guerre sans repos, la déesse avait terriblement besoin de soldats.

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Un hurlement puissant s'engouffra dans son cerveau puis traversa violemment tout son corps, faisant vibrer son cœur comme jamais, et s'arracha de lui en ravageant rageusement sa gorge et ses lèvres.

Cloud cria à s'en exploser les poumons, ensemble, d'un coup d'un seul, comme s'ils n'avaient été que de vulgaires ballons de fête foraine.

Transpirant à grosses gouttes, il avait peur, il avait mal et surtout, il ne comprenait rien. Assis dans un lit qui n'était pas le sien, dans une chambre qu'il ne reconnaissait pas et certainement dans une maison inconnue, son esprit se perdait dans sa fragile mémoire, à la recherche d'une quelconque explication.

La dernière image qui lui revint, fut celle de son amie, blanche comme un cadavre, rouge comme une âme cruellement torturée, dont le sang avait imbibé ses vêtements, en même temps que ses mains.

Trois... C'est le nombre de tes amis qu'il faut sacrifier... Pour que tu viennes...

Un nouveau hurlement vint raisonner dans tout son cortex, se percutant sur chacune de ses parois, l'obligeant à prendre sa tête entre ses mains, pour la serrer et l'empêcher d'exploser.

Sa respiration était douloureuse et il ressentit un besoin terrible en oxygène. Manquant de tomber du lit, il se dirigea vers la fenêtre pour l'ouvrir... Sans succès. Son incompréhension ne fit que monter d'un cran lorsqu'il redoubla de force pour tirer sur l'ouverture, sans pour autant faire ciller la moindre de ses huisseries. C'était pourtant une fenêtre en bois avec un verre simple. Mais elle ne tremblait même pas sous sa colère. Etait-elle en béton armé pour ne souffrir d'aucun craquement?

Cloud abandonna l'idée de l'ouvrir et, la pression se faisant toujours plus forte dans sa poitrine, se dirigea hors de la chambre, pour se retrouver sur un petit pallier avec un escalier.

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