Chapitre 39 - Confiance

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VLAM!

Ca, c'était le bruit que pouvait faire une porte, rageusement claquée à la figure d'autrui.

Autrui qui pouvait être, par ailleurs, un brun qui la sentait pas du tout, cette conversation, de toute façon. Pourtant, il avait essayé d'emballer l'information avec des fleurs, aux pétales roses. Des camélias, qui ne poussent qu'en hiver, dans les contrées du Wutai, et qu'il avait cueilli lui-même, avant de rentrer.

Mais cela n'avait pas suffit.

Pas plus que son sourire contrit et ses yeux qui, d'habitude, la faisaient chavirer. D'habitude.

Non, là, il l'avait simplement vu se morceler. D'abord intérieurement, avec ses pupilles qui s'étaient agrandies de terreur, à l'entente de ses mots, puis extérieurement, lorsque tout son corps s'était retrouvé submergé par les tremblements, prenant fermement conscience de tout ce qu'il venait de dire.

Et quand il avait voulu l'apaiser, ne pas la laisser sombrer, en s'approchant d'elle pour la prendre dans ses bras, elle s'était brutalement ressaisie pour s'enfermer dans sa chambre. Lui claquant la porte au nez.

VLAM! Donc.

Tout seul dans le couloir, Zack, épaules affaissées, bras ballants, camélias têtes en bas, incarnait à cet instant, le désespoir le plus brut.

Que dire? Elle avait raison de lui en vouloir. Retourner à Midgar, dans l'antre du diable, avec pour toute équipe, son cadet auquel elle tenait tout aussi chèrement, faisait passer ce plan pour une simple trahison envers leur nouveau rêve.

Car il ne rêvait plus seul. Ils rêvaient à deux.

Et cette simple pensée fit monter son angoisse d'un cran.

- Aerith... Ouvres moi...

- Vas t'en!

La réponse fusa au travers cette maudite porte en bois, et manqua de le désarçonner. Car il était à deux doigts de lui obéir, et de disparaitre. Après tout, c'était peut être ce qu'il savait faire de mieux.

Mais il n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit, que la porte s'ouvrit de nouveau.

- Att...

La suite de ses mots fut étouffer par un torse chaud et puissant, dont les bras la serrèrent fermement contre lui. Aerith n'eut d'autres choix que d'abdiquer, n'ayant de toute façon pas la réputation d'une colère tenace.

- Je suis désolé... Je ne pourrais rien construire avec toi en sachant cette menace constante et si proche de nous...

Zack senti les poings de la jeune femme se refermer sur son pull. Elle n'était pas d'accord. Alors il pencha un peu plus sa tête vers elle pour enfouir son visage dans sa nuque, et souffler un vent de douceur.

- Je reviendrai... Je te le promet.

- La dernière fois aussi, tu m'avais promis de revenir...

Ce sera différent. Voilà ce qu'il avait envie de lui répondre. Mais en réalité, lui-même doutait de leur entreprise avec Cloud. Ils avaient beau être d'anciens Soldats, avoir été au delà de tous les autres dans le domaine de l'expérimentation, demeurés les plus grands rivaux de Sephiroth... Face à la mort, ils n'étaient rien.

- La dernière fois, je n'avais pas conscience du monde dans lequel je me jetais. J'étais tellement naïf... Aerith, je ne suis plus le même aujourd'hui, et tu le sais.

La jeune femme s'écarta doucement, mais fermement de lui à ses mots, et il décida de ne pas résister, ouvrant ses bras pour la laisser s'éloigner. Contre toute attente, elle ne pleurait pas. Mais son regard semblait figé dans une torpeur qu'il ne lui connaissait pas. Elle fit quelques pas jusqu'à la fenêtre de la chambre, devant laquelle elle croisa les bras.

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