Chapitre 40 - Crépuscule

53 4 2
                                    

L'aiguille courbe et affutée pénétra dans la peau avec une telle finesse que l'expression "précision chirurgicale" prenait ici, tout son sens. Faisant des allers et retours, elle dessinait une ligne parfaite, de la clavicule à l'humérus.

Erik était calme, concentré sur sa tâche.

Il venait de terminer son opération, celle qu'il devait faire sur l'épaule de Reno, et était soulagé que tout ce soit finalement bien passé. Car la partie avait été mal engagée, avec un patient qui refusait catégoriquement d'être plongé en sédation profonde.

C'était pourtant pas faute d'avoir été prévenu par Elena. Mais quand même. Jamais il n'avais vu le roux réagir de la sorte. Lorsqu'il avait parlé d'anesthésie générale, car il ne fallait absolument pas qu'il bouge pendant la longue intervention, Reno s'était liquéfié. Littéralement.

- Comment tu te sens?

Il terminait son dernier point de suture, avant de se retourner pour déposer son matériel et récupérer un pansement adapté. Connaissant l'animal, deux protections valaient mieux qu'une.

- Ca va.

Un bref coup d'œil dans sa direction permis à Erik de comprendre que son jeune ami fuyait tout simplement son regard. Soit il avait peur des aiguilles, et tentait tant bien que mal de rester concentrer sur un point lointain, soit sa terreur s'ancrait bien plus profondément dans ses tripes.

Et le Doc misait sur la seconde option. Reno était solide, réputé pour n'avoir peur de rien, ou si peu. Surtout pas d'une aiguille, dans tous les cas.

- Elena m'a dit que tu faisais de nombreux cauchemars, ces derniers temps... Tu veux en parler?

Le roux soupira et tourna enfin son regard dans sa direction. Même si, en réalité, il ne regardait que son épaule.

- Je préfère pas. Tu as fini?

- Ouais. Tâches de rester tranquille le temps que la cicatrisation se fasse. Et comme j'ai du réparer des ligaments, une fois l'anesthésie dissipée, tu risques d'avoir mal. Donc...

- Ca ira. Merci.

Erik regarda Reno se redresser, pour s'assoir sur la table et en descendre. Ne voyant que son dos, il resta là, inquiet, à se demander ce qui lui arrivait.

Depuis qu'il était revenu sans son ami, le jeune homme s'était totalement refermé sur lui-même. Plus sombre et plus violent. Voilà l'impression qu'il dégageait aujourd'hui. Même si, pour l'heure, il était toujours resté incroyablement calme, hormis des crises de tremblements intenses.

Le médecin, qui n'était pas psychiatre, avait toutefois déjà vu ces symptômes, il n'y avait pas si longtemps. Heureusement qu'il n'était plus dans sa clinique, mais au Wutai, entouré de nombreux guerriers et toujours à proximité de Vincent.

Parce qu'il pressentait méchamment que des mesures de contention risquaient de s'imposer bientôt.

____

Les lourdes pattes des chocobos frappaient le sol dans une cadence parfaite, s'encrant profondément dans la terre, avançant sans jamais déraper.

Marchant d'un pas soutenu, ils portaient sur leurs dos, sans broncher, deux cavaliers emmitouflés dans d'épais manteaux.

Cloud et Zack avaient découvert que Bill et Chloé n'avaient pas quitté la région, refusant d'abandonner leurs amis à plumes. Ils attendaient cependant qu'un navire leur soit affecté, pour Costa Del Sol, sur lequel ils pourraient embarqués tout leur troupeau, sans exception. Mais il leur fallait patienter. L'évacuation des habitants de Kalm et de Edge continuait et restait prioritaire.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Aug 19 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Nobody KnowsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant