Chapitre 25 - Réveil

52 3 1
                                    

- Tout va bien! D'accord? Oui j'ai une tête qui te revient pas, mais je t'assure que tout va bien!

- Mais c'est pas possible d'avoir autant force après avoir frôlé la mort!

- La gamine convulse! Je sais pas quoi faire?!

Au milieu de cris, de questions, de menaces, de bip agités et de voix paniquées, la salle initialement plongée dans un silence propre au sommeil et aux états stabilisés, venait de subitement sombrer dans l'horreur de l'incompréhension et de la peur.

- Tiens! Tu la mets sur le flan et tu lui envoies ça dans la cuisse ! Dépêches!

Rude attrapa au vol une seringue remplie d'un liquide translucide, qu'il coinça entre ses dents, le temps de mettre sur son côté valide, Yuffie, avant de la reprendre entre ses mains, d'arraché le capuchon de protection et de faire ce qu'on venait de lui ordonner, sans réfléchir. Pendant qu'il maintenait la jeune fille dans une position sécurisante, il entendait l'apocalypse derrière lui.

- Elle est là! Regardes, bon sang! Elle est en sécurité et toi aussi! Arrêtes d'essayer de me tuer avec tes yeux, toi et moi, on sait que ça ne peut pas marcher!

- Dites! Un petit coup de main ce serait pas de refus! 

Reno laissa tomber sa lutte bruyante avec un Soldat fraichement réveillé et mal luné, pour se jeter au secours d'Elena, qui n'arrivait pas à empêcher que Vincent ne se lève. Ce dernier, enfermé dans un profond mutisme, semblait chercher quelqu'un.

- Laissez-le la rejoindre! Physiquement, il est en meilleur état que les autres et c'est à cause d'elle qu'il a perdu la tête, si j'ai bien compris. Alors on va éviter de le frustrer sur ce point!

- Mais... Qu'est ce qui se passe?

Erik, qui désintubait avec précaution le miracle numéro un, prénommé Aerith, sous les yeux grands ouverts et quelque peu paniqués de cette dernière, tourna légèrement la tête à l'entente de cette voix incertaine.

- T'es bien le seul à te réveiller sans mettre le boxon, toi. Comment tu te sens?

- Je sais pas trop... Fatigué, c'est sur...

Johnny ne comprenait rien de la scène qui se déroulait dans cette salle. D'un œil, il avait reconnu Vincent comme la masse sombre et mutique qui s'était déplacée jusqu'à un autre lit, avant de s'effondrer à moitié dessus, dans une plainte déchirante. De l'autre, il reconnaissait Reno, Elena et Rude qui luttaient contre un homme brun, jeune à priori, dont le torse, nu, était recouvert d'un épais bandage qui laissait toutefois apparaitre un nombre impressionnant d'ecchymoses. D'après ce qu'il voyait, cet homme avait une force telle, malgré son état, qu'il semblait repousser sans trop de mal les trois Turks affairés à le maintenir sur le lit.

- Cherches pas à comprendre, t'en as raté beaucoup trop depuis ton petit séjour dans les souterrains. Et nous demande pas de t'expliquer, on est, nous même, complétement largué. Là. Doucement. Tout va bien.

Le médecin laissa la jeune femme se remettre de ses émotions, toussant sous la sécheresse de sa gorge, toujours allongée dans son caisson, mais parfaitement réveillée. Il allait se tourner pour s'intéresser un peu mieux à l'état de Johnny, quand une main, fragile mais étonnement ferme, l'attrapa par le poignet.

- Il... 'soin... aide...

Sa voix n'était pas revenue. Aussi, Erik ne percevait qu'un léger chuchotement dégagé au prix d'un effort qui paraissait incommensurable. 

- Qui?

- Raaah! Mais laissez moi! Je ne suis pas en sucre!

Le médecin releva la tête en direction des nouveaux éclats, pour remarquer qu'une brochette de Turk venait tout simplement d'être renversée comme un vulgaire jeu de quilles. Une ombre vint rapidement rompre sa vision et Erik plongea dans les abysses d'un océan agité par un orage chargé d'éclairs.

Nobody KnowsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant