˚₊‧꒰ა ☆ ໒꒱ ‧₊˚
La femme prit la parole d'un ton désinvolte, ce qui contrastait avec les propos qu'elle était sur le point d'énoncer, évitant tout contact visuel avec son interlocuteur :
"J'ai perdu mon père, l'homme en qui je voyais la réussite et le futur. J'ai perdu ma dignité et mon intimité par la suite, perdant en même temps le peu qu'il me restait de la personne que j'étais. La vérité, Ren, c'est que je ne pense pas être une bonne personne.
Petite, je voyais les fillettes de Konoha toutes joyeuses, avec de belles familles et de belles robes, je les enviais. J'étais jalouse de ne pas avoir ces belles choses, j'étais jalouse de ne pas avoir une famille qui me prêtait réellement attention. Ils disaient que j'étais bruyante et casse-pieds alors je balançais les critiques avec de la haine et de la rancœur pour exprimer mon désespoir. Personne ne voulait me comprendre. Ils voyaient seulement le côté violent de ma personne sans même se poser de questions, néanmoins, une personne méchante ne devient jamais méchante sans raison.
Ma noirceur se propageait autour de moi à une vitesse fulgurante tandis que j'essayais tant bien que mal de me raccrocher à l'espoir, en vain. Je détruisais tout autour de moi tel un ouragan, peut-être étais-je maudite comme me le répétait le monde entier depuis ma naissance.
Peu après, on me surnommait "Le Diable de Mori" et j'étais fière de ce surnom au début. Je me disais que si les gens me voyaient comme un diable, alors cela voulait dire que j'étais puissante et que la peur que j'inspirais était un gage de réussite pour prouver à quel point je pouvais être sanguinaire. Puis j'ai réalisé à quel point cela était péjoratif, c'était sûrement Sasuke qui me l'avait fait remarquer, je ne sais plus vraiment.
L'espoir quittait mon corps jusqu'à laisser mon esprit en ruines et je devenais folle à essayer si fort de me raccrocher à ne serait-ce qu'une ficelle à grimper, à ne serait-ce qu'une raison de continuer. J'ai eu cette raison, mais maintenant, je ne suis plus indispensable. Si je pars, tu serais sûrement meilleur que moi, et le monde irait mieux. Je ne suis pas une bonne personne, Ren, je te jure, malgré mes efforts, je suis si horrible...
J'ai honte de la personne que je suis. Je n'ai jamais fait de mal à un animal ou à un enfant, alors pourquoi me suis-je permise de prendre la vie d'adultes ? Je ne peux plus rejeter la faute sur les autres dorénavant. Tout cela est seulement de ma faute. Oui, de ma faute. La jalousie et la haine ont trop pris sur moi, à présent je suis cassée.
Reste auprès de moi, ne me laisse pas comme les autres m'ont laissé. Mais si tu restes, je te briserai, je ne veux pas détruire de belles choses de nouveau. Tu as l'air si beau et tu es si doux, tout le monde t'apprécie et c'est compréhensible. China a sûrement été généreuse envers toi, elle t'a gâté, elle n'a jamais répondu à mes prières...
Je déteste être moi et ne pas être toi, et j'ai si peur qu'un jour je me réveille et que tu aies peur de moi comme tout le monde a eu peur de moi. Qu'ai-je fait ? S'il te plaît, je t'en supplie, répare-moi, dis-moi ce qui ne va pas chez moi, je ne veux pas devenir comme Akira, je veux être forte et belle et admirable comme ces femmes que l'on idolâtre, je veux être fière et heureuse pour compenser toute la souffrance que j'ai vécue... Je veux tellement cela."
Un étroit appartement rempli de moisissure, des placards vides, une pièce abandonnée, voici où la jeune Mi-Ko vivait depuis sa plus tendre enfance. En effet, ses parents l'avaient laissée tomber bien tôt. Elle avait donc dû s'habituer à la solitude et à la chétiveté qui s'accroissait de plus en plus dans sa vie. Ce n'était pas une manière de vivre pour une fille si candide, mais elle n'avait pas vraiment le choix. Mi-Ko avait donc choisi de cacher sa souffrance d'une manière peu conventionnelle : par la haine. Elle le savait très bien, la haine attire la haine, mais que pouvait-elle faire d'autre ?
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Masquerade - Sasuke x OC
FanfictionTW : Violences physiques, mentales et sexuelles. Descriptions et mentions de viols et de violences. "Je me disais que si les gens me voyaient comme un diable, alors cela voulait dire que j'étais puissante et que la peur que j'instorais était un gag...