PARTIE 11 : Le domicile conjugal

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NDEYE MAGUETTE NDIAYE 🎤

Depuis l'annonce du mariage, ma mère est devenue surexcitée. Elle ne fait que rentrer, sortir, s'habiller et faire les boutiques.

Je l'attends dire à ses amies au téléphone : "Je suis très occupée car mon unique fille doit rejoindre bientôt le domicile conjugal.".

Je suis la concernée alors que je n'ai même pas le droit de donner mon point de vue sur le sujet.

Mes cousines aussi viennent à la maison me féliciter et m'apporter des cadeaux. Je veux bien leur dire que tout cela me déplaît mais après ma mère viendra me dire que je l'ai humilié. Donc le mieux à faire c'est de me taire et de subir.

Quant à mon père, il ne me parle plus depuis qu'on a eu cette altercation. Quand je le salue, il regarde ailleurs et ne me répond pas.

Les seules personne qui se soucient de mes états d'âme sont mon frère Mass et ma cousine Léna.

Mass me réconforte autant qu'il peut et Léna est toujours là avec moi en m'épaulant comme une sœur et en me donnant des conseils.

Je n'ai pas de sœur certes mais avec elle dans les parages je n'en manque pas. J'ai trop de chance d'avoir ma Léna.

DEUX SEMAINES PLUS TARD....

J'agis à contre cœur en ce moment car je ne veux plus vivre avec mes parents. Ils me traumatisent, ils m'empêchent de respirer et le plus grave c'est qu'ils me mettent une pression insupportable.

Cette nuit, je rejoins la maison de mon supposé mari Amir. Qui l'aurait cru ? Si on m'avait dit cela des mois en arrière, j'aurais juré ne jamais accepter cette situation.

Maintenant, que puis-je faire pour empêcher tout cela vu que je vis dans un monde où mes mots sont considérés comme ceux d'un enfant de trois ans ?

La tête couverte d'un lourd pagne, je suis assise entre Léna et <<badiène Daba>> (tante Daba) dans une voiture en direction de la maison familiale d'Amir.

Ah si Lamine était toujours vivant, je crois que les choses auraient été bien différentes.

Pourquoi a-t-il fallu que Dieu m'arrache mon bien aimé Lamine ? Cet homme était la seule personne qui m'aimait et me comprenait sur cette terre. Notre relation était vraiment fusionnelle.

J'aurais vraiment aimé tenir aujourd'hui notre bébé, le fruit de notre amour mais le destin nous joue parfois des tours.

L'arrêt brusque de la voiture et le bruit que j'entends m'alertent que nous sommes arrivés chez Amir.

Je ne vois rien à cause du pagne, c'est ma tante Daba qui est en train de me guider.

Soudainement, on me fait asseoir dans la cour pour la pratique des rites du mariage genre les traditions et consorts avant d'entrer dans ma nouvelle chambre.

Par la suite, j'ai rejoins ma chambre et j'y ai trouvé Amir qui m'enlève le pagne de la tête et me regarde avec des yeux brillants.

La chambre déborde de monde et les gens prennent des photos. Je suis quasiment sûre que les photos ne seront pas belles car je n'ai pas souris une seule fois. J'ai la tête ailleurs.

On nous sert du <<lakh>> Amir et moi et selon la tradition, on doit manger ce plat ensemble. Pour ne pas paraître bizarre devant la famille d'Amir et les invités, j'en ai mangé un peu.

Tout ce monde finit par partir après les rituels traditionnels.

Léna et tante Daba sont restées mais dans une autre chambre.

Une promesse perdue Où les histoires vivent. Découvrez maintenant