ELS

chapitre 34: Il va bien

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Chapitre 34: Il va bien

Son stresse montait petit à petit, recouvrant sa peau de chair de poule et faisant vibrer la terre et les pierres autour des ses pieds.

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Il porta son pouce à sa bouche et commença à se mordre l'ongle, suivant avec de plus en plus d'attention le combat qui se déroulait devant ses yeux.
Gentiane lui parlait sans que les mots n'atteigne son esprit, tout ce qui comptait pour lui, c'était que Coria et Acamas venaient de tout deux lancer une attaque vers le prince qui se retrouva à parer leurs deux épées avec la sienne. Il dû reculer d'un pas et il trébucha sur un morceau de bois qui servait de réserve pour le feu.
L'épée de Coria glissa sur celle du prince, provoquant un bruit horrible et se dirigea vers le genou de Simon. Les trois combattants comprirent en même temps que la lame allait blesser le prince, Violine, lui, avait déjà réagit.
Les lourdes racines des arbres environnants s'élevèrent or de la terre avec violence et repoussèrent Acamas et Coria alors qu'une d'entre elles rattrapa le prince avant qu'il ne tombe trop près du feu.

Violine laissa échapper un soupir de soulagement en capturant le regard du prince dans ses prunelles violettes. Son cœur s'était arrêté durant quelques secondes et son souffle l'avait étranglé lorsqu'il avait brusquement intimé aux arbres de bouger.

Le prince regarda un long instant autour de lui. Ses deux adversaires désarmé et enroulé autour d'épaisses racines et lui-même assis confortablement sur l'une d'elle.
C'est lorsqu'il vit l'air paniqué de son El qu'il fit le lien et lui souris tendrement.
"Je vais bien."

Les arbres tout autour d'eux se redressèrent, semblant soupirer de soulagement en même temps que Violine avant que leurs racines ne reprennent délicatement leurs places.

Il va bien...
Violine se répéta plusieurs fois ces trois petits mots, s'abreuvant d'elles et calmant son cœur effréné.

Le prince avait incarné tout son univers en si peu de temps qu'il en avait le vertige lorsque ces pensées venait effleurer son esprit.
Il inspira une grande bouffée d'oxygène, remerciant la terre d'avoir si vite réagis et de s'être plié à sa volonté sans résistance.

"Je suis vraiment désolé... je n'ai pas fait exprès et-"
"Tout va bien, Coria. Ce sont les risques des entraînements avec des armes aussi dangereuses. Je ne compte pas le nombre de fois où j'ai dû appeler un médecin pour mes blessures."
Simon avait levé les bras, dans un geste d'apaisement envers la jeune maître d'arme qui semblait vraiment désolée du danger qu'elle avait fait encourir au prince.

Elle devait le protéger, pas le blesser...
Elle ferma les yeux en soupirant. Ses bras et ses côtes lui faisaient mal. Les racines que Violine leur avait envoyées lui avaient presque rompu la cage thoracique.
Son regard dériva seul vers le El aux yeux parme qui ne prêtait attention à rien d'autre que le prince.
Il détaillait son visage avec une telle intensité qu'elle crut rêver. Il semblait à la fois graver tous les petits détails du visage de Simon dans son esprit et défier l'univers entier de lui enlever cette vision qui semblait le remplir d'apaisement et de bonheur.

"Violine !"
Se dernier sursauta, encore mal habitué à se nom encore relativement récent. Il se tourna vers Gentiane qui avait attrapé sa main et s'affairait à déserrer ses doigts.
Il avait fini par enfoncer ses ongles dans ses paumes à force de serrer les poings et trois petites marques en croissant de lune y étaient apparues.

Le prince s'approcha d'eux et prit la main du jeune El de celles de Gentiane. Il espéra que son geste ne soit pas perçu comme quelque chose d'étrange et se rassura en se rappelant qu'il avait tout de même une formation en médecine et que rien n'était plus naturel pour un médecin d'ausculter les blessures de son patient.

La petite voix dans sa tête qui lui rappela que vert sauge, en qualité de El de bois, avait sûrement eu une formation semblable à la sienne mais ne s'était pas précipitée pour retirer la main de Violine de celle de Gentiane.

"Tu veux que je te désinfecte la main ? Ou tu préfères utiliser ta cendre ?"
"Je... euh... et bien..."

Tout se qui tournait en boucle dans la tête de Violine s'était le fait que son prince allait bien et qu'il était en train de caresser le dos de sa main avec son pouce. Il n'y avait que ça qui importait dans tout l'univers. Ça et ses deux iris noir au pupilles extrêmement dilatées.

Le prince sourit, un sourire tendre qui pansa les angoisses de Violine. Il tira sur sa main et le força à le suivre jusqu'à l'arrière du chariot ou il l'invita d'un geste de la main à s'asseoir.
Violine hissa ses fesses sur le véhicule tout en observant Simon prendre le nécessaire pour désinfecter les trois minuscules plaies sur sa main. Son prince se frotta les mains avec la pâte translucide qu'il reconnut immédiatement, les souvenirs de sa première soirée au château et de Simon à genoux entre ses jambes pour le soigner lui revinrent.

"Tu peux me faire un peu de cendre ? Je la trouve beaucoup plus efficace."
Le jeune El s'exécuta immédiatement et sa main fut recouverte de la fine poudre noire en un rien de temps. Simon se mit à masser doucement les blessures pour la faire pénétrer.

"Pourquoi n'as-tu pas appliqué ceci sur ta cuisse le soir ou tu es arrivé au château ?"
Le prince semblait, lui aussi, avoir fait le parallèle entre leur première interaction et l'instant présent.

"Ça ne marche que pour les petites blessures qui ne saignent pas beaucoup. Ma cuisse était déchiquetée, on ne voyait même plus mes anciennes cicatrices en dessous."
"T'es anciennes cicatrices ?"
Violine serra les lèvres, il avait dit cela sans réfléchir. Il était à présent anxieux à l'idée de devoir expliquer ce qu'il avait voulu dire.

"Oui... Lorsque mon père est mort, un peu avant ma naissance, ma mère a perdu peu à peu l'esprit et j'ai été mis sous la garde de la doyenne de mon village..."
Violine se frotta l'arrière de la tête, les mots étaient difficiles à trouver.

"Celle qui trouvait que tu étais une malédiction ?"
Violine hocha la tête.
"C'est la première fois que je raconte ça... À vrai dire je n'en ai jamais eu l'occasion."

Un silence s'installa, Violine cherchait difficilement ses mots et le prince se demandait comment il pouvait lui faire comprendre qu'il n'avait pas à se presser pour lui raconter ses souvenirs douloureux.

"En fait-"
"Ne te sent pas obligé de me raconter si tu ne te sens pas près. Je peux comprendre que tous les souvenirs ne soient pas faciles à raconter."
"Ça va je crois. J'ai confiance en vous... Vous m'avez sauvé la vie."
Le prince releva brusquement la tête et planta ses iris dans celles du jeune El.
"C'est pour ça que tu voulais absolument prêter allégeance envers moi ?! Tu as rembourser ta dette à la seconde où tu m'as sauvé des griffes de Barbeson."
"Et après cela ? Vous m'avez sauvé la vie deux fois."
"Je t'ai seulement plongé dans l'eau."
"Si vous ne l'aviez pas fait, je serais mort."

Un nouveau silence s'installa. Le prince ne comprenait pas le dévouement de Violine. Violine ne savait pas l'expliquer au prince. Ils se regardèrent un long moment, les vagues tumultueuses dans les yeux noirs de Simon fascinait le jeune El au point qu'il s'approcha sans se rendre compte que leurs visages n'étaient plus du tout a une distance conventionnelle.

Ils déglutirent en même temps.

Le prince se hissa sur la pointe des pieds pour s'approcher, le noiraud était un peu plus haut que lui, perché sur le chariot.
Simon remarqua avec amusement l'instant exact où le jeune El sortis de son intense réflexion pour se rendre compte de sa proximité avec lui. Il vit les pupilles de Violine se dilater à l'extrême, occultant presque toute la couleur parme de ses iris.

Il vit sa langue rose passer délicatement contre sa lèvre inférieure et ne supporta pas un instant de plus les derniers centimètres qui les séparaient.