chapitre 36: Éclat surnaturel

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Chapitre 36: Éclat surnaturel

Il rêvait de remplir cette toile de couleurs qui, malgré tous leurs défauts, étaient composée de loyauté, persévérance, liberté et délicatesse.

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Assis en tailleur, face au prince dans la même positions, Violine se racla la gorge, géné d'être incapable de trouver la meilleur façon d'expliquer se qu'il s'apprêtait a faire au prince.

Expliquer l'importance des anciens dieux dans leurs chants et chuchotement servant à invoquer et contrôler les éléments ?
Raconter les mythes aboutissant à la création de l'univers ou à la scission entre Humains et Els ?
Expliquer en quoi la pleine lune favorise le lien entre les Els et leurs éléments ?

"Tu préfères que je te pose des questions ?"
Violine hocha rapidement la tête, reconnaissant de l'intervention du prince.

Ils s'étaient éloignés du camp après avoir prévenu Acamas de leur absence. Le général avait simplement fait un petit signe de la tête, pas le moins du monde inquiet que le prince s'éloigne de lui.
Il avait été terriblement impressionné par les pouvoirs de Violine, il ne s'en faisait absolument pas quant à la sécurité de l'héritier.
Gentiane et vert sauge, quant à eux, s'étaient également éclipsé chacun de leurs côtés et ils les avaient croisés non loin l'un de l'autre, se préparant également à honorer leurs éléments respectifs.

Violine et Simon s'étaient assis au bord d'un vieil arbre mourant dont les racines et le sol autour de lui était gorgé de mousse moelleuse.

"Pourquoi n'avons nous pas rejoint Gentiane et Vert sauge ? Et nous allons faire quoi concrètement ? Pourquoi pendant la pleine lune ? Et-"
"Je ne suis pas vraiment un bon professeur, donc si vous m'accablez ainsi de question je n'arriverais jamais à me rappeler de toutes."
Les deux jeunes gens se sourirent un instant avant que Violine ne reprenne la parole.

"Lorsque l'on communique avec nos éléments, il nous faut beaucoup de concentration et de calme. Généralement nous préférons le faire seul."
"Tu veux que je te laisse tranquille alors ?"
Le prince sembla soudainement bien moins assuré, gêné à l'idée d'imposer sa présence, qui plus est potentiellement gênante, à Violine.
"Non non ! Je veux essayer de vous apprendre, je veux que vous découvrirez le sentiment que ça fait..."

Le jeune El se racla la gorge. Le regard emplis de doute du prince lui avait désagréablement tourdu son estomac. Il se sentait idiot d'avoir fait penser au prince, même si ça n'avait été qu'une seconde, que sa présence lui était dérangeante.

"Alors... pour les autres questions..."
Il repris, chassant ses pensées et son sentiment de culpabilité qu'il ne connaissait que trop bien.

Il avait dû s'excuser d'exister toute sa vie, alors la boule d'émotion désagréable dans son estomac, il la connaissait particulièrement bien.

"Je vais d'abord créer une zone neutre de toutes énergies parasite et après nous, enfin, je vais essayer de vous apprendre à le faire avec moi. Mais si vous n'y arrivez pas ce n'est pas grave parce que je me doute que ça n'est pas un exercice très facile et-"
"Violine."
Coupé dans son monologue qu'il aurait pu continuer ainsi pendant très longtemps, il ferma la bouche et déglutit.

Si sa peau mate avait été un poil moins sombre, le prince aurait remarqué que Violine rougissait jusqu'à la racine des cheveux.

Le soleil disparaissant lentement derrière le lac qu'ils pouvaient encore apercevoir en contre bas, rendant l'instant intime et doux.

"Si tu pars du principe que ton élève ne vas pas y arriver, ça ne va pas le mettre en confiance du tout."
Le prince lui lança un sourire malicieux au jeune El qui sentit ses joues rougir de plus belle.
"J-je suis désolé... euhm... alors, il faut que je reste concentré pendant les prochaines minutes... je répondrai à vos questions après."

Simon hocha vivement la tête, ayant hâte de voir ce que Violine allait faire.
Ses bras se levèrent gracieusement et ses doigts dansèrent quelques instants dans l'aire.

La végétation se mit soudainement à réagir aux chuchotements silencieux de Violine.
Un cercle de différentes plantes se forma tout autour d'eux. Un mélange de fleurs, ronces, feuilles, herbes et racines entremêlés émergea en un éclair.

Le cœur battant à toute allure, le prince ne savait plus où regarder. Ses yeux faisant des aller et retour entre la végétation dense qui formait un cercle parfait d'environ un mètre de haut autour d'eux et le visage détendu de Violine dont les lèvres pleines se mouvaient rapidement et les paupières était à peine entre ouverte.
Le jeune El semblait dans un monde à part, le prince frissonna, perdu entre l'incompréhension, l'appréhension, l'ébahissement et le ravissement.

Soudain, la végétation prit brusquement feu. La chaleur vive les entoura rapidement et les flammes dévorèrent les plantes pendant quelques longues secondes avant qu'une pluie diluvienne n'apparaisse de nul part et éteigne le feu aussi vite qu'il avait calciné le cercle de plantes.

Tout ceci n'avait pas dépassé d'un millimètres les contours que les plantes avaient tracés et le prince, qui venait en quelques secondes, de presque expérimenté l'immolation suivis de la noyade, resta interdit, les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte.

La chaleur du feu était encore sur la peau de ses bras et il était trempé jusqu'à l'os. Son cœur tambourinait dans sa cage thoracique et sa respiration saccadée ne se stoppa brutalement que lorsqu'il aperçut l'expression métamorphosée de Violine. Il déglutit, ses yeux glissant sur le visage tendu du jeune El.

Se dernier pesta intérieurement contre le vent qui lui résistait encore.
Les éléments étaient venus à lui avec facilité et il avait enchaîné les étapes facilement. Et alors qu'il espérait terminer en beauté, les vents n'avaient pas, comme à leurs habitudes, l'intention de répondre favorablement à ses chuchotements. Il fronça les sourcils, redoublant d'effort et sentant les vents résister de moins en moins facilement à ses incitations.

Contrôler le vent était la chose la plus frustrante que Violine connaissait. Il virevoltait autour de lui, s'appliquant à résister un maximum à la moindre sollicitation.
Après de longues minutes qui finirent de laisser disparaître le soleil derrière eux, une bourrasque lui répondit enfin et il relâcha enfin sa respiration qu'il avait coupé sous l'effort de sa concentration.
Le vent s'intensifia autour d'eux, excédé d'avoir plié sous la volonté de Violine. Il tournoya violemment élevant les restes de plantes calcinés dans une tornade prisonnière du cercle dans lequel ils étaient toujours.

La petite bande de tissu faiblarde qui tenait les cheveux de Violine en queue de cheval basse lâcha et sa crinière sembla soudainement exploser autour d'eux, ses longues mèches noires fouettant l'air sous les yeux émerveillés du prince.

Ce dernier ne savait plus ni où donner de la tête ni s'expliquer tout se qui venait de se passer en à peine quelques minutes. Sa tête semblait picoter, lui provoquant un violent frisson qui hérissa l'entièreté de ses poils et couvrant sa peau de chair de poule. Son cœur battant encore plus rapidement que quelques minutes auparavant.
Il n'en croyait pas ses yeux, fixant Violine, ses cheveux qui volaient dans tous les sens, ses iris qui semblaient plus violettes que jamais et son visage éclairé par une lueur magique sortie de nul part.

Il était beau. Splendide même.
Les éléments autour de lui le gorgeant d'une aura puissante qui réveillait chaque cellule du corps du prince et sentait la chaleur et les fleurs.

Perdus dans sa longue contemplation, le prince ne remarqua pas immédiatement que Violine avait cessé de chuchoter et avait reposé ses mains sur ses jambes pliées.
Ses immenses yeux parmes brillant d'un nouvel éclat surnaturel rivés dans l'abysse noir et dense des iris du prince.

ELSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant