chapitre 16: Unicité

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Chapitre 16: Unicité

Ils ne pourraient pas dire qui avait posé les lèvres sur celle de l'autre, ni qui y avait immédiatement répondu.
Mais leur baisé fut brutal, leurs respirations se melèrent et leurs doigts agrippèrent leurs vêtements froissés.

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Ils se raccrochaient désespérément aux lèvres de l'autre. Priant pour ne pas que l'un d'eux fuis cette échange.

Mais qu'est ce qu'ils faisaient ? Qu'est ce que cela pouvait bien vouloir dire pour le prince ? Pour Violine ?

Simon remuait brutalement ses lèvres sur la pulpe généreuse que lui offrait Violine. Il avait l'impression que ses lèvres caressaient les pétales souples d'une jeune rose. Il pencha la tête, approfondissant le baisé en posant sa main sur le visage brûlant du El.
Ses long doigts caressèrent la douce peau de sa joue tandis que leurs bouche se mouvaient l'une contre l'autre.

Violine enfonçait ses ongles dans le dossier de la cosseuse derrière lui, son cerveau bourdonnait et un milliard de données tournaient en boucle dans son esprit. Elles glissaient toutes avant qu'il ne puisse les retenir, il s'appliquait à dévorer les lèvres sucrées et moelleuses du prince aussi avidement qu'un fruit défendu. Il n'y avait que ça qui comptait. Le prince, leurs lèvres soudées et leurs respirations qui se mélangeaient dans le minuscule espace qui les séparait encore un peu.

Lorsque leurs poumons en feu les forcèrent à se séparer, le prince garda un long instant son front collé contre celui de Violine.
Son cœur ne semblait pas vouloir se calmer. Il passa sa langue contre ses lèvres irritées par l'assaut de Violine tout en lançant un regard brûlant de désir vers celui-ci.
Le El haletait tout autant que lui, les pupilles si dilatées qu'ils semblait avoir les yeux noir. Il n'y avait plus qu'une fine ligne de mauve et la démarcation ondulée du blanc nacré qui bordait ses iris.

Simon ne sentait pas les battements de son cœur perdre en vitesse. Il était aussi épuisé qu'après un entraînement sportif. Ses poumons le brûlaient et sa trachée lui faisait mal à force de faire passer autant d'air dans son corps.
Il regarda encore une fois la bouche de Violine. Elle était plus sombre que la sienne, bien plus pleine et douce aussi. Il ne se rendit même pas compte que son pouce avait rejoint la lèvre inférieure du El.
Il caressa un instant celle-ci, appréciant la souplesse de sa peau bronzée. Il frotta son ongle sur sa surface, tandis que Violine observait chacune des petites irrégularités du visage clair du prince.

Il se délecta encore une fois de la vision de ses grains de beauté, ils formaient des petits points sombres qui semblaient créer un chemin vers ses lèvres.
Le El attrapa tendrement la main de Simon, enlaçant ses doigts à celui-ci, avant de s'avancer encore une fois vers son visage.

Le prince ferma les yeux en sentant les doux baisers humides de Violine, qui suivait les contours de sa mâchoire dessinée avant de descendre plus bas, une fois arrivé à la base de son cou, juste entre sa peau laiteuse et le col tordu de sa chemise, il inspira l'odeur parfumé du prince. Se délectant du mélange subtil entre la fragrance musquée de son odeur corporel et celle plus agressive de son parfum alcoolisé.
Le prince frissonna, serrant instinctivement le corps du El dans ses bras et plongeant son visage dans la cascade noir que formait ses cheveux.

"Ne me laissez pas devenir un poids pour vous, mon prince."
Celui-ci ne répondit pas, resserrant un peu plus sa prise autour des bras de Violine.
"Laissez-moi faire ce voyage à vos côtés, je vous protégerais. Je ferai en sorte que vous puissiez accomplir votre devoir."
"Violine..."
"Vous pourrez m'étudiez, vous répondrez à tellement de questions sans réponse !"

En relevant la tête, le prince aperçu avec stupéfaction une larme couler le long de la joue de Violine.
"Ne m'abandonnez pas... s'il vous plaît."

Le prince glissa sa main sous le menton du El avant de prendre en coupe son visage entre ses mains.
"Je viens de te proposer de t'enfuir. De rentrer chez toi."

Il s'arrêta une seconde pour essuyer délicatement la larme qui venait d'atteindre la mâchoire de Violine.
" Et toi tu préfères devenir mon escorte ?"

Violine déglutit, sentant une boule d'émotion remonter dans sa gorge. Il détestait penser à son passé tumultueux. Il préférait aller de l'avant et oublier les jours orageux. Malheureusement, ses blessures ne perdaient pas de temps pour ressurgir à n'importe quel moment, pinçant douloureusement son cœur.

"Je n'ai pas de chez moi... j'étais seul au abords de la frontière humaine quand on m'a trouvé."
Il reprend une vive respiration qui lui arrache la trachée. Comment de simples mots peuvent-ils faire si mal ?

"Je n'ai pas de famille, ou en tout cas elle ne m'as jamais considéré comme tel. Mes yeux sont maudits par les dieux."

Le prince fronça les sourcils. Comment pouvait-on passer à côté d'une telle unicité ?
Qu'avait-il pus bien subir pour que son visage s'assombrisse à ce point en évoquant seulement à demi-mot son passé ?

Le prince laissa tomber ses mains avant de reculer délicatement, s'éclipsant de l'étreinte qu'ils n'avait pas achevée.

"Violine, tu semble épuisée. Je vais me retirer..."
Il fit un pas vers la porte avant que Violine ne le retiennent encore une fois.

"Attendez ! Vous ne m'avez pas répondu ! Laissez-moi vous accompagner !"
"Tu as conscience que tu devra prêter serment d'allégeance éternelle envers moi pour faire partie de ma garde personnelle ? Que tu sera le seul à porter ce titre ?"

Face au visage encore convaincu de Violine, le prince sentit les muscles de son corps se crisper. N'avait-il donc aucune considération pour sa liberté perdue ?
Même si personne ne l'attendait, n'est-il pas mieux de vivre libre ?
Simon ne put s'empêcher d'ajouter une phrase avant de poser sa main sur la poignée ocre de la porte.

"Que les Els ne font pas ce genre de choses ?"

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