chapitre 29: Itinéraires

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Chapitre 29: Itinéraires

"Fait moi plaisir Gérard, fou moi se pauvre con dehors."

Le dénommé Gérard, un petit homme enrobé vêtu d'un tablier taché de gras, haussa négligemment les épaules et fit un simple signe de la tête. Immédiatement, les deux gorilles postés à l'entrée furent appelés par une jeune serveuse et traversèrent la salle en un éclair.

༺༻

"Je ne suis vraiment pas d'accord avec ce qui vient de se produire. C'est exactement ce que je redoutais, je suis sensé être en première ligne, pas resté derrière à ne rien comprendre à la situation ! Je..."
"Violine."

Le prince posa sa main sur l'épaule du El pour l'inciter à s'asseoir.

"Coria était bien suffisante pour gérer ce genre d'idioties, crois moi Violine. Je ne vous aurais jamais laissé seul si j'avais eu le moindre doute en ce qui concerne la sécurité de Simon."

Les membres du groupe s'étaient mis d'accord pour que tout nomme le prince par son prénom en présence d'autres personnes, évitant ainsi les rumeurs.
Simon avait encore un peu de mal avec cette familiarité mais voyait volontiers le bon côté des choses lorsqu'il entendait Violine prononcer son prénom à voix haute sans qu'il ait à le torturer.

"Il pourrait y avoir une armée ayant prêté serment dans cette taverne, là n'est pas la question."
"Je sais, je sais... Nous trouverons d'autres alternatives pour les prochains arrêts dans les villages. En attendant, pouvons-nous manger, s'il te plaît ?"

Violine inspira profondément en hochant simplement la tête, difficile de dire si le général le regardait ou non, et ça lui était franchement complètement égal.
Le jeune El n'avait vraiment pas apprécié le fait que le prince ait dû intervenir. Il ne savait pas ce qu'il aurait bien pu faire si Acamas n'était pas arrivé plus tôt, et il détestait profondément le doute qui l'avait envahit, l'espace de quelques instants.

Quelques minutes passèrent, le groupe avait volontiers changé de sujet et alors que Coria évoquait leurs arrêts pour la nuit, le prince se pencha vers Violine qui n'avait pas bougé d'un poil.

"Il y a un morceau de pain en face de toi sur la table..."
Violine posa maladroitement ses doigts sur le meuble en bois pour atteindre la nourriture alors que le prince reprenait:
"Ou alors nous pouvons nous éloigner avec une assiette pour que tu puisses manger convenablement... Nous n'avons qu'à rejoindre les chevaux ?"

Violine secoua la tête.
"Du pain me convient très bien mon prin-"

"Simon."
"...Pardonnez moi... Je ne voudrais pas croiser l'homme qui importunait Coria ou tout autre danger éventuel en votre compagnie."
"Tu aurais les yeux libres, ici il y a bien une petite armée ayant prêté allégeance mais tu es le seul avec qui j'ai envie de partager un repas aujourd'hui..."

Le prince venait de traîtrement prendre Violine par les sentiments. Comment pouvait-il dire non à une telle demande ?

"Bien. Je vous suivrai, mon p- Simon."

Le prince aimait beaucoup voir Violine lutter contre ses habitudes, et il pouvait entendre des mots qui lui tordaient délicieusement le ventre... les deux simples mots "mon Simon" tournèrent en boucle dans son esprit pendant tout le trajet silencieux jusqu'aux écuries ou leurs cheveux et la calèche avait été placés.

Ils s'installèrent un peu en retrait du bâtiment, afin d'éviter les odeurs désagréables et Violine retira enfin son bandeau.
Ses yeux lui firent mal un instant, habitué à l'obscurité, et il fronça les sourcils dans une grimace que le jeune prince trouva particulièrement attendrissante.

ELSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant