A la redécouverte de sa terre

586 19 1
                                    


 Elliel passa le printemps, l'été, l'automne et l'hiver avec Radagast, découvrant bien des choses merveilleuses avec lui, retrouvant une certaine joie enfantine au contact du magicien simple et joyeux. Le printemps revenant, il se remit ensuite en route. Il regagna l'Anduin, le longeant vers le sud tranquillement pendant un long moment, traversant le Champs des Iris pour finalement arriver en Lorien. Il s'engagea dans les bois elfiques avec joie, heureux à l'idée de revoir sa sœur, ses grands parents et Haldir. Ce fut sur celui-ci qu'il tomba en premier alors que sa garde patrouillait à la frontière. Quelle ne fut pas la surprise du blond en le voyant arriver monté sur son grand cerf blanc mais il fut absolument ravi. Le soir même, il arrivait à Caras Galadhon, accueilli comme un roi par sa famille et les elfes de la Lorien. Tous avaient appris le retour du petit fils de leurs Seigneurs et tous en avaient été ravis mais le revoir en personne fut aussi royalement fêté ce soir là.

Elliel passa deux années complètes en Lorien, Galadriel ayant rassuré Elrond sur le périple de son cadet par leur lien spirituel. Réfléchissant au phénomène, Elliel avait pris conseil auprès de sa grand mère pour finalement parvenir à user du même genre de télépathie. Son premier contact fut pour son père qui en fut très heureux, soulagé de pouvoir ainsi garder contact avec lui malgré la distance. L'exercice était laborieux pour le mage mais Galadriel assura que cela deviendrait plus aisé avec le temps et l'expérience. Depuis son départ de Fondcombe, Elliel avait aussi régulièrement prit le temps de méditer sur la magie planant partout, l'analysant et apprenant à la connaître. Au plus le temps passait, au plus il s'exerçait et au mieux il sentait les différents pouvoirs présents partout en Terre du Milieu. Et lorsqu'il était descendu vers la Lorien, son attention s'était portée vers l'est de la forêt où une présence lourde, sombre et oppressante semblait régner. Profitant de son séjour dans le domaine de ses grands parents, il avait passé beaucoup de temps à projeter son esprit vers cet endroit, voulant en savoir plus alors qu'une inquiétude lointaine grandissait en lui. Dol Guldur, c'était là que tout se passait. La forteresse s'y trouvant était censée être abandonnée pourtant, il y sentait une ombre puissante et grandissante. Il tenta d'en savoir plus en projetant son esprit vers elle pour l'analyser. Seulement, à chaque fois qu'il le faisait, une douleur froide enserrait son cœur, l'empêchant de respirer et le mettant à mal. Cela lui infligeait à chaque fois de violents malaises et cela ne lui disait rien de bon, lui faisant froid dans le dos. Il garda pourtant ses inquiétudes pour lui alors que sa grand mère ne semblait pas ressentir le moindre malaise vis à vis de la veille forteresse. Se disant que c'était l'ancien pouvoir noir qu'il y avait eu là bas autrefois et qui s'y entêtait qui lui faisait cet effet, il décida de ne pas trop s'en faire.

Après deux ans, il reprit la route de nouveau, son envie irrépressible de voyager toujours bien présente. Il longea encore l'Anduin vers le sud, prenant ensuite vers l'est pour traverser les Terres Brunes puis les Terres Sauvages où il s'attarda longuement, finissant pas les connaître par cœur. Durant ce voyage, il put mainte fois sentir la présence sombre et froide du Mordor au sud veillant à ne pas s'en approcher plus qu'il ne le fallait. Il traversa finalement Dorwinion pour arriver à la mer de Rhun où il eut la surprise de rencontrer les mages bleus, Alatar et Pallando. Il resta avec eux longuement, les découvrant alors que même les autres Istari ne savaient que peu de choses d'eux. Les deux magiciens le gardèrent avec eux avec joie, sentant en lui le pouvoir d'Ilùvatar.

Lorsqu'il sentit qu'il devait s'en aller bien des mois plus tard, Elliel prit vers le nord, longeant la rivière rouge, Carnen, puis Celduin, la rivière vive. Il remonta jusqu'au long lac qu'il longea par l'est, observant Esgaroth de loin sans y mettre un pied. Il aimait la solitude à laquelle il s'était habitué, elle lui ouvrait l'esprit et lui permettait de voir des choses qu'il n'aurait pas vu autrement. Il affinait ses sens, sentant mieux que jamais la magie présente partout. Il voyait tout, il affûtait son esprit, méditant souvent longuement. La seule compagnie de son cerf lui suffisait. Il avançait au grès de ses envies et de son instinct s'arrêtant parfois un moment dans les endroits qui lui plaisaient ou qui attiraient son attention. Il ramassait parfois des matériaux qu'il trouvait, fabriquant de petites choses alors qu'il avait toujours une sacoche d'outils avec lui. Il adorait cette vie de liberté à faire ce qu'il voulait, quand il voulait. Il observait sa Terre et tout ce qu'il s'y passait, attentif à chaque chose, plus éveillé que jamais. Il écoutait le vent qui lui murmurait à l'oreille, la Terre grondant sous ses pieds, l'eau chantant dans les rivières... la Magie, la Terre du Milieu, les éléments, les plantes et les créatures vivantes lui racontaient tout ce qu'il avait besoin de savoir.

Mage d'IlùvatarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant