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- CHANTAL NDIAYE -

Une fois, deux fois, trois fois, ce jeu commençait vraiment à me mettre sur les nerfs.

Mais comme une accro j'allais réessayer jusqu'à passer ce niveau, sauf que je me rends compte que je n'ai plus de vie. Ça affiche 25 minutes à attendre avant de pouvoir rejouer.

Je souris tout en désactivant la wifi. Il suffit juste d'avancer l'heure ou de changer la date pour refaire le pleins de vie.

Dieyna: c'est a mon tour de faire le dîner ?

Je me retourne vers Dieynaba qui venait de se lever du lit tout en s'étirant

Moi: une fois mais pas deux chérie

Elle rigole: ça marchait bien au début

Moi: en tout cas c'est bien ton tour aujourd'hui.

Elle: tu viens m'aider ?

Je réfléchis deux seconde avant de hocher la tête, dans tout les cas je n'ai rien a faire, alors autant lui tenir compagnie.

On s'achemine vers la cuisine, je tire une chaise de la table a manger et m'assois en attendant qu'elle me dise quoi faire.

Ça fait exactement deux mois qu'on est en vacances et trois semaines que je suis ici, chez ma tante paternelle. Au début c'était bien, j'avais rien a faire et la plage est a proximité. D'ailleurs c'est bien l'une des raisons pour lesquelles j'ai voulu venir passer les vacances ici, sinon l'ambiance ne change pas vraiment de chez moi.

Maintenant que la période du "ganalé" pour dire l'accueil est passé, je suis traité comme membre à part entière de la famille donc je participe aux tâches. Je cuisine 2 jours sur 4 en alternance avec Dieynaba et les jours ou on cuisine on s'occupe aussi de la vaisselle. Pour le ménage ma tante a engagé un boy pour le faire, il passe tout les matin.

Faut dire que les vacances c'est la fiesta pour cette dame. Elle ne fait rien vu qu'on cuisine et sors presque tout les soirs généralement pour ses tontines. Mais bon, c'est aussi le cas de ma mère hein.

Dieyna: tu préfères éplucher ça ou aller à la boutique ?

Je dépose mon téléphone et tire le bol vers moi. C'était juste des pommes de terres et des oignons. Je préfère ça que aller à la boutique.

Ce n'est pas si loin mais disons que marcher jusqu'au coin de la rue c'est trop pour moi. On habite dans un quartier résidentiel ou presque toutes maisons se ressemblent, il y a très peu de boutiques et encore c'est plus des supérettes qu'autre chose.

Elle rigole tout en sortant, de toute façon elle le savait très bien. Je ne sors presque jamais sans elle. Il y a un groupe de mec qu'elle connait qui squatte tout le temps devant la maison voisine. Si je passe devant eux je suis sûre que je vais les ignorer et ils vont me faire chier, avec elle ça passe crème, elle sais faire la conversation.

J'enfile mes écouteurs et mets mon son a fond avant de me mettre à la tâche.

Après deux trois chansons, la musique s'arrête. Je jette un coup d'oeil sur mon téléphone pour le remettre en marche et remarque El Hadj le grand frère de Dieynaba qui était derrière moi.

El Hadj: elle est où Dieyna ?

Moi: a la boutique. Tu voulais quoi ?

Lui: de l'eau.

Je me lève et ouvre le frigo pour en sortir une bouteille d'eau puis je sors un verre d'un placard avant de me retourner pour lui donner.

Il était déjà assis alors je l'ai servit puis je me suis rassise en activant de nouveau la musique pour continuer ce que je faisais.

" 𝑀𝒜𝒞𝑅𝒪 „Où les histoires vivent. Découvrez maintenant