Naïa

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Cela faisait maintenant plus d'une heure que nous étions au centre du village à préparer tout le matériel de chasse du peuple. Aonung et Neteyam étaient côte à côte en train d'aiguiser des bâtons en bois gigantesque. Shan, Alley et moi étions chargés d'aller récupérer tout les arcs et fléchettes afin de les rassembler sur le sable. Toutefois, je dois avouer que c'était plutôt Shan et Alley qui s'en chargeait. Moi, je restais plantée là, sur le sable, près des deux garçons Na'vis qui se déchênait sur les bâtons. Tsireya, Kiri et Tuk devaient s'occuper des ensembles de guerre ainsi que du traçage de guerrier sur le visage. Une fil interminable se postait devant eux pour se faire "tatouer" guerrier. 

Je voyais bien que la tension était lourde. Très lourde. Personne ne riait, personne ne s'amusait. Tous étaient sérieux, menaçant et je dirais même que certains étaient nerveux. C'était incroyable. J'avais une peur ardente qui ne cessait de se creuser au bas du ventre. Insupportable. 

- Voilà, on a fait le tour ! Shan couru vers nous avec des arc et fléchettes qui faisaient deux fois sa taille. Il les lança au milieu, en se relevant essoufflé de les avoir portés en courant. 

Neteyam ne répondit pas, le fixant d'un coin de l'oeil, comme s'il le dévisageait. Aonung remarqua cette tension, donnant un coup de coude à ce dernier, pour l'inciter à parler. Mais rien ne vint. Il se mit donc à rire, puis il se pencha à son oreille pour lui dire quelque chose. Je vis Neteyam se tourner vers lui, en le regardant de manière nonchalante et menaçante. Je ne savais pas ce qu'il lui avait dit, mais ce n'était pas le moment de m'attarder dessus. 

- Naïa t'es correct? Surtout n'ai pas peur, d'accord? Il s'avança vers moi et m'enlaça dans ses bras. Surprise par ce geste, je ne lui rendit pas son câlin. Face aux Na'vis, je vis Neteyam me fixer dans les yeux. Allant de moi à Shan. Soudain, l'éclat dans ses yeux qui était présente s'éteignit, laissant alors place à un regard sombre, profond et je dirais même vide

- Tu vas où crétin?! 

Je vis Neteyam se lever brusquement, laissant les bâtons sur le sol, en quittant les lieux. Shan me lâcha en regardant la scène qui avait lieu devant nous. 

- Ça ne te regarde pas abrutis! Il parti d'un pas rapide, comme s'il était impatient de quitter le bord de la mer, où on se trouvait. 

Neteyam était intriguant. Intriguant et mystérieux, tel une forêt dans le coeur de la nuit. Je devais découvrir cette forêt. Je voulais la découvrir. Je décida donc de faire une chose que jamais je n'avais faite auparavant. J'allais sûrement le regretter, mais il fallait que je le fasse. 

Laissant les autres seul derrière moi, je me mis à marcher droit vers Neteyam qui ne cessait de courir vers le fond. Mes pieds étaient un automatisme. Ils écoutaient à présent que mon cerveau, ne laissant place à aucun autre ordre de la part de mon corps. 

- Naïa, où vas-tu??! Je ne me retourna pas, continuant à avancer, dévouer et impatiente. Neteyam tourna sa tête vers l'arrière et lorsqu'il vit que je le suivait, il ouvra grand les yeux et se mit à courir, comme s'il s'échappait. Comme s'il me fuyait, moi. 

Je marcha longtemps avant de le voir devant sa tente, essoufflé. Il se tourna vers moi lorsque j'arriva enfin sur la toile qui menait aux habitats, laissant des petits rebondissements à chaque pas. Il me fixait, je le fixais. On ne disait rien, comme si on savait déjà de quoi il s'agissait. Je m'avança jusqu'à arriver à cinq centimètres de lui. Puis je sentis la tension qui devenait palpable de plus en plus. Il ne me regardait pas, cette fois. Sa tête était baissé au sol. Il avait un visage sérieux. Il ne parlait pas. Je ne savais pas quoi faire. C'était malaisant et réconfortant tout à la fois. On aurait dit qu'une simple présence de l'un d'entre nous nous suffisait. Une simple présence pouvait nous détendre, nous réconforter. Comme si on était complémentaire. 

AVATAR-THE WAY OF WATER: 𝒑𝒐𝒘𝒆𝒓 𝒐𝒇 𝒍𝒐𝒗𝒆 𝒂𝒏𝒅 𝒔𝒐𝒍𝒊𝒅𝒂𝒓𝒊𝒕𝒚 𓆉Où les histoires vivent. Découvrez maintenant