*Ceci n'est pas vraiment un poème, seulement un texte qui peut être vu comme poétique. Il n'a pas de titre, comme il n'a pas de limites. Je l'ai écris alors que j'étais assise dans une salle de travail, aux milieux des jeunes de mon âge. Et j'ai déversé ma haine.*
Seule. Seule devant cette jeunesse dont je ne fais pas partie. Devant cette jeunesse qui m'écœure parfois, me dégoûte souvent et me fait honte. Devant tant de vulgarité, d'immaturité et d'irrespect constant, je me perds. Les mots qui me parviennent me donnent envie de vomir, d'autres me donnent envie d'hurler de colère et de consternation.
Devant ce langage qui s'animalise et se démembre peu à peu, ces quelques traces de civilisation qui s'éparpillent. Devant cette vision uniforme qui répète le même mouvement à l'infini, tous les même, tous pareils. Devant la destruction violente et inconsciente de la personnalité, de l'individualité pour devenir un ensemble.
Un ensemble de la même couleur, de la même forme. Un ensemble qui se croit fort, qui croit ses droits infinis, jusqu'à ce qu'il heurte la limite. Les insultes fusent, devenues des mots doux, des phrases d'affection, des compliments, des épées camouflées en plumes qui perdent de leur tranchant et ne suffisent plus à briser la couche de glace que tous ont construit autour d'eux.
Je ne suis pas moi, je suis nous. Les visages qui se tordent, se colorent, deviennent parfaits, bien symétriques, bien maquillés, mais qui n'existent que dans ces fils de données volatiles qui régissent tout. Ces espaces sociaux hors du physique et du réel qui pourtant, détruisent à petit feu cette jeunesse vieillissante.
Cette jeunesse qui se fiche de tout, qui se dit libre et forte alors qu'elle se cache derrière des identités modifiées, des corps caricaturés, des relations superficielles. Tout n'est que poussière. Il ne suffit que d'un coup de hache et l'arbre parasité s'écroule, ses branches se coupent, ses feuilles fanent et disparaissent, et ses racines retrouvent la lumière. Il ne suffit que d'un coup sur la table pour que les verres se brisent et que l'eau s'échappe, libre.
Il ne suffit que d'une brique pour que le mur s'effondre.
Je suis habituellement plutôt modeste, mais je doit m'avouer que je suis assez fière de ce texte. Il n'a rien de structuré ni de bien écrit. Il reflète seulement mes pensées à ce moment précis, ma haine face à cette jeunesse qui détruit tout, qui se fiche de tout, qui ne fait rien et qui ose râler en retour.
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Un brin de poésie
PoetryVoici un petit recueil de quelques uns de mes poèmes, écrits à des âges différents, selon l'humeur et l'inspiration qui dictent mes mots. Rien de bien prétentieux, seulement du partage. Car les mots, au delà de la communication, permettent tant de c...