Chapitre 9

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J'étais debout. Je regardais un écran. Dessus il y avait des chiffres, des schémas, des diagrammes et des je ne sais quoi. Il y avait aussi des photos, des photos d'adolescents. Je reconnaissais Minho et Newt, il y avait également Gally, le regard ferme. Je regardais ma montre. J'étais pressée. Je regardais autour de moi, il y avait quelques adultes en blouse blanches qui étaient eux aussi penchés sur des ordinateurs. Je regardais la porte plus loin, c'était l'heure, je devais me dépêcher. Je m'y engageais sans que personne ne me remarque. J'entrais dans une salle avec des machines et un lit, une sorte de brancard au milieu et des lumières fantomatiques. Deux machines l'entouraient et sur ce lit il y avait une personne. Un garçon. Il avait seulement douze ans. Petit, cheveux bouclé et joufflu. Je m'en approchais doucement, j'étais debout près de lui. Je devais me dépêcher, je devais continuer, il devait se souvenir ! Aucun d'eux ne se rappelait quand ils étaient réveillés, peut-être que quelqu'un ayant un jeune âge pourrait mieux se souvenir... J'avais tout fait pour qu'il soit pris, rien n'allait être facile mais il fallait tenter. J'avais de la chance que la grande scientifique ai acceptée sans se douter de quelque chose. Les scientifiques n'allaient pas tarder, je devais vraiment faire vite. Alors je recommençais le processus une énième fois et commençais comme je l'avais toujours fait :

-Chuck, Chuk ! Chuck souviens-toi, je t'en supplie souviens toi ! Tu t'appelles Chuck. Chuck !

 

   J'ouvrais les yeux, la respiration sifflante. Tout le monde dormait, enfin je crois. Chuck n'était pas si loin, dormant paisiblement et ne se doutant de rien. C'était de ma faute s'il était au Bloc, c'est moi qui avais voulu le faire venir à cause de son jeune âge ! Je me retournais vivement quand j'entendis Fry, le cuisinier, le lever en sursaut. Il était en sueur et semblait essoufflé. Il s'aperçut que je l'observais curieusement et il me fit signe avec sa main que ce n'était rien. Il déglutit difficilement et m'expliqua :

-Je me réveille comme ça presque tout le temps. Mais je ne me souviens jamais pourquoi.

   J'ouvris grands les yeux, une vision, un flash venait de refaire surface :

   La même pièce, le même brancard, les mêmes lumières et un autre adolescent allongé. Fry y était, je lui criais dessus :

-Réveille-toi ! Fry ! Tu t'appelles Fry ! Il faut que tu te souviennes ! Fry !

   Je me retournais pour voir la porte, on ne pouvait pas m'entendre à l'extérieur, je continuais de lui crier son prénom et d'autres choses encore.

   Je me relevais aussi vite que je le pouvais, marchand vers le centre du Bloc et laissant Fry seul. Je reprenais ma respiration, mon asthme s'aggravait. Je voyais Minho et Alby se dirigeaient vers moi, je devais vite reprendre une respiration régulière, ils ne devaient se douter de rien, surtout si j'avais enfin une chance de retourner dans le Labyrinthe. Mes poumons se remplirent doucement et quand les deux garçons arrivèrent à ma hauteur je respirais à nouveau normalement. Aucun des deux ne se doutait de quelque chose. Ils me saluèrent d'un signe de tête, comme c'était la coutume ici, et Alby me prévient :

-J'accepte. Je n'ai pas demandé pourquoi à Minho, mais c'est d'accord. Cependant tu reviens vivante.

   J'hochais la tête.

-Je veux te voir revenir avant que les portes ne se referment, c'est d'accord ?

   Je ne lui répondis rien.

-Tu vas avoir l'équipement des Coureurs, on ne dira rien pour le moment aux autres, mais je veux que tu reviennes, saine et sauf. Sinon c'est moi qui viendrais te chercher.

-Pourquoi ? , laissais-je échapper.

-Il y a quelques Blocards qui s'attachent à toi, notamment Newt mais également Chuck. Personnes ne lui prêtait vraiment d'attention et c'est la première fois que je le vois aussi...

-Souriant. , compléta Minho.

-C'est d'accord.

-Très bien. Eh Minho, tous les deux !

   Le concerner hocha la tête. Je mis mon équipement de Coureur et j'attendis devant les portes, seule avec Minho.

-Pourquoi Alby tient tellement à ce que je revienne ? Je ne crois pas que ce soit « l'attachement de Chuck » qui le décide.

-Il a peut-être des souvenirs, comme moi.

   J'ouvris grand les yeux face aux portes qui s'ouvraient. Une simple vision, une seule : Alby allongé sur un brancard. Les scientifiques sont penchés dessus et moi je suis derrière une vitre, croisant les doigts pour... qu'il se souvienne. Je secoue la tête et commence à courir aux côté de Minho, tournant à gauche et s'engouffrant dans le Labyrinthe.

   C'est peut-être deux heures plus tard que nous sommes en train de tourner, de courir et de souffler. Ma respiration est régulière et ni Minho ni moi ne parlons, c'est vrai, qu'est-ce que l'on se dirait de toute façon ?

   Newt ne m'ignorait plus et Minho avait décidé de faire de même. Ils ne me posèrent aucune question, aucun des deux et je leur en étais reconnaissante.

   On arriva à un carrefour et je vis, sortit d'un interstice entre le mur et le sol, une patte métallique et des boyaux. Minho me regarda.

-C'est un Griffeur. Un Griffeur mort, le premier je crois. S'il te plaît, je voudrais vraiment savoir.

-Savoir quoi ?

-Alors, c'est toi qui là tué ?

   Je ne pouvais rein faire, ni nier ni mentir, alors je me contentais de lui avouer la vérité :

-Oui.

La ChanceuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant