Chapitre 5

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On commençait à tourner, formant un cercle délimitant les limites de la foule. Tout le monde nous regardait dans un silence total et Gally savait très bien que j'avais l'intention de me défendre. Ma respiration était régulière, pire encore que ça, je ressentais comme de l'excitation. L'adolescent essayait de me déstabiliser :

-Alors, tu as échappé à des créatures là-bas ?

   Je ne lui répondais pas, c'était devenu une habitude chez moi. Pourtant il continuait :

-Tu sais, de grandes bêtes, avec une longue queue et au bout une espèce de dard.

   Sa voix voulait m'inspirer la peur.

-Tu leurs à fuis ? A moins que tu ai eu la chance de leur échappé. C'était toi qui avais crié hier, n'est-ce pas ?

   On continuait toujours de tourner.

-J'étais dans la forêt, près des portes fermé et je t'ai entendue. Je ne savais pas ce que ça pouvait être... c'est toi avoue !

   Je ne remarque que maintenant la forêt. On continue toujours de tourner.

-Oui c'était moi. , lui répondis-je avec hargne.

-T'es qui ? Pourquoi t'es venu ?

   Gally voyait que je ne répondais pas, alors il grimaça et s'écria :

-Si tu ne veux pas parler de ton plein gré je vais être obligé de t'y forcer !

   Il courut vers moi, le dos vouté, et m'entoura la taille de ses bras pour me faire tomber avec une telle vitesse que je n'eus pas le temps de réagir. Mes poumons se vidèrent sous le choc mais ils se remplirent vite et correctement, je n'angoissais pas, non au contraire : j'étais sûr de moi ! Il se releva, voulant me donner un coup de pied dans le ventre que j'esquivais en roulant sur moi-même. Le groupe recula de quelques pas pour nous laisser plus d'espace. Je me relevais en vitesse afin de pouvoir parer d'éventuels attaques. Il souriait, presque mesquinement. Il regardait la foule en s'écriant :

-Et alors, les encouragements ils viennent tout seul ?

   Peu de personnes applaudir mais elles s'arrêtèrent quand je fis la même attaque à Gally qu'il m'avait fait subir. Cependant je n'avais pas assez de force pour le mettre à terre et je me retrouvais et donner toutes mes forces pour pousser Gally, lui glissant sur l'herbe, ma joue écraser contre sa côte. Il riait en regardant les garçons :

-Hein, elle essaye de faire quoi là ?

   Une colère que je ne connaissais pas m'envahit et soudain je m'arrêtais pour prendre du recul et en me tournant fit voyager mon pied dans son ventre. Il se plia sous la surprise, à son tour vidé de ses poumons, mais se releva plus vite que je n'en l'aurais crus capable. Lui aussi rougissait de colère, il ne devait pas avoir l'habitude à ce genre de chose. Il courut vers moi mais j'évitais ses mains de justesse et il alla s'écraser sur le sol, la tête la première dans les brins d'herbe. Il se releva et je l'attendis. Il tenait toujours son couteau dans sa main et je le vis serrais encore plus sa poigne. Il n'avait pas vraiment l'air très content... Je ne lâchais pas mon (petit) couteau et pris appuis sur mes jambes. Je devais passer à l'attaque. On se mit à courir en même temps, parfaitement synchronisé, mais Gally était plus lourd et plus fort que moi alors il me fit tomber au sol, lui juste au-dessus de moi. Il voulut se relever mais j'entourais son ventre avec mes jambes que je serrais avec une force jusque-là inconnu. J'étais déterminé à ne pas lui laisser la victoire.

   Il sembla surpris et avec ma main libre je lui empoignais le poignet que je tordis pour qu'il lâche son arme, seulement il en fit de même avec moi et nous nous sommes retrouvés en corps-à-corps. On roula ainsi sur le sol, il essayait de se débattre mais je gardais mes jambes fermes, bien décidé à ne pas le laisser s'échapper. J'étais au-dessous de lui et il me prit mon visage dans ses mains pour me faire mal mais je réussis avec mon coude dans une de ses côtes à lui faire lâcher prise. Il laissa échapper un gémissement de douleur et j'en profitais pour lui offrir mon poing dans sa mâchoire.

   Je décide de lui faire grâce, je ne veux pas le tuer non plus, et je me relève, le libérant ainsi de mon emprise. Il se releva, avec plus de peine, un peu désorienté et bancal. Il se rapprocha de moi, plus furieux que jamais, comme si qu'il avait l'intention de me tuer.

   Je m'apprêtais à contre-attaquer quand une voix s'éleva de la foule :

-STOP !

   L'adolescent en question fit son apparition, il avait la peau sombre, des yeux marron, les cheveux rasé très court et une voix assez dur mais clémente, cependant qui ne laisser pas de place à la discussion. Gally le regarda droit dans les yeux mais le nouveau venue ne se démonta pas et le sermonna :

-Qu'est-ce que tu fais ? C'est notre deuxième règle : ne jamais frapper un Blocard !

-Mais ce n'est pas une Blocarde !

-Si, elle est au Bloc, donc si ! , lui criait-il.

-Mais Alby, elle ne vient pas de la Boîte ! Un Blocard est une personne venant de la Boîte et vivant au Bloc, elle n'a fait aucun des deux !

-C'est faux, elle ne vient peut-être pas de la Boîte mais à partir de maintenant elle vit ici : c'est une Blocarde.

   Il s'approche de moi et pose une main sur mon épaule, je me laisse faire.

-Bienvenue au Bloc !

   Je lui souris légèrement, lui murmurant un bref :

-Merci.

   J'étais donc dans le Bloc. Encore un mot qui me semblait familier... mais je n'ai aucune idée de la raison.

   Gally me regardait méchamment et juste avant de partir me lança :

-Tu as eu de la chance !

   Je me dirigeais avec Alby qui m'entraîner vers le centre, ignorant la remarque de Gally, et croisais le regard de Newt, préoccupé, semblant réfléchir. Puis il partit sans rien expliquer, sans que je sache pourquoi j'avais la terrible impression que c'est moi qui le préoccupait. 

La ChanceuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant