Chapitre 1

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J'ouvris les yeux. Mes paupières étaient encore lourdes. J'avais mal à la tête. J'étais recroquevillée sur le sol. Le sol... dur, ferme, lisse : de la pierre. Je me relevais sur un coude, la lumière du soleil m'éblouissait. J'étais près d'un mur, un mur avec du lierre. Je devais sûrement m'être caché... caché pourquoi ? Aucune idée. J'essayais de me relever mais je m'aperçus que je ne pouvais pas m'aider de mon bras gauche, j'étais blessé, celui-ci était en sang. On aurait dit qu'il avait été tranché, sûrement par une lame... Je me relève péniblement, estimant les dégâts de ma blessure superficielle. Je tousse un peu, je suis couverte de poussière et... je... je ne me souviens plus. Je viens juste de me rendre compte que je ne me rappelle plus de mon prénom ! Je fais des efforts pour me rappeler de ce détail primordial. Je... je m'appelle... non impossible de me souvenir. Impossible. Je commence à regarder autour de moi. Ça aussi c'est une chose dont je ne m'en rappelle pas : je ne sais pas où je suis ni comment je suis arrivée là. Pourquoi j'ai une perte de mémoire ? Espérons qu'elle n'est que temporaire... Je me trouve... Mais où est-ce que je me trouve ? Des murs lisses en pierre, du lierre et c'est absolument tout ce que je vois ! Des chemins. Il doit y avoir une sortie, je suis peut-être dans un passage, qui sait ? En face de moi se trouve un mur, alors mon choix est simple : gauche ou droite. Je décide de tourner à droite. Ce n'est pas mon instinct qui me la dicté, juste l'envie de tourner à droite.

Des heures, oui cela doit faire des heures que je tourne. Je passe et repasse. Les murs me semblent partout identiques. Je suis dans un pêle-mêle de couloirs infinis ! Comment pourrais-je sortir de là ? Comment pourrais-je fuir ? Comment pourrais-je me rappeler qui je suis ? Je tiens mon bras d'une main mais ce n'est pas très pratique pour courir alors je laisse la douleur m'électriser le corps à chaque fois que mon pied gauche martèle le sol. Je souffle. Je n'ai ni point de côté ni essoufflement mais c'est le ralle le bol qui se manifeste. Je continue de courir à petite foulés. Les heurs passent, je commence à avoir soif et faim. Ah tiens, que c'est drôle, je n'ai absolument rien pour me revigorer ! Il fait plutôt chaud, il ne reste plus qu'à savoir si les nuits allaient être froides, voir glaciales... Justement, voilà le jour qui s'assombrit pour laisser place à la nuit. Nous verrons de ce qu'il en sera.

Je ne sais pas pourquoi mais mon instinct, je crois, me dicte de ne pas rôder quand le jour s'est couché. Ne pas continuer de chercher une issue. Ne plus courir, ne plus marcher, ne plus continuer. Juste m'arrêter. Bien sûr la fatigue fait aussi des siennes mais je n'en fait qu'à ma tête et continue malgré tout de courir à petites foulés. Il faut croire que mon caractère est plus fort que mon instinct de survie. Nous verrons bien par la suite.

Je fouille mes poches pour la premières fois : rien. Rien sauf un couteau. Oui un petit couteau avec une lame aiguisé. Sur le manche est inscrit des initiales : W.I.C.K.D. A quoi ces lettres correspondent-elles ? Je n'en sais rien. Je pense que l'avenir me le dira.

Je continue de courir, plus vite cette fois. Je me sens comme oppressée et... observé. Je sens une présence. Cette fois je n'en fais pas qu'à ma tête et je me cache contre un mur, les lierres me protègent des visiteurs éventuels. Il y a un creux et je m'y enfonce. Je sens mes paupières s'abaisser doucement mais un bruit me retint de tomber dans le sommeil. Une espèce de cliquetis. Sur la pierre lisse et froide. D'où je suis-je peux voir ce qu'il se passe, enfin de ma hauteur. J'entends encore le bruit, il se rapproche, doucement. Une respiration haletante se fait entendre. Puis je les vois... comme des pattes mécaniques, elles avancent doucement. Leur lueur argentée brille sous la lune déjà haute. Ma respiration s'accélère, je ne dois pas signaler ma présence. J'ai dû mal à m'arrêter, l'angoisse s'empare de moi et je n'arrive pas à remplir mes poumons comme il se doit. Je souffle un bout coup pour me calmer et m'arrête de respirer juste après : j'ai fait trop de bruit, les pattes se sont arrêtées juste devant moi. Mes yeux fixes les « jambes » de cette créature. La tension monte de plus en plus, j'ai dû mal à contenir le peu d'air que j'ai en moi. Je crois que je suis asthmatique... l'asthme. Ce mot m'est familier, j'en suis certaine ! Je dois avoir un début d'asthme, je pense que c'est ça. Tout va bien, je peux respirer normalement si je n'angoisse pas ou si une raison inconnue ne m'oppresse pas. Génial, il ne manquait plus que ça ! Les pattes sont toujours en face de mes yeux et puis elles commencent à s'éloigner. Je m'assure de ne plus les entendre pour laisser échapper un soupir de soulagement. Ma respiration est redevenue normal, merci. Je laisse mes paupières se fermaient et le noir m'envahir. Je ne comprends que trop tard que je vais m'endormir.

La ChanceuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant