Chapitre 8

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Newt. Voilà ce qu'il entendait sortir de ma bouche toutes les nuits depuis son arrivé ici. Il ne se trompait pas, c'était bien moi qui lui parlait, il le savait, il en était certain. Mais pourquoi ? Comment étais-ce possible ? Pourquoi ? Je ne me souvenais toujours de rien. Je ne savais pas si tout cela était la vérité.

   J'aidais les Encercleurs, ne trouvant rien d'autres à faire et ne croisant plus une seule fois le regard de Newt. On s'occupait des plantes. Je regardais souvent les portes avec l'appréhension que Minho et Ben ne reviennent pas. Si bien qu'à la fin de la journée je n'y tins plus et alla devant les portes. Chuck m'y rejoignit :

-Ils ne sont pas encore arrivé ?

-Non.

-N'y retourne pas.

   Je ne lui répondis pas.

-Je suis sérieux, n'y retourne pas !

   Je ne lui répondais toujours rien. Chuck me regardait mais je ne lui rendis pas son regard. La tension montait, l'angoisse de ne pas les revoir s'intensifiait et mon cœur s'accélérait. Il se passa de très longues minutes avant d'entendre enfin des pas. Minho et Ben arrivaient à petits trots. Ils passèrent devant nous, Ben nous fit un signe de tête et Minho ne regarda que Chuck. Mais qu'est-ce que j'avais fait encore ? Le plus jeune des Blocards souffla un bon coup avant de me dire :

-Allez vient, on va manger.

   Il était vraiment soulager mais moi je ne regardais que les portes. Elles étaient en train de se refermer. Ce n'est qu'à ce moment-là que je me rendis compte d'une chose : j'avais très envie de retourner à l'intérieur. Non pas que je voulais encore me battre contre des Griffeurs mais j'avais vraiment l'intuition qu'il fallait que j'y rentre, que je trouve une sortie, que je fasse tout pour ne pas rester bloqué ici.

   Les portes se refermaient petit à petit et mon envie de m'y enfoncer grandissait de secondes et secondes. Un vent nocturne fit voler les feuilles mortes qui se trouvaient dans le couloir et m'ébouriffa les cheveux. Chuck était déjà partie mais quand il vit que je regardais le couloir il s'arrêta pour voir ce que je comptais faire.

   Elles se refermaient de plus en plus et je fis un pas en avant. C'était maintenant ou...

-Tu viens ?

   Je ne me retournai pas, Chuck ne m'avait même pas surpris. Les portes se refermèrent. Et puis après quoi ? Si je trouvais la sortis qu'est-ce que j'aurais fait ? Retourner au Bloc pour aider les Blocards ou sortir seule sans rien leur dire et me faire passer pour morte ou lâche ? Je me retournais vers Chuck qui m'attendait et en marchand tranquillement vers lui je m'excusais :

-Je regardais. 

   Il mit sa sur le compte de la curiosité et je lui souris doucement, nous dirigeant tous les deux vers les autres Blocards car c'était l'heure du repas. Mais je remarquais quelque chose sur ma droite. Sur un des murs où se trouvait la porte principal. Je m'en approchais doucement. Il y avait des prénoms dessus, gravé sur la pierre.

-Qu'est-ce que c'est ? , demandais-je à Chuck en effleurant plusieurs noms du bout de mes doigts.

-Ça ? C'est pour se souvenir de nous, pour affirmer que nous sommes des Blocards. Ceux qui sont barrés c'est ceux... qui ne sont plus parmi nous.

   Je voyais que ce sujet le mettais mal à l'aise alors je repris mon chemin avec lui vers le repas.

   Fry était le cuisinier et alors que je lui tendis mon assiette il me demanda :

-Bon alors, d'où tu viens ?

   Il vit à mon expression que je n'étais disposé à lui répondre.

-Bon très bien, j'aimerais juste en savoir un peu plus sur toi. Tu ne sais pas comment tu es arrivé là ? , insista-t-il.

   Je ne lui répondais toujours pas.

-Bon juste ton prénom alors.

-Je ne m'en rappelle plus.

-Super. , fit-il en baissant la tête. Excuse pour toutes questions. Bon appétit.

   Je mangeais avec Chuck et Alby, Newt vint nous rejoindre. Il y avait de la chèvre au repas. On mangeait tranquillement quand je vis Minho sortir de la forêt et s'assoir à une table un peu plus loin. Il semblait plus avoir envie de réfléchir que de manger. Je finissais mon assiette, discutant avec les garçons quand, au moment où je m'y attendais le moins, un garçon brun aux yeux légèrement bridés vint nous rejoindre pour me dire :

-J'aimerais que nous parlions.

-Tu ferais mieux d'y aller parce que Minho risque de t'y amener de force. , me sourit Newt.

-Il n'a pas tort. , répondis ce dernier avec un petit sourire.

   Je suivis donc le chef des Coureurs dans la forêt. Il faisait sombre mais la lumière de la lune nous éclairait suffisamment. Il semblait réfléchir, faisant les cent pas devant moi puis m'expliqua :

-Je n'étais pas vraiment concentré aujourd'hui.

-Ah oui, pourquoi ?

-A cause de toi.

-Qu'est-ce que j'ai fait encore ?

   Il leva la tête pour se placer juste en face de moi :

-Tu... tu m'as parlé ce matin.

   Ce scénario me semblait étrangement familier.

-Je me suis souvenus de ce que je rêvais toutes les nuits. C'était la première fois que je m'en rappelais. Tu m'as dit quelque chose et ça m'a rappelé un autre souvenir.

-Toutes les nuits tu faisais le même rêve et tu ne t'en souvenais pas, c'est ça ?

-Oui. C'était toi, je reconnais ta voix, tu répétais la même chose tout le temps comme si que tu étais pressée.

-Et qu'est-ce que je disais ?

   Mais je connaissais déjà la réponse à cette question :

-Minho, tu répétais juste Minho.

   Je le regardais droit dans les yeux.

-Je voudrais que tu viennes avec moi demain dans le Labyrinthe, j'ai trouvé quelque chose. J'aimerais avoir confirmation.

-Je ne sais absolument rien.

-J'aimerais quand même que tu viennes, je pense qu'Alby me donnera son accord, du moins je l'espère. Je ne te demanderais pas d'explication, juste confirmation.

   J'hochais la tête. Demain je pourrais peut-être aller dans le Labyrinthe avec Minho, j'allais sortir du Bloc et faire ce que j'avais hésité à faire ce soir. Demain, j'entrerais dans ce couloir, demain je me souviendrais peut-être de certaines choses, demain j'allais peut-être trouver une sortie.

La ChanceuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant