Chapitre 10

275 26 0
                                    

Minho prit un peu de temps à réaliser qu'il avait vu juste. J'étais debout devant le cadavre du Griffeur, observant la réaction du Blocard. Il faisait les cent pas, visiblement énervé. Je ne savais pas ce qu'il avait ni pourquoi il était comme ça, je lui demandais cependant, au risque de tourner sa colère contre moi :

-Qu'est-ce qu'il y a ?

Il me regarda, pointant son index vers le Griffeur immobile, les yeux dans les yeux.

-A cause de ces créatures plusieurs Blocards sont morts. A cause de ces créatures plusieurs Blocards ont été bannis. A cause de ces créatures certains Blocards font des cauchemars presque toutes les nuits ! Et là, alors qu'à chaque fois qu'un Blocard reste coincé à l'intérieur toute une nuit et ne revient jamais au Bloc, là, j'apprends non seulement que tu as survécus une nuit dans ce Labyrinthe mais également que tu as tué un Griffeur ! Là, j'apprends que tu as réussis à rester en vie une nuit ici, toi qui ne sais toujours pas comment tu t'appelles, à ces bêtes qui nous piquent avec leurs dards. Toi, toi tu en as tué un. Moi j'ai dû laisser quelqu'un derrière moi quand j'en ai croisé un pour la première fois.

Il s'assit sur le sol, les chevilles croisé et les genoux retenus par ses bras, se balançant d'en avant en arrière. Des larmes coulaient sur ses joues, je m'asseyais en tailleur à ses côté. Je ne savais pas quoi faire, le consoler, m'excuser, demander des explications ? Ou tout simplement me taire ? C'est Minho qui brisa le silence, toujours des larmes silencieuses coulant de ses yeux :

-C'était devenu mon meilleur ami. Cela faisait des mois que nous étions au Bloc et Coureur. On avait découvert le secteur deux. Je...j'ai voulus tout examiné mais... j'ai perdu trop de temps. On s'est dépêché de revenir au Bloc, la nuit commençait à tomber, on avait perdu notre chemin. C'était trop tard... les portes étaient déjà fermé quand on est arrivé devant. On a courus ailleurs, on ne voulait pas tomber sur ces créatures. Mais y a avait un Griffeur qui nous ai tombé dessus. On s'est battus... oui, toute la nuit. Juste avant que le jour ne se lève le Griffeur était sur le point de mourir. Mais on avait plus de force et on a dû battre en retraite. On s'est échappé mais il m'a attrapé. J'ai échappé de justesse à sa piqûre. Mon meilleur ami m'a sauvé, il m'a dit de fuir, je ne voulais pas évidement mais... il s'est fait piqué. Et il est mort. Il s'appelait Dudley. Et là... là tu m'apprends que c'est toi qui a tué ce Griffeur, tu m'apprends que tu l'as combattue, seule, et que tu as gagné. Qu'est-ce que j'ai fait de travers ? Pourquoi il est mort ? Pourquoi je l'ai écouté ?

Je n'étais pas très forte pour consoler les gens mais les mots vinrent tout seuls, plus facilement que je ne l'aurais crus :

-J'ai eu beaucoup de chance, je ne dois ma survie qu'à ma chance. Tu... tu as fait ce que tu pouvais pour le sauver, il s'est sacrifié parce que tu comptais pour lui. Il préférait mourir que de te laisser à ton sort, en aucun cas il n'aurait voulu échanger les places. Je suis sûr qu'il n'aurait jamais regretté ce qu'il a fait, surtout si c'était pour toi. Tu n'as pas à t'en vouloir, tu as fait ce que tu avais à faire. C'est... c'est du passé. N'oublie pas ce qu'il s'est passé, n'oublie jamais cela car tu devras t'en souvenir dans chaque situation critique. Pour lui, pour Dudley, échappe-toi de ce Labyrinthe.

Minho se relevait doucement, essuyant ses larmes. Il s'excusait d'avoir craqué mais je le rassurais d'un sourire, c'était normal de lâcher ses larmes, cela ne voulait pas dire faiblesse pour autant.

On regardait le corps inerte du Griffeur.

-Tu te souviens de quoi exactement ? Comment tu as fait pour tuer ce Griffeur ? Comment tu as fait pour venir du Labyrinthe ?

Minho ne tenait pas sa parole, il me posait des questions alors qu'il m'avait dit qu'il ne le ferait pas.

-Pourquoi tu n'es pas venue de la Boîte ?!

-Je ne sais pas ! , m'écriais-je, me déchirant les poumons. Je ne me souviens de rien, pas même de mon prénom ! Je ne sais plus... Tu me dis que je t'appelais mais... je n'en ai aucune idée. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais rien !

-Mais comment tu as réussis à t'en sortir vivante dans ce Labyrinthe ? On ne pourrait pas tenir une nuit sans séquelle !

-La chance, je ne dois ma vie qu'à la chance Minho, je te l'ais déjà dit !

-Mais comment est-ce possible ? Ça fait trois ans que je suis ici, coincé dans ce Bloc, trois ans que j'apprends et que je cartographie ces murs, ces passages, ces secteurs ! Trois ans ! Et toi tu arrives par les portes, tu as tué une de ces créatures et tu es encore vivante !

-Mais je ne me souviens de rien ! J'ai peut-être survécu mais je ne me rappelle d'absolument rien de ce que j'ai fait avant. Je ne sais ni comment je suis arrivé là, ni ce que j'ai fait et encore moins qui je suis. Je... je veux juste sortir de ce Labyrinthe !

Je criais. Il ne me croyait pas. Je prenais ses épaules pour lui expliquer :

-Je ne sais plus ni ce que j'ai fait, ni ce que je suis. Tu me crois ennemis ? Soit. Sache qu'à votre sujet je ne peux pas encore me prononcer ! Hier je voulais partir ! Hier j'étais prête à y revenir. A me reperdre dans ces couloirs ! Mais... je pense que je peux vous faire confiance. On peut s'en sortir. Tous ensembles. Il faut partir. Il faut faire payer à ceux qui vont ont enfermé ici, il faut découvrir qui se cache derrière tout ça. Il faut courir.

Minho ouvrit grand ces yeux, il venait de comprendre, et moi aussi par la même occasion. Si je ne pouvais pas leur faire confiance jamais Minho ne m'aurait emmené ici, jamais lui et Newt ne m'aurait dit de ce qu'ils se rappelaient, jamais je ne serais encore vivante. Ma décision était prise, non seulement j'allais sortir de ce fichu pêle-mêle de couloir infernal mais j'allais aider les Blocards à en sortir également, j'étais des leurs, on était une équipe.

Je lâchais Minho, il regardait le sol en secouant la tête.

-Je ne comprends pas pourquoi on n'a pas trouvé de sorties. Depuis trois ans on cherche. J'ai fait un plan de chaque recoin de ce Labyrinthe et je n'ai trouvé aucune sortie, seul Alby est au courant. Rien du tout. Il y a au total huit secteurs, chacun s'ouvrant à son tour, mais... aucune sortie.

-Tu veux dire que tu connais ce Labyrinthe par cœur et que depuis trois ans tu n'as trouvé aucune échappatoire ?

-Oui, rien, absolument aucun indice.

Je réfléchissais, j'étais sûr que la solution était juste sous mes yeux !

-Je n'ai rien dit aux autres Blocards, seul Alby est au courant. Le moral des autres est assez bas. Ils ont peur.

-Mais oui ! C'est sûrement ça la solution ! Minho tu es un génie !

-Euh... merci. Mais... qu'est-ce que j'ai dit ?

-Ecoute : vous êtes coincé ici depuis trois ans, vous ne trouvez aucune sortie, aucun indice, absolument rien ! C'est bien ça ? Mais peut-être que si vous ne trouvez rien c'est parce que vous cherchez mal...

-Qu'est-ce que tu veux dire ?

-Peut-être que la clé, l'indice qui vous indiquera la sortie vous suis depuis le début. Peut-être qu'il faut la mérité.

-Mais... j'ai peur de ne pas comprendre.

-L'indice, peut-être que vous le fuyez ! , m'exclamais-je.

-Mais comment voudrais-tu qu'on le fuit ?! C'est notre seul moyen de nous échapper et on a rien trouvé !

-Justement, peut-être que vous cherchez au mauvais endroit. Peut-être que...

-Les Griffeurs !

-Exactement !

Minho s'approcha de la créature morte est observa plus minutieusement les boyaux qui dépassaient. Il mit sans craintes ses mains dans toute cette matière gluante et sembla tirer quelque chose. Il y mit toutes ses forces et avant que je ne puisse l'aider, tomba sur le sol, tenant quelque chose dans ces mains.

-Qu'est-ce que c'est ? , demandais-je.

-Notre tout premier indice, dans le cœur d'un Griffeur.

La ChanceuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant