Chapitre 3 - Père Noël

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- Je veux mon blé, Pablo !
- Je ne sais pas où il est et je ne veux pas être mêlé à ça, t'entends... dis-je en me redressant

Il sourit avant de sortir une photo de la poche intérieure de sa veste. Photo représentant Willow à l'université. Je crois que pendant une seconde, mon cœur a cessé de battre.

- Je suis sûre que ça devrait te motiver...

L'ancien moi a alors ressurgi. J'ai plaqué sa tête sur mon bureau avant de me munir du flingue attaché en dessous. Ces deux hommes de mains m'ont pris en joug pendant qu'ils étaient eux-mêmes pris pour cible par Dante et Bento, alerté par le bruit de la collision. L'empreinte du flingue s'imprime sur sa tempe lorsque je lui murmure à l'oreille :

- Tu te rappelles ce que tu m'as dis quand j'avais 8 ans ? « Il n'y a rien de plus dangereux qu'un homme qui protège sa seule raison d'être ». Ne teste pas mes limites Alfonso, parce que tuer Svetlana n'était que le quart de ce que je suis réellement prêt à faire pour lui...

Je le libère de mon emprise et le regarde, la mâchoire serrée, remettre sa veste en place avant de partir accompagné de ses deux toutous. Je fais signe à mes hommes de sortir également.

Au claquement de porte, je relâche la pression et m'écroule dans mon siège. J'attrape la photo qu'il a laissé en partant et mes mains se mettent à trembler de colère, je tape soudainement plusieurs du poing sur le bureau avant d'envoyer valser tout ce qui le compose.

J'ai besoin de l'entendre, juste l'entendre...

À la limite du sanglot et de la crise de nerf, je l'appelle en espérant qu'il décroche aussi vite que toutes les fois où j'avais espéré le contraire.

- Maître Carrington à l'appareil, Que puis-je faire pour vous ?! Demande-t-il d'un ton joueur
- Parle-moi. Chuchotai-je
- De quoi tu veux que je te parle ? Ricane-t-il
- N'importe quoi mais parle moi je t'en supplie...
- Je suis là, ok ?... dis moi ce qui se passe ?...

Face à cette question, je ne peux retenir des larmes que j'étouffe pour ne pas l'inquiéter.

- Rien... Tu me manquais... ricanai-je
- Rien ne vous empêche de rentrer Monsieur Mendoza...

Il se met à rire et je retrouve peu à peu la capacité de respirer.

- Qu'est-ce qui te fait rire ?
- Stan est en train d'écrire une lettre au... père noël ! Je t'en supplie rentre, il faut que tu vois ça !

Il éclate à nouveau de rire et j'ai l'impression que mon monde a arrêté de tourner au profit du sien. Je pourrais l'écouter pendant des heures mais rien ne prime sur le bonheur d'être à ses côtés alors je lui réponds :

- Je serai là dans 5 minutes...

Lorsque j'arrive, les rires fusent toujours. À ma vue, Willow se jette dans mes bras, enroulant ses jambes autour de mon bassin, et je l'accueille comme si c'était la dernière fois...

- Aw, tu me sers fort ! Chuchote-t-il avant de déposer ses lèvres sur les miennes puis sur mon front

Je relâche la pression, enfouis ma tête dans son cou et imbibe mes narines de son odeur corporel avant, d'enfin, le laisser retomber sur la terre ferme.

- Toi aussi tu m'as manqué ! Sourit-il en caressant mes joues de ses mains

Cette scène résume parfaitement notre relation. Je n'ai pas besoin de parler pour qu'il me comprenne comme je n'ai pas besoin de lui demander pour qu'il sache lorsque j'ai besoin d'être « rassuré ».

Qui l'aurait cru ? Même pas moi.

Je me penche alors sur la liste de Stan, regroupant selon ses dires « les choses qu'il désire plus que tout au monde ». Il en est fier. J'éclate de rire en voyant, non seulement la formule de politesse « Cher Père Noël » mais également à la vue de l'un de ses souhaits : « un bon illimité pour des gâteaux de toute sorte ».

- sérieusement ?! Lui demandai-je en tournant la liste en sa direction
- Si un jour, tu te retrouves sans un sou tu seras bien content d'avoir ce bon ! Rigole-t-il
- Ça n'arrivera jamais mais... dans le cas où cela se produirait, c'est vrai, j'en aurai sûrement besoin ! Merci de ta participation à notre bien-être, pour une fois !
- Pour une fois ?! Répète-t-il avant de faire une mine étonnée. Ok ! Donnez-moi UN exemple de ma non-contribution au bien-être général, je vous écoute !
- Euh... Quand tu nous as réveillé à coup de casserole, au beau milieu de la nuit, sous prétexte que c'était l'élection « miss univers » et qu'il fallait pas qu'on loupe ça ! Dit Savannah
- Ou quand tu m'as forcé à rester éveillé avec toi toute la nuit parce que t'avais regarder un film d'horreur, en sachant pertinemment que tu aurais peur ! Râle Willow
- Ou bien quand tu m'as demandé de te conduire dans des endroits différents, tôt le matin après mon long service de nuit, parce que, je cite, t'avais « la femme de conduire » alors que tu venais littéralement de passer une nuit de sommeil de 10h ! Dis-je à mon tour

Il ouvre la bouche de stupéfaction, la main posée sur sa poitrine, avant de répondre :

- J'ai 3 objections !

On pouffe de rire face à cette référence au domaine juridique.

- La première, miss univers c'est très important, très très important même ! La deuxième, ça s'appelle l'amitié, la solidarité ! Et la troisième, tu as accepté de venir alors qu'on sait tous les deux que si tu avais dit non, en vue de ta carrure, j'aurai pas insisté ! Dit-il en me pointant du doigt. Et puis d'abord, j'avais dit UN exemple pas soixante-douze, bande d'ingrats !

On éclate tous de rire pendant que lui boude, les bras croisés, dans le canapé.

- J'ai dis oui parce que sinon tu m'en aurais fait baver pendant des semaines ! Me défendis-je. Par contre, j'ai hâte de voir la tête des autres enfants lorsque tu déposeras ta lettre et qu'ils s'apercevront que t'as le double, voire le triple, de leur âge.

Il roule des yeux avant de lancer une partie jeux vidéos.

J'aime ces moments. Où, pendant l'espace de quelques minutes, je ne pense à rien. De simples moments comme ceux-ci me rendent heureux. J'ai encore du mal à me dire que je peux ressentir cette émotion.

J'allais prendre Willow une seconde fois dans mes bras, espérant ne plus le lâcher pendant les prochaines heures, lorsque quelqu'un sonne soudainement à la porte. Il court ouvrir.

- Willy, Attends ! Râlai-je

Je déteste quand il ouvre la porte aussi vite sans prendre le temps de vérifier qui se trouve derrière.

- Papa ! S'exclame-t-il

Je soupire de soulagement.

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Je n'aime pas Alfonso 🙄

Bratva : TOME 2 : Mon pire cauchemar [BoyXBoy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant