~ Willow ~
Assis derrière ce bureau définitivement trop imposant pour moi, je contemple le papier, stylo à la main, complètement pétrifié à l'idée d'écrire un seul mot. Il m'a fallut une bonne minute mais je parviens enfin à écrire deux mots :
Mi amor,
Un énorme frisson parcourt instantanément mon corps et ma gorge se noue, rendant désagréable chaque salive que j'avale. Ma respiration se fait ensuite saccadée alors je prends le temps d'inspirer et d'expirer calmement. A mesure que le nœud disparaît, ma main s'abaisse en direction du papier, humide par les larmes que je n'ai pas senties tomber.
Je t'écris cette lettre sans vraiment savoir pourquoi ni comment... mon coeur balance toujours entre la haine et la tristesse... je t'en veux de m'abandonner au moment où j'aurai eu le plus besoin de toi, je t'en veux d'avoir pensé que ton existence n'était pas importante au point de la mettre en danger... et puis je m'en veux, je m'en veux tellement de ne pas t'avoir dis à quel point j'avais besoin de toi, de ne pas avoir dit une dixième fois que je t'aimais alors, qu'au bout de la neuvième, tu me suppliais d'arrêter... comment as-tu pu croire que je pourrai vivre sans toi, sans tes câlins, sans ton odeur et sans toutes ces choses qui t'étaient propres ?... et tout ça me rend triste... mon cœur ne m'a jamais fait aussi mal...
Les larmes se mettent soudainement à couler et je ne ressens aucune envie de les arrêter. Au contraire, je me dis qu'il est peut-être préférable que je craque maintenant, que je me soulage ici, à Durham, plutôt que là-bas, où je devrais prouver sans arrêt qui je suis. Après quelques minutes à récupérer une respiration normale, je sèche mes joues à l'aide de mes manches et je reprends le stylo.
Excuse-moi, j'ai fait une pause dans l'écriture car je ne pouvais plus contenir mes larmes... si tu savais comme tu me manques... comme j'aimerais que tu m'appelles pour me dire que tout va bien... que tu m'appelles en prétextant quelque chose de stupide alors que la seule raison c'est que t'avais besoin d'entendre ma voix... tu le faisais si souvent, sans vouloir l'admettre.
Je repense soudainement à la longue période où je me suis convaincu, indirectement, qu'ils étaient encore en vie, mais surtout, à ce jour, où la douleur était trop insupportable.
J'ai beau y penser, me l'imaginer, des centaines de fois, je ne sais pas comment vivre sans vous... comment vivre avec ça... j'ai perdu mes deux meilleurs amis et l'amour de ma vie au même moment...
Tu m'as sûrement vu de là haut, m'en veux-tu d'avoir essayé de vous rejoindre ? Je le voulais tellement, si tu savais... mais je vais mieux maintenant... enfin c'est ce que je pense... mes psys diraient sûrement le contraire, vu les choix que je prends en ce moment... je veux dire, pour l'instant je me contente de faire ce que je pense être juste mais après... je n'ai aucune idée de ce qui se passera après... je ne sais toujours pas quel sens je veux donner à ma vie.
Cela doit faire 3 mois que la police m'a rendu les clés de l'appartement mais je n'y ai pas mis les pieds depuis, beaucoup trop de bons et mauvais souvenirs à me rappeler. Donc je dors dans ton bureau, c'est pas le plus confortable mais c'est là où je me sens le mieux. mon père dit que j'arriverai à survivre, que je suis plus fort que je ne le pense et j'ai envie d'y croire... il me rappelle tellement toi lorsqu'il dit ça... parce que c'est ce que t'aurais voulu toi aussi, pas vrai ? Me voir survivre pour vous en espérant un jour revivre...
Oh, et j'ai aussi récupéré Blossom ! C'est Dante qui l'avait depuis ce temps ! Lui aussi il est revenu, je crois que Bento est content, même s'il ne l'a pas dit ouvertement. Ils me réconfortent du mieux qu'ils peuvent tous les trois... et ils prennent soin de moi, ne t'en fais pas pour ça... J'ai rencontré tes Hommes il y a deux jours, enfin mes Hommes, je sais pas si je serai à ta hauteur un jour mais je sais qu'ils me suivront quoi qu'il arrive, et ça c'est grâce à toi.
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Bratva : TOME 2 : Mon pire cauchemar [BoyXBoy]
RomanceUn appartement, 3 colocataires, il n'aurait jamais parié sur cette vie et pourtant, il est heureux. Willow a réussi à changer Pablo. Mais comme dit le dicton : « après le calme vient la tempête », ou plutôt une tornade... ils n'étaient pas préparés...